Suzuki SX4 1,6 DDiS Diesel, souhaitons qu'il y ait une suite
Tandis que la plupart des constructeurs automobiles nous promettent une pléthore de modèles à propulsion hybride afin de réduire les émissions de CO2 et la consommation de carburant, certains autres se tournent vers le diesel. Des constructeurs aussi réputés que Audi, BMW et Mercedes-Benz sans oublier Volkswagen commercialisent déjà des véhicles propulsés par un tel moteur. Il faut souhaiter que l’on puisse ajouter la compagnie Suzuki d’ici peu à cette liste. Le constructeur nippon contemple depuis quelques mois la possibilité de commercialiser au pays une version à moteur diesel de la SX4. Jusqu’à présent, la direction de Suzuki Canada n’a fait aucune promesse quant à la venue d’un tel modèle et d’une date de son arrivée sur le marché, mais on a poussé le projet jusqu’à mettre sur la route une SX4 à moteur diesel et le faire essayer par certains journalistes afin de savoir si ce projet était viable.
Les données techniques
Comme c’est généralement le cas avec ces véhicles d’essais à vocation spéciale, la documentation est assez mince. En fait, Suzuki nous a transmis les informations pertinentes quant au groupe propulseur, sachant fort bien que le reste du véhicule était assez semblable au modèle canadien. Car il faut spécifier que c’est une version européenne à moteur diesel qui nous a été confiée. Cela permet d’épargner le développement d’un prototype coûteux uniquement pour avoir l’opinion des gens. Donc, comme la version vendue chez nous, on retrouve une suspension avant à jambes de forces, une poutre déformante à l’arrière et une combinaison de freins disques avant/ tambours arrière pour ralentir ce sympathique modèle cinq portes.
Le moteur qui ronronne ou même qui grogne sous le capot est un moteur quatre cylindres diesel portant le nom de code 9HX. Sa cylindrée est de 1,6 litre, sa puissance de 88,5 chevaux tandis que le couple est de 158,6 lb-pi. La culasse abrite 24 soupapes tandis que le taux de compression est de 18 :1. Ce moteur est couplé à une boîte manuelle à cinq rapports.
Selon les données fournies par le constructeur, ce hatchback cinq portes boucle le 0-100 km/h en 12,2 secondes tandis que sa vitesse maximale est de 175 km/h. Ce temps d’accélération est plus ou moins similaire à ce qu’il est capable d’obtenir avec la version régulière à moteur à essence. Et toujours selon Suzuki Canada, la consommation est de 6,4 litres aux 100 km en conduite urbaine et de 4,6 litres aux 100 km sur la grande route. Ceci pour obtenir une moyenne combinée de 5,3 litres/ 100 km.
Reste à voir maintenant quels seront les chiffres réels de consommation et que vaut le comportement routier de cette nippone de fabrication européenne. Soulignions au passage que cette voiture, qu’elle soit destinée à notre marché ou à l’Europe, est fabriquée en collaboration avec FIAT dans une usine située en Hongrie.
Bruyant mais économique !
De nos jours, la plupart des moteurs diesels modernes sont très silencieux et ont cessé depuis belle lurette d’émettre une épaisse fumée noire. Notre SX4 diesel ne permettait pas de deviner ce qui trônait sous le capot en observant le tuyau d’échappement. Par contre, dès qu’on lançait ce moteur, on entendait le son de castagnettes si typique du train de soupapes d’un diesel. Il faut nuancer toutefois. Si le moteur est plus bruyant que la moyenne, ce n’est pas non plus dérangeant. Et il faut toujours se souvenir que notre modèle d’essai est destiné à un marché moins réfractaire aux bruits de moteur. Pour conclure sur ce chapitre, contentons nous de souligner qu’il est plus bruyant qu’un moteur conventionnel.
Puisque cet essai s’est effectué au cours de l’hiver, on nous avait informé de la location du témoin lumineux du fonctionnement des bougies de préchauffage ou « glow plugs ». Mais tout au long de notre semaine d’essai, ce témoin ne s’est jamais allumé, un signe concret que ce petit diesel est capable de démarrer par temps très froid puisque le système de gestion du moteur ne juge pas bon d’activer ces bougies même lorsque le mercure est à -15C.
Le moteur démarre au quart de tour, mais il est préférable de le laisser tourner une minute ou deux au ralenti afin de permettre au lubrifiant de circuler. Puis sur la route, nous avons eu toute une surprise lorsque nous avons voulu rétrograder de la première vitesse à la seconde, il s’en est suivi un grincement des engrenages qui était assez bruyant. Et chaque matin, il fallait rouler quelques kilomètres avant de pouvoir passer su premier rapport sans devoir rétrograder à l’aide d’un double embrayage. Faute de quoi les autres automobilistes nous regardaient de travers. Quant à la boîte de vitesses elle-même, le passage des rapports s’effectuait sans problème une fois le moteur à bonne température. Par contre, il y a un trop grand écart entre le troisième et le deuxième rapport.
Pour le reste, ce moteur est performant, robuste, assure de bonnes reprises en ville comme sur la grande route en plus de consommer peu. Notre essai s’est déroulé en hiver avec une voiture munie de pneus d’hiver, et nous avons enregistré une moyenne de 6,1 litres aux 100 km, ce qui est excellent.
Quant au reste de la voiture, elle conserve toutes ses qualités initiales d’habitabilité, de maniabilité, de confort et de polyvalence. En outre, notre modèle d’essai proposait une finition exemplaire. Quant au tableau de bord, il était similaire à celui des versions canadiennes et son ergonomie est dans la bonne moyenne. Soulignons au passage une position conduite élevée qui n’est pas désagréable. Et le volant réglable en hauteur possède de multiples commandes pour gérer le système audio et le régulateur de vitesse. Quant à la tenue de route, elle est sans surprise affichant une bonne neutralité en virage tandis que la direction n’est pas trop assistée.
Il faut maintenant espérer que Suzuki Canada décide de faire le saut et de nous proposer ce modèle d’ici l’automne, ce qu permettrait d’ajouter un modèle fort intéressant à sa gamme. Et s’il était disponible en version à traction intégrale, les concessionnaires seraient certainement tout sourire. Reste à savoir quelle serait la différence de prix par rapport à la version à moteur à essence. Un trop grand écart pourrait signifier le fin de ce projet.