Volvo XC70 / V70, des Plaines aux Rocheuses
« Tant qu’à déménager, aussi bien le faire avec classe », disait une de mes amies tout en sueur, une boîte de carton à moitié déchirée dans les bras et des sandales Gucci aux pieds. Si elle en avait eu les moyens, elle aurait assurément troqué sa Hyundai Accent hatchback contre une toujours très chic Volvo V70 ! L’an dernier, cette voiture a subi une cure de rajeunissement. Oh, rien de très radical. Juste quelques changements cosmétiques destinés à renforcer l’image de luxe associée à Volvo. Cette année, outre quelques modifications au niveau de la traction intégrale, c’est le statu quo.
Le nom Volvo fait constamment bonne impression. Quelquefois avec raison, d’autres fois sans ! La sécurité prime à tous les coups, mais les qualités dynamiques du moteur ou du châssis ne sont pas toujours au rendez-vous. Question de ratisser le plus large possible, le constructeur suédois ne propose, dans sa série 70, rien de moins qu’une paisible familiale (V70), qu’une démoniaque familiale (V70R) et qu’un surprenant utilitaire familial. Il y a aussi le Volvo C70, un joli cabriolet dévoilé au Salon de Francfort, en septembre. Mais il s’agit d’une autre histoire à suivre dans les pages du magazine Le monde de l’auto. Pour l’instant, concentrons-nous sur la gamme familiale.
V70
Bien placide avec son moteur de 2,4 litres atmosphérique, la V70 est loin d’être une sportive à tout crin puisque ses 168 chevaux peinent quelquefois à déplacer les 1 500 kilos de la voiture. Pour un peu de plaisir, il faut opter pour la 2,5T (T pour turbo) avec ses 208 chevaux et son généreux couple disponible à bas régime. Moyennant un léger supplément de 5 000 $, la traction intégrale fait son entrée en scène. Il s’agit d’un système de nouvelle génération appelé « Instant Traction » déjà offert sur la XC90 et qui garantit un transfert plus rapide de la puissance du moteur aux roues arrière. La transmission automatique à cinq rapports propose, de série cette année, le mode manuel Geartronic. Et pour beaucoup de plaisir, prière de choisir la T5 qui dispose d’un cinq cylindres de 257 chevaux et d’un couple de 258 livres-pied. Épaulé par une transmission manuelle à six rapports au maniement viril, il offre des performances relevées en plus de bénéficier d’un comportement routier plus affûté. En option, la T5 peut même recevoir le châssis « Four-C Active Chassis ». Ce châssis est sans doute l’un des plus sophistiqués de l’industrie avec une multitude de capteurs qui évaluent constamment les forces latérales et longitudinales imprimées à la voiture, ainsi que le jeu du volant, de l’accélérateur, des freins et du système ABS. Ces données permettent de modifier la rigidité des amortisseurs selon l’agressivité du conducteur. Conducteur qui doit choisir entre trois modes de suspensions (Confort, Sport et Avancé). Le mode Sport constitue, à mon avis, le compromis idéal, le mode Confort étant trop flasque et le mode Avancé trop dur. Mais il s’agit sans doute d’une question de goût. Dans tous les cas, cependant, la V70 accuse un peu trop de roulis, gracieuseté, sans doute, d’un poids beaucoup plus élevé à l’avant qu’à l’arrière. Quant à la direction, elle est trop légère.
V70R
Chez Volvo, les voitures portant la dénomination « R » (pour Racing) font partie d’une gamme à part. La V70R est surprenante de performances, étant donné que les produits Volvo nous ont rarement gâtés à ce chapitre. Le 2,5 litres ne développe pas moins de 300 chevaux et un couple de 295 livres-pied à 1 950 tours/minute seulement. Concrètement, ces chiffres veulent dire que vous serez guère à court de puissance pour dépasser ! De plus, une délicieuse transmission manuelle à six rapports (quoique la course de la pédale d’embrayage soit très dure en début de course) relaie tous ces chevaux aux quatre roues. Pourtant, et malgré cette orientation sportive, la V70R affiche toujours un certain roulis, même si la suspension est réglée sur Avancé. Le système de contrôle de stabilité latérale intervient de façon musclée et il faut le débrancher pour s’amuser un peu. Et si jamais un pilote poussait un peu loin sa chance, les freins feraient preuve d’une solidité encourageante.
XC70
La XC70 est un peu à la V70 ce que la Outback est à la Subaru Legacy. La mécanique est la même que sur la 2,5T AWD (2,5 Turbo 208 chevaux) mais les suspensions surélevées lui confèrent une garde au sol de 19,3 cm au lieu de 13,4, augmentant d’autant le centre de gravité. Outre quelques différences esthétiques, il s’agit d’une V70 2,5 T AWD plus dispendieuse !
Peu importe qu’il s’agisse d’une V70, V70R ou XC70, on y retrouve des qualités immuables. Par exemple, les sièges avant qui sont considérés comme les meilleurs de l’industrie même si, pourtant, je n’ai pas trouvé leur maintien latéral parfait. La banquette arrière accueille les occupants avec déférence quoi que l’espace pour les jambes soit compté. Les dossiers se rabattent pour augmenter un volume de chargement qui n’est pas le meilleur de sa catégorie. On regrette aussi que le diamètre de braquage soit si grand lors des manœuvres de stationnement serrées.
À n’en pas douter, les V70 et XC70 répondent à des besoins précis. Leur niveau de sécurité active et passive élevé, leur aura de prestige et leurs lignes plutôt carrées en font des voitures de rêve pour plusieurs. Souhaitons que la fiabilité, quelquefois problématique des Volvo, n’en fasse pas un cauchemar…
Feu vert
Lignes intemporelles
Prestige assuré
Moteur superbe (V70R)
Voiture sécuritaire
Confort relevé
Feu rouge
Comportement routier ordinaire (sauf V70R)
Fiabilité pas encore parfaite
Grand diamètre de braquage
Moteur de base amorphe
Entretien onéreux