Chrysler 300C Platinum 2015 : aimable dinosaurien
Les dinosaures étaient des créatures fascinantes, qui ont marqué l’imaginaire. Qu’ils devaient être beaux à voir à l’apogée de leur existence! Leur grande taille et leurs crocs acérés impressionnent les enfants, et nombreux sont ceux et celles à admirer leur grandeur passée, tandis que peu peuvent se vanter de les avoir vus de leur vivant.
Vous comprendrez que je ne parle pas réellement de gigantesques reptiles. Non, je fais plutôt référence au type de véhicule qu’est la Chrysler 300C. Pourtant, me direz-vous, des berlines sportives à propulsion avec un gros moteur à l’avant, il y en a encore tout un tas! Mais, voyez-vous, ces berlines ont la prétention d’être sportives, et déploient beaucoup de puissance en échange d’une consommation d’essence archaïque.
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La Chrysler 300C, elle, n’a pas la prétention d’être une sportive. Même si elle est mue par un V8 Hemi de 5,7 litres, ce bloc moteur ne développe que 363 chevaux et 394 livres de couple. Ce n’est pas suffisant pour rivaliser avec une BMW M3. Qui plus est, ce n’est pas qu’une question de puissance. La Chrysler 300C est une grosse auto, un peu balourde, elle offre une mauvaise visibilité pour une voiture de cette taille, et elle traîne énormément de poids. Autrement dit, c’est exactement la formule qui prévalait il y a 40 ans : de grosses voitures à propulsion avec de gros moteurs. Même si, je l’espère, nous en sommes à une autre époque, cet ensemble fait encore rêver les gens. Dans un sondage absolument non scientifique réalisé sur notre page Facebook, nos lecteurs ont été formels : ils aiment la Chrysler 300, et davantage dans sa version C Hemi. Après une semaine passée au volant de cette sympathique bagnole, je comprends pourquoi.
Les avantages d’une taille forte
Comme je disais en introduction, la Chrysler 300 est énorme, quelle que soit la version pour laquelle vous optez. Mais cela n’a pas que des inconvénients. Par exemple, nous sommes très bien assis à l’arrière. Des passagers m’ont confié n’avoir jamais été aussi confortables dans une voiture. Je n’irais peut-être pas jusque là, mais la Chrysler 300 est effectivement très douillette. Sur la route, le constat est le même. Nous avons droit à un confort princier, surtout sur l’autoroute. Petit bémol, les sièges manquent de support latéral. Comme dans le temps…
Dans sa version Platinum, la 300 vient garnie de vrai cuir et de boiseries. Je dois dire que la peinture bleu métallique qui recouvrait ma voiture créait un ensemble exquis avec le cuir perforé blanc. Même le volant était en cuir. Habituellement, je ne suis pas amateur de bois dans une voiture, mais cette fois-ci, c’est de bon goût. Les instruments sont d’ailleurs bien disposés. Si certains médias parlent de la 300 comme ayant l’un des plus beaux intérieurs de l’industrie, je dois leur donner raison.
L’infodivertissement du conducteur et des passagers est assuré par le système Uconnect de Chrysler. Ce dernier a fait ses preuves, et il ne présente pas de réels problèmes à l’utilisation. Seule la navigation GPS peut être hasardeuse à programmer, mais on s’habitue assez rapidement.
Toutefois, la visibilité n’est pas particulièrement bonne dans la 300. Si je compare avec d’autres grosses voitures, comme l’Acura RLX, on ne voit pas bien le devant du véhicule. Chaque passage à une commande à l’auto devient une profession de foi envers ses capacités à évaluer mentalement les distances. La lunette arrière n’est pas démesurée, et les angles morts sont difficiles à vérifier. Heureusement que la 300C Platinum vient avec une panoplie de radars pour nous guider dans un monde d’obstacles.
Le V8 au XXIe siècle
Les V8 sont de moins en moins populaires. Même BMW utilise un 6 cylindres turbocompressé dans sa M3. Chez Chrysler, en 2015, il n’est plus possible d’acheter une version SRT de la 300, avec le V8 Hemi de 6,4 litres. D’ailleurs, la traction intégrale n’est plus disponible sur le modèle V8 de 5,7 litres. Ainsi, si vous voulez le « gros » moteur, il vous faudra composer avec une voiture moins fonctionnelle à l’année. Pourtant, nos parents conduisaient tous « propulsion » dans la neige.
Alors, nous voilà devant la plus puissante Chrysler du monde, en 2015. En 2015, le V8 Hemi de la Chrysler 300C développe 363 chevaux à 5 200 tr/min, et 394 lb de couple à 4 200 tr/min. Le tout est géré par une transmission automatique à 8 vitesses. La voiture fait le 0-100 km/h en 5,3 secondes, et le 0-160 km/h en 12,3 secondes.
Si ces performances semblent intéressantes, elles ne sont pas renversantes. Encore une fois, la 300C n’a pas la prétention d’être une voiture sport. Néanmoins, la transmission peut être mise en mode Sport pour des passages de vitesse retardés, et le moteur peut lui aussi changer de mode pour un temps de réponse diminué. Le freinage est plus agressif que dans les versions inférieures, gracieuseté de plus gros freins, et la tenue de route de la génération actuelle est bien meilleure que par le passé.
Même la consommation d’essence n’est pas si mal. Grâce au système de désactivation des cylindres, on roule en « V4 » sur l’autoroute. J’ai enregistré une consommation, au combiné, de 12 l/100 km, ce qui n’est pas mauvais pour un moteur V8. Mais, le 7,7 l/100 km sur l’autoroute, annoncé par le constructeur, est un peu optimiste.
Le ressenti de la voiture, en dépit d’une tenue de route améliorée, n’est pas spécialement excitant. Qui plus est, sur une chaussée en mauvais état, la Chrysler 300C sautille beaucoup de l’avant, un peu comme le fait un pick-up. La version V6 n’a toutefois pas ce défaut, ce qui laisse croire que les supports à moteurs employés dans le véhicule sont perfectibles.
Des objets empreints d’émotions
Les voitures sont des objets empreints d’émotions. Si elles ne servaient qu’à nous rendre du point A au point B, ça ferait longtemps que nous nous promènerions tous en Traban. Un véhicule comme la 300C représente exactement ça. Il n’est pas le plus rationnel de l’industrie, et dans un monde où tout se rétrécit, il n’y a plus vraiment de place pour une grosse berline à propulsion mue par un V8.
Encore une fois, on pourrait se contenter de manger des vitamines avec du pain pour de la « consistance ». À la place, nous optons pour des plats avec de la saveur. En 2015, la 300C offre beaucoup de saveur. Des saveurs assez uniques, peut-être, mais des saveurs qui agrémentent notre quotidien.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Chrysler 300 2015 |
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Version à l'essai | C |
Fourchette de prix | 37 895 $ – 45 795 $ |
Prix du modèle à l'essai | 41 595 $ |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 12,4 / 7,7 / 12,0 L/100km |
Options | 5.7L HEMI VVT V8 W/FUELSAVER MDS - 2500$ |
Modèles concurrents | Chevrolet Impala, Dodge Charger, Ford Taurus, Lexus IS, Nissan Maxima, Toyota Avalon |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Bonne consommation d'essence pour la taille du moteur. |
Confort | Voiture super confortable, mais drôle de ressenti à l'avant sur les mauvaises chaussées. |
Performances | Dans le segment des grosses berlines, la 300C tire son épingle du jeu. |
Système multimédia | Le système Uconnect est efficace et facile à utiliser. |
Agrément de conduite | La voiture n'est pas particulièrement excitante à conduire, mais elle n'est pas ennuyeuse pour autant. |
Appréciation générale | La 300C Platinum offre beaucoup de saveur, et dans l'ensemble, c'est une voiture pleine de charme. |