Honda Pilot 2016 - Sans complexe
Le Pilot de Honda, sur le marché depuis quelques années était de moins en moins compétitif. Au cours des six dernières années, le gros VUS avait bénéficié très peu de modifications techniques et esthétiques. Tant et si bien que sa silhouette très carrée ne répond plus aujourd’hui aux canons esthétiques en vigueur, tandis que l’évolution technologique a été passablement rapide ailleurs. Plusieurs composantes proposées par la concurrence n’étaient pas non plus incluses dans ce modèle. Bien consciente de la situation, la direction de Honda a concocté une troisième génération du Pilot maintenant en mesure de soutenir la comparaison avec tout ce qu’il y a dans sa catégorie.
Au final, ce n’est pas nécessairement un produit extraordinaire, néanmoins, il est difficile de trouver à redire. L’équilibre entre la mécanique, l’équipement et le comportement routier est plutôt bien balancé. Fidèle à la philosophie de la marque, la mécanique utilisée précédemment n’a pas été remplacée, mais bonifiée, pour ce qui touche le moteur.
- À lire aussi: Honda Pilot 2016- Une refonte complète
- À lire aussi: Voici le Honda Pilot 2016
Toujours le V6
Les ingénieurs de Honda tiennent mordicus à de petites et moyennes cylindrées pour tous leurs véhicules. La version précédente du Pilot respectait à la lettre cette tradition avec son moteur V6 de 3,5 litres. Honda revient avec le V6 de 3,5 livres mais l’a été sérieusement revu et corrigé à tous les points de vue. On y a greffé entre autres l’injection directe et la désactivation des cylindres lorsque le moteur n’est pas en charge. Même chose que ce Chrysler a fait avec son V8 Hemi à partir de 2005. On se retrouve donc au volant d’un véhicule propulsé par un V4 pour économiser du carburant quand il n’est pas trop sollicité tout en gagnant 30 chevaux avec les autres améliorations.
La tendances aux nombreux rapports
Pour gérer cette cavalerie, les acheteurs ont le choix entre deux nouvelles transmissions automatiques. L’ancienne boîte à cinq rapports fait place à une transmission offrant une vitesse supplémentaire sur tous les modèles, sauf sur le Touring. Le modèle plus luxueux a droit à une nouvelle transmission à neuf rapports. Un système Idle/Stop qui coupe le moteur à l’arrêt équipe cette nouvelle boîte pour le Touring. Cette fois, on ne peut accuser ce constructeur de se laisser distancer par la concurrence. Cette mise à niveau permet à Honda de lutter à forces égales.
La tendance au chapitre des transmissions intégrales est la gestion intelligente de la traction selon les conditions de route. Dans le Pilot vous devrez choisir entre quatre modes au simple toucher d’un bouton placé sur la console centrale : Normal, Boue, Sable ou Neige. Votre sélection modifie le programme de changement de vitesse, ajuste la distribution du couple pour l’adapter aux conditions de route et de surface tandis que l’aide à la stabilité du véhicule est modifiée en conséquence. Honda souligne que ce système a été testé aux quatre coins de la planète.
Sécurité efficace
Mais les améliorations ne sont pas limitées au moteur, à la boîte de vitesses et à la transmission intégrale. Au cours des dernières années, plusieurs progrès substantiels ont été effectués dans le domaine de la sécurité. Le Pilot affichait un certain retard à ce chapitre. Plus maintenant. Le système de prévention de sortie de voie avec alerte de déviation de Honda n’est pas seulement similaire à ce que la concurrence offre, mais légèrement supérieur. En outre, le système de prévention de collision par freinage avec alerte de conditions de collision frontale est une intéressante nouveauté. Il permet, là encore, à Honda de rattraper le temps perdu. Lors de la présentation, nous avons pu tester l’efficacité de ce système qui émet un signal auditif lorsqu’un obstacle imminent est placé devant le véhicule et qu’il faut intervenir. Si l’on ne le fait pas, le véhicule s’immobilisera de lui-même quelques centimètres avant l’obstacle. Croyez-moi, ça fonctionne! Et tant qu’à avoir mis au point un système de radar pour détecter les obstacles, il n’est pas surprenant que le régulateur de vitesse adaptatif soit de série sur les modèles EX et Touring. Ce n’est pas tout. Il ne faut pas oublier le système de détection de présence latérale et transversale.
Au doigt et à l’œil
Certaines mauvaises langues disaient que la camionnette Ridgeline se comportait comme un VUS tandis que le Pilot adoptait un type de conduite s’apparentant à une camionnette. Oubliez cette comparaison boiteuse puisque le design est plus moderne, et la nouvelle mouture du Pilot propose, et une conduite nettement plus agréable, et une tenue de route relevée.
Lorsque l’on prend place à bord, on constate que l’habitacle est beaucoup plus généreux que ce à quoi l’on s’attendait en observant sa silhouette. Celle-ci a été spécialement développée pour donner l’impression que le véhicule est plus petit qu’il ne l’est en réalité. Donc, l’habitabilité ne fait pas défaut et la troisième rangée est un peu plus accessible que dans la génération précédente en raison de sièges arrière coulissants activés par un simple un bouton. Ajoutons une bonne position de conduite et des sièges avant qui offrent un bon support latéral, pour cette catégorie, on s’entend.
Autres améliorations dignes de mention : une planche de bord nettement plus sobre et un système de gestion axé autour de l’écran d’affichage remplace l’ancienne multitude de boutons « confusants ». Par contre, les commandes de la climatisation pourraient être plus intuitives.
Un pilote et son Pilot
Une fois sur la route, on note la bonne insonorisation du véhicule et le rendement du moteur nous fait oublier l’ancien V6. En effet, les accélérations sont nerveuses et linéaires grâce à la boîte automatique à neuf rapports qui équipait notre véhicule en effectuant les passages de vitesse sans à-coups. Comme toutes ces transmissions, les quatre dernières vitesses supérieures sont des surmultipliées, installées dans le simple but de réduire la consommation de carburant. En revanche, la sélection des rapports à bouton poussoirs n’est pas un geste intuitif.
Quant à la tenue de route, la précision de la direction permet d’enfiler les courbes sans problème et sans devoir corriger la trajectoire. C’est d’autant plus apprécié, que le système de prévention de sortie de voie intervient rapidement. Le fait de pouvoir bénéficier d’une conduite précise évite à ce mécanisme de venir nous agacer et nous mettre au pas. Malgré son centre de gravité élevé, le Pilot n’est pas affecté par un important roulis dans les virages et sa tenue de cap est excellente.
En résumé, le Pilot a conservé sa robustesse et ses caractéristiques pratiques, tout en y ajoutant puissance, raffinement sécuritaire et une conduite beaucoup plus agréable.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Honda Pilot 2016 |
---|---|
Version à l'essai | Touring 4RM |
Fourchette de prix | 35 500 $ – 50 000 $ |
Prix du modèle à l'essai | CA$50,000 |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 12.4 / 9.3 / 11.0 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Buick Enclave, Chevrolet Traverse, Ford Explorer, Ford Flex, GMC Acadia, Hyundai Santa Fe, Infiniti QX60, Jeep Grand Cherokee, Kia Sorento, Lincoln MKX, Mazda CX-9, Nissan Pathfinder, Subaru Outback, Toyota Highlander |
Points forts |
|
Points faibles |
|
Fiche d'appréciation | |
Consommation | Bon pour la catégorie |
Confort | Excellent à l'avant, bon au centre, médiocre à l'arrière |
Performances | Performances bien dosées. |
Système multimédia | Sophistiqué mais pas toujours facile de s'y retrouver |
Agrément de conduite | Tenue de route surprenante pour un véhicule de ces dimensions |
Appréciation générale | Capable d'intimider la concurrence |