Ford Mustang Shelby GT350 2016: Au volant de la meilleure Mustang de l’histoire

Publié le 1er septembre 2015 dans Premiers contacts par Gabriel Gélinas

Cette fois-ci, c’est différent… Dans le passé, les versions Shelby de la Mustang étaient rapides en ligne droite mais la tenue de route était plutôt aléatoire, et c’est le moins que l’on puisse dire. Avec la nouvelle Shelby GT350, les ingénieurs de la division Ford Performance ont réussi l’exploit d’en faire une sportive de haut calibre nettement plus performante en virage.

Pour ce premier contact avec la Shelby GT350, Ford nous a donné rendez-vous sur l’un de mes terrains de jeux préférés, soit le fabuleux circuit de Laguna Seca, situé sur la péninsule de Monterey en Californie. Avec ses courbes rapides, ses changements d’élévation et son fameux virage Corkscrew, qui est un enchaînement rapide gauche-droite qui marque le début d’une descente d’une hauteur équivalente à celle d’un édifice de sept étages, le circuit de Laguna Seca est intraitable pour les voitures dont la tenue de route n’est pas vraiment au point.

Trois petits tours et puis s’en vont…

L’essai sur piste est court : trois tours au volant de la Shelby GT350 et trois tours avec la Shelby GT350R encore plus typée. Heureusement, je connais très bien le circuit (mes premiers tours de piste ici remontent à 1981 avec l’ancienne configuration) et surtout, je pars le premier chaque fois afin d’avoir une piste libre et dégagée devant moi. Au démarrage, le V8 atmosphérique de 5,2 litres à vilebrequin à plat prend vie avec une sonorité très particulière : un croisement entre le son d’un gros V8 atmosphérique et celui d’un moteur plus évolué sur le plan technique. En passant, quel est l’autre constructeur qui fait appel à des moteurs à vilebrequin à plat? C’est une petite marque italienne dont l’écusson est orné d’un cheval cabré… Avec 526 chevaux et 429 livres-pied de couple, ce V8 atmosphérique de 5,2 litres développe 102 chevaux par litre de cylindrée et sa limite de révolutions-moteur de 8 250 tours/minute est la plus élevée de toute l’histoire de la marque. Autre particularité intéressante : le système d’échappement est dépourvu de résonateurs et ne comporte que des catalyseurs et des silencieux pour un son plus « authentique ».

La GT350 sur piste

Sur le circuit, la GT350 est très stable et les mouvements de la caisse sont très bien contrôlés. La plongée au freinage est minime, même lorsque les immenses étriers Brembo monoblocs pincent au maximum les énormes disques mis au point spécialement pour cette voiture par l’équipementier SHW en Allemagne. Les liaisons au sol sont assurées par des suspensions avec amortisseurs magnétorhéologiques (en option sur la GT350, de série sur la GT350R), qui réagissent en sept millisecondes pour ajuster la fermeté de l’amortissement, et la GT350 bronche à peine si l’on touche les vibreurs blancs et bleus à profil bas (conçus pour accommoder les motos de course qui roulent souvent à Laguna Seca) aux points de cordes ou aux points de sorties des virages. La boîte manuelle à six vitesses Tremec 3160 permet des changements très rapides et l’embrayage est à la fois léger et progressif. Il n’y a pas de doutes, la GT350 est de loin la meilleure Mustang à ce jour concernant la tenue de route, ce qui met le conducteur en confiance. Cela étant dit, la GT350 ne peut toutefois pas faire abstraction des lois les plus élémentaires de la physique. La GT350 est plus légère qu’une Mustang GT,néanmoins, elle affiche 3 791 livres à la pesée (avec l’ensemble Track Pack), ce qui est loin d’en faire un poids plume et, même si la voiture fait preuve d’une grande précision en tenue de route, tout ce poids se fait sentir. Aussi, l’immense V8 atmosphérique repose sur l’axe avant de la voiture et, comme cette masse doit être déplacée latéralement dans les transitions en virage, le comportement est moins incisif en entrée de courbe qu’avec une authentique sportive à moteur central dont la répartition des masses est plus équilibrée. Par ailleurs, la direction est plutôt légère et manque un peu de feed-back, c’est dommage compte tenu du potentiel de performance de la voiture en accélération latérale. Donc, c’est la meilleure Mustang à ce jour, mais ça reste une Mustang…

Et la GT350R sur le circuit?

Comme la GT350, mais en mieux… Le poids est réduit à 3 655 livres, la voiture est abaissée et roule sur des pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 — très performants sur circuit — montés sur des jantes en fibre de carbone qui permettent de réduire le poids non suspendu de 60 livres par rapport à la GT350. L’aérodynamique a savamment été étudiée et la GT350R produit un appui aérodynamique doublé par rapport à celui d’une Porsche 911 GT3 en raison, entre autres, d’un aileron arrière très profilé et d’un déflecteur avant plus agressif. La réduction de poids jumelée à une monte pneumatique nettement plus efficace et à l’appui aérodynamique généré dans les virages rapides change complètement la donne. Avec la GT350R, on peut freiner un peu plus tard et entrer dans les virages un peu plus vite, ce qui permet d’en sortir plus rapidement également. Bref, c’est comme la GT350, mais une sérieuse coche en mieux…

Sur les routes balisées

Après notre galop (!) d’essai sur le circuit, il nous restait à évaluer le comportement routier sur les routes balisées de la Californie lesquelles, vous vous en doutez, sont dans un bien meilleur état que les nôtres… À ce sujet, il n’y a pas grand-chose à reprocher à la GT350 et la GT350R. Dans un premier temps, mentionnons que ces voitures ont une légère tendance à louvoyer en raison de leurs pneus très larges et d’une direction qui manque de précision au centre. En outre,, en roulant aux alentours de 100 kilomètres/heure sur le sixième rapport, on s’aperçoit que le moteur ronronne autour des 1 000 tours/minute et, lorsqu’on enfonce brutalement l’accélérateur, il ne se passe rien… Comme le couple maximum arrive seulement à 4 750 tours/minute, il est préférable de maintenir les révolutions-moteur au-dessus de 3 500 tours pour exploiter pleinement le potentiel de performance du V8 atmosphérique de 5,2 litres. Pour le reste, les GT350 et GT350R sont dotées d’une planche de bord ressemblant en tous points à celle d’une Mustang conventionnelle et, si la GT350 peut accueillir des passagers arrière, la GT350R vous forcera à choisir un seul compagnon de voyage puisqu’elle est dépourvue de banquette.

Quand et combien?

Les Ford Mustang Shelby GT350 et GT350R seront disponibles à l’automne 2015 en tant que modèles 2016. Seulement 700 exemplaires seront alloués aux concessionnaires canadiens de la marque et on spécule que, de ce nombre, seulement 70 seront des GT350R. Le prix de base d’une GT350 est fixé à 62 599 $ et celui de la GT350R à 79 499 $. Pour les fans finis de la Mustang, il est grand temps de passer votre commande…

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Ford Mustang 2016
Version à l'essai Shelby GT350
Fourchette de prix 62 599 $ – 79 499 $
Prix du modèle à l'essai n.d.
Garantie de base n.d.
Garantie du groupe motopropulseur n.d.
Consommation (ville/route/observée) 16,8 / 11,2 / 15,9 L/100km
Options Track Package
Modèles concurrents Audi TT, BMW Série 2 Coupé, BMW Série 4, Chevrolet Camaro, Dodge Challenger, Infiniti Q60, Nissan 350Z, Scion FR-S, Subaru BRZ
Points forts
  • Moteur performant
  • Très bonne boîte manuelle
  • Freins très performants
  • Pneus très adhérents (GT350R)
  • Très bon rapport performances/prix
Points faibles
  • Poids élevé
  • Direction légère et manque de précision
  • Voitures trois saisons
Fiche d'appréciation
Consommation 2.0/5 Un V8 de 5,2 litres atmosphérique qui aime les hauts régimes... Rien pour aider la consommation.
Confort 3.0/5 Très correct sur les routes "tables de billard" de la Californie. Au Québec? Pas sûr...
Performances 4.5/5 Pour une rare fois dans le cas d'une Mustang survitaminée, la tenue de route prend le pas sur l'accélération...
Système multimédia 4.0/5 Nouveau design graphique beaucoup plus convivial.
Agrément de conduite 4.0/5 Seul le poids élevé et la direction qui manque de feedback nous empêche de donner une meilleure note à cet égard.
Appréciation générale 4.0/5 On aime, mais la perfection n'est toujours pas de ce monde...
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