Mazda CX-9 VS Hyundai Santa Fe XL : les transports de troupe asiatique

Publié le 26 mai 2015 dans Matchs comparatifs par Frédérick Boucher-Gaulin

Il n’y a pas si longtemps, choisir un véhicule pour transporter plus de 4 passagers signifiait qu’on devait aller chez son concessionnaire de voitures américaines le plus proche et décider entre une familiale ou un énorme VUS du genre Chevrolet Suburban ou Ford Expedition.

Maintenant cependant, tous les manufacturiers s’efforcent d’offrir un VUS avec trois rangées de sièges; ces véhicules ont un côté pratique presque impossible à retrouver ailleurs (ils peuvent transporter jusqu’à sept personnes, énormément de bagages ou une combinaison des deux) et peuvent être équipés d’un rouage intégral qui leur confère une meilleure sécurité lorsque la météo se gâte.

Les deux modèles qui nous intéressent aujourd’hui sont tous deux produits par des constructeurs asiatiques : le Mazda CX-9 nous vient du Japon, tandis que le Hyundai Santa Fe XL a vu le jour en Corée du Sud (même s’il est construit dans le sud des États-Unis).

Les deux véhicules partagent quelques similitudes :

•    leurs dimensions,

•    leurs capacités de chargement

•    et leurs prix.

Quoi de mieux qu’un match comparatif pour vraiment les départager?

Mazda CX-9 : le vétéran aux atours d'hier

Mon comparatif commence au volant du CX-9, le plus gros véhicule de la gamme Mazda. Produit depuis 2006, ce VUS date d’une lointaine époque où le constructeur nippon appartenait à Ford. Cette alliance avait permis à Mazda de prendre de l’expansion en utilisant certaines ressources de la marque de Dearborn. Par exemple, la plate-forme sur laquelle est bâti le CX-9 est la même que l’on retrouvait sous l’ancien Edge et la Fusion. Idem pour le moteur V6 de 3,7 litres que Mazda nomme DZI qui est en fait un engin Ford, le bon vieux Duratec. Dans le CX-9, il développe 273 chevaux, 270 livres-pied de couple à qui on a greffé une boîte automatique comptant six rapports entraînant les roues avant du véhicule (le rouage intégral est optionnel). Cette motorisation a bien vieilli; même si elle n’est pas exactement moderne, elle propulse le CX-9 avec vivacité. Cependant, le V6 boit énormément d’essence (14,3 litres aux 100 km en ville, 10,6 sur route; l’auteur de ces lignes n’a pu faire mieux que 16,2 en conduite mixte…) et la transmission trahit son âge, passant les rapports sans aucune vivacité et rétrogradant encore plus lentement.

L’intérieur du CX-9 impressionne plus. Même il n’a beau ne plus être très jeune, la finition de son habitacle est surprenante. Les doublures de porte garnies de suède sont du plus bel effet, les accents rouges autour de la planche de bord et sur les portières ajoutent une touche de luxe à l’ensemble. Tous les matériaux sont doux et souples au toucher et le tout est solidement fixé, puisque même les pires vibrations ne provoquent pas de craquements dans la cabine. Les sièges sont confortables, la visibilité est bonne et les places arrière n’occasionneront pas d’inconfort… du moins pour des enfants. Les adultes risquent de s’y sentir à l’étroit. Côté chargement, le CX-9 peut recevoir jusqu’à 2 851 litres de matériel, contre 2 265 L pour le Santa Fe XL.

Le CX-9 excelle aussi avec sa conduite, et ce, à cause de son âge : sa direction est à assistance hydraulique, ce qui fait qu’elle offre beaucoup d’information sur ce qui se passe sous les roues avant. Son maniement est très rassurant. Pour le reste, les suspensions absorbent les bosses sans à-coups et silencieusement; d’ailleurs, ce même silence règne à bord du CX-9.

Hyundai Santa Fe XL : le jeune et ambitieux

Le Santa Fe XL a beau avoir été lancé en 2013, il fait l’effet d’un jeunot aux côtés du vénérable VUS d’Hiroshima. Sa mécanique est beaucoup plus moderne, pour commencer : il a aussi un V6, mais d’une cylindrée de 3,3 litres produisant 290 chevaux et 252 livres-pied de couple. Sa boîte automatique compte elle également six rapports, mais son fonctionnement est infiniment plus doux que celle qu’on retrouve dans le Mazda. Je lève mon chapeau à Hyundai : dans la majorité de ses produits, la boîte automatique est d’une fluidité exemplaire, comme c’est le cas ici.

Cependant, l’habitacle du Santa Fe déçoit un peu, en fait, encore plus  comparé au CX-9. Bien que le Santa Fe ait l’air plus récent, certains matériaux sont plutôt durs et bon marché. Les sièges confortables  manquent de support latéral. Mentionnons aussi que la planche de bord bénéficierait grandement d’un peu de piquant; ses quelques accents argentés n’arrivent pas à briser l’omniprésence du gris.

Sur la route, le Santa Fe n’essaie pas d’être sportif. Le volant à assistance électrique offre trois modes : Confort, Normal et Sport. Un de mes collègues les a rebaptisés Déconnecté, Très Déconnecté et Ultradéconnecté! Vous aurez compris que ces modes augmentent seulement qu’un peu la résistance du volant. La suspension un peu sèche a le mérite d’être silencieuse.  La visibilité à bord est impressionnante, surtout pour un véhicule de cette taille. Un aller-retour à Québec m’a convaincu de l’efficacité du multisegment sur de longues distances. Même après 600 kilomètres, personne à bord n’éprouvait d’inconfort (mon véhicule d’essai était un modèle à six passagers, échangeant la banquette de deuxième rangée pour deux confortables sièges capitaines). J’ai réussi à faire descendre sa consommation moyenne à 9,6 litres aux 100 km. L’accélération de ce VUS est aussi plus linéaire (et rapide!) que celle du CX-9.  Non seulement le V6 monte en révolutions-moteur plus vite, mais la boîte automatique passe les rapports plus rapidement et sans à-coups. Finalement, si vous avez besoin de tracter une remorque, sachez que le Santa Fe XL peut tirer jusqu’à 2 268 kg, contre 1 588 kg pour le Mazda.

Un gagnant? C’est selon vos priorités…

Encore une fois, il m’est difficile de déterminer un gagnant clair et décisif à l’issue de ce match : il fait mieux vivre à bord du Mazda, et sa conduite est plus intéressante. Cependant, le Santa Fe XL est plus frugal et plus moderne. Le CX-9 est plus vaste, mais le gros Hyundai peut remorquer plus lourd… Chaque compétiteur à son lot de qualités et de défauts pouvant faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, selon vos priorités.

Si j’avais à mettre mon nom au bas du chèque, je crois que j’irais du côté de Mazda : sa conduite, son allure ainsi que la qualité de son assemblage me ferait oublier qu’il date et qu’il boit beaucoup d’essence… Mais je comprendrais très bien quiconque choisirait la modernité et la frugalité du Santa Fe XL. D’autant plus qu’il est (comme beaucoup de produits coréens) moins cher que son compétiteur (29 999 $ en version de base contre 33 995 $ pour le CX-9; le Santa Fe Limited se vend 42 744 $, et le CX-9 GT vient avec une facture de 47 890 $).

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