Acura ILX Dynamic 2015: la fin du début

Lorsque Honda lance Acura en 1986, elle voulait offrir une alternative plus luxueuse à ses produits en Amérique du Nord. À l’époque, le marché américain ne percevait pas le manufacturier  japonais comme un fabriquant  de produits de luxe, d’où la création de cette division. Acura choisi parmi la large sélection de Honda au Japon deux modèles qu’elle distribue ici après y avoir incorporé leur logo dans la grille avant : la Legend, une berline luxueuse et l’Integra, un coupé agile et sportif avec une touche de luxe.

Le succès fut immédiat, et influença les autres manufacturiers nippons à se lancer dans ce segment; peu après, Lexus et Infiniti virent le jour.

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Dernier vestige des origines 

Aujourd’hui, Acura se dissocie de l’image plébéienne de Honda en développant des voitures avec leur propre style et architecture qui n’ont rien à voir avec les produits de la marque mère, du moins en apparence. Il lui reste dans son offre un dernier vestige de l’époque où il suffisait de prendre une Civic, de lui donner un nouveau style et un badge Acura pour qu’elle soit considérée comme une voiture luxueuse subsiste : l’ILX offerte depuis 2012.

L’ILX 2015 n’a malheureusement pas grand-chose pour tirer son épingle du jeu face à une compétition féroce. Elle n’arrive tout simplement pas à charmer les acheteurs au point qu’elle a été entièrement modernisée pour 2016. Son moteur de série, un 2 litres poussif générant à peine 150 chevaux, n’offre pas le raffinement auquel on s’attend d’une voiture luxueuse tout comme son intérieur démodé et sa conduite, bien que directe et précise, qui manque de raffinement.

Un élément, par contre, change la donne dans l’équation de l’ILX : l’option Dynamic.

Une Si en habit de soirée

L’Acura ILX Dynamic comprend comme première différence une chaîne stéréo à 10 haut-parleurs et la navigation. Si ce n’était que ça, on pourrait se demander pourquoi elle se détaille 32 290 $, soit 4 100 $ de plus que le modèle de base.

C’est sous le capot que se cache la plus grosse différence. La Dynamic troque son anémique 2 litres d’origine contre le quatre cylindres de 2,4 litres de la Honda Civic Si. Déployant 201 chevaux et 170 livres-pied de couple jumelé uniquement à la transmission manuelle à six rapports courts de la plus sportive des Honda.

La magie opère

Ce moteur change entièrement la donne, transformant du tout au tout l’expérience derrière le volant. On pardonne alors à l’ILX son habitacle qui n’est plus tout à fait à la page, puisque l’élément principal devient le compte-tours devant soi qui monte avec entrain jusqu’à plus de 7 000 tours/minutes. Au-delà de 5 500, le système i-VTEC s’active. Sans entrer dans les détails techniques, ce dispositif modifie électroniquement l’injection de carburant et l’admission d’air pour générer plus de puissance à haut régime sans sacrifier l’économie d’essence. L’ i-VTEC n’entre pas en fonction aussi brutalement que les anciens VTEC mécaniques, mais il offre un regain de puissance certain et crée la sonorité si particulière des moteurs Honda.

Pour ajouter au plaisir de conduite, Acura a choisi d’ignorer la transmission automatique sur l’ILX.  La manuelle est un véritable charme à manier, le poids de son pommeau est bien calibré et comme la course est très courte, un pilote qualifié passera rapidement les rapports. Même si vous n’êtes pas un pilote émérite, vous apprécierez l’embrayage progressif et précis. Finalement, la direction de cette Acura est renforcie par rapport à celle de la Civic; elle est plus communicative et, même si elle a une assistance électrique, fournit beaucoup de feed-back.

Ce n’est qu’un au revoir

En plus d’être la seule Acura 2015 avec l’âme d’une sportive, l’ILX Dynamic passera à l’histoire. Elle est la dernière Acura équipée d’une boîte manuelle… et il y a très peu de chances que le manufacturier réinstalle un jour une pédale d’embrayage dans un de ses modèles.

En conclusion, il est évident que l’ILX Dynamic a des défauts  On y entend beaucoup de bruits éoliens à vitesse d’autoroute, sa suspension pourrait être plus sportive et sa banquette arrière, en plus de ne pas être très confortable, ne se rabat qu’en une seule pièce . Malgré tout, lorsque le temps est venu que je rende les clés de l’ILX Dynamic, je n’ai pu m’empêcher de me retourner pour bien regarder la dernière des Acura incarnant la philosophie originelle du constructeur.

Un brin de nostalgie

Est-ce que la nouvelle ILX sera plus compétitive face à ses rivales? Certainement. Toutefois, si l’on me demande quelle Acura j’ai le plus aimé conduire récemment, je me souviendrai tout de suite des soirées passées sur les routes sinueuses à écouter le son du quatre cylindres Honda en jouant avec  la fantastique boîte manuelle de la ILX Dynamic.