Goodwood Festival of Speed 2015 : la passion de l’automobile est toujours bien vivante

Publié le 3 juillet 2015 dans Goodwood par Michel Deslauriers

Je m’attendais à être impressionné par cet événement annuel en Angleterre, une course de côte, lors de ma première visite au Goodwood Estate. J’ai plutôt été renversé par sa folie invraisemblable.

Après tout, la célébration de la vitesse ainsi que des voitures et des motos bruyamment puissantes ne devrait-elle pas être considérée comme étant une absurdité politiquement incorrecte? Tout à fait. Toutefois, le Goodwood Festival of Speed constitue un doigt d’honneur à la responsabilité sociale, du moins, le temps d’une fin de semaine par année.

Un type d’événement sportif, les courses de côte existent depuis plus de 100 ans en Europe. C’est simple, en fait : les pilotes parcourent une route ascendante et sinueuse tout en tentant d’enregistrer le chrono le plus rapide. Cependant, à Goodwood, ce n’est pas tout le monde qui roulait le pied au plancher, et pour de très bonnes raisons.

Ici, chaque année, un rassemblement époustouflant de voitures, de camions et de motos fait son apparition au Festival of Speed, et la plupart d’entre eux grimpent la côte devant des milliers – euh, des dizaines de milliers – de spectateurs sympathiques et joyeux.

Des collectionneurs privés apportent leurs précieuses voitures, des constructeurs débarquent avec leurs gammes de voitures sport, et des pilotes célèbres du passé et du présent participent aussi à l’événement. Porsche, Ferrari, McLaren, Lotus, Chevrolet, Ford, Bentley, Koenigsegg, Aston Martin, BMW, Mercedes-Benz, Audi et Toyota – pour n’en nommer que quelques-uns – sont tous de la fête à Goodwood.

Étant un connaisseur de fine machinerie automobile – bon, plutôt un tripeux de chars – qui se pointe au Festival of Speed pour la première fois, j’étais abasourdi. La première heure, je tentais de figurer comment finir la journée sans manquer de batteries, de cartes mémoire et de souffle. Plusieurs choses se déroulent en même temps, et chaque fois que je tournais le dos à la piste, une voiture hyper puissante filait à toute allure et je la manquais. Il faut dire qu’avec le nombre de spectateurs présents le long des barricades, si vous n’êtes pas debout sur une surface élevée, vous ne verrez pas grand-chose. Acheter un billet pour s’asseoir dans les estrades s’avère une dépense très utile, contrairement au T-shirt que j’ai acheté en souvenir; je ne croyais pas qu’une livre sterling équivaut actuellement à deux dollars canadiens.

En parcourant les paddocks où les diverses voitures arrivent et repartent, l’odeur d’essence mal brûlée, de pneus déchiquetés et d’embrayages surchauffés remplit l’air : un bouquet bien parfumé pour les amateurs de voitures! Afin de plaire à tout le monde, toutes sortes de voitures, de camions et de motos sont en exposition ou en train de grimper la côte. Des voitures de rallye, des voitures de course de Groupe B et Groupe C, des monoplaces de F1, des bolides NASCAR, des voitures de drift, des voitures d’endurance, des motos de course, des camions Baja, des supervoitures et même des concepts y sont. Quelques machines fraîchement sorties de l’usine font une de leurs premières apparitions publiques à Goodwood, telles que la Porsche Boxster Spyder et l’Aston Martin Lagonda Taraf.

Le thème du Festival of Speed cette année, c’est « Flat-out and fearless : racing on the edge », soulignant les pilotes et les moments les plus spectaculaires dans l’histoire de la course automobile. Les visiteurs ont même pu vivre quelques moments magiques sur place, tels que Sir Stirling Moss grimpant la côte dans une Mercedes-Benz W196 et Jackie Stewart faisant de même au volant d’une W196 Streamliner. Richard Petty dans la fameuse Plymouth Superbird 1970 bleu ciel. Ken Block boucanant la foule dans sa Ford Mustang Hoonicorn, une bête de 845 chevaux. Valentino Rossi sur sa Yamaha YZR-M1 2015 de la série MotoGP. Un Nissan JUKE NISMO qui a gravi la côte au complet sur deux roues. Et j’en passe.

Hélas, le Festival of Speed est aussi le théâtre d’accidents, de pannes et de boules de feu. Par exemple, lorsque la Toyota Camry NASCAR du pilote Patrick Friesacher a pris feu alors qu’il tentait de divertir en effectuant un immense show de boucane, pour ensuite poursuivre son ascension de la côte dans un nuage de fumée rosâtre. Cela m’a curieusement semblé mis en scène. Ce qui n’était probablement pas planifié, c’était une voiture de course Mazda 767B 1989, une Jaguar XJR RRV, une Lamborghini Huracán Super Trofeo et un Toyota Tundra NASCAR qui ont tous dérapé pour finir leur course dans les barricades de foin. Ça détruit un budget, mais surtout un ego...

Je pourrais parler encore plus longuement de l’expérience du Goodwood Festival of Speed, mais je vous épuiserais. Si vous planifiez des vacances en Europe l’été prochain, vous devriez songer à l’Angleterre, puisque cet événement devrait figurer sur la liste de choses à faire pour tout amateur de voitures. Je viens enfin de le rayer de la mienne.

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