MINI Clubman 2016: Quand MINI se fait maxi.

Publié le 29 septembre 2015 dans Premiers contacts par Alain Morin

Jusqu’à tout récemment, la gamme MINI se divisait en deux catégories distinctes : les petites (Cooper 3 portes, Cabriolet, Roadster et Clubman) et les grosses (Countryman, Paceman). L’arrivée de la 5 portes l’an dernier a cependant changé la donne puisqu’elle venait jouer dans les plates-bandes de la Clubman. MIN a donc décidé de modifier sa Clubman au point d’en faire sa voiture la plus imposante. À tel point que ses dimensions sont à peu de choses près les mêmes que celles de la Volkswagen Golf. À quand une MINI s’attaquant à une Passat?

Et qu’en est-il de cette grosse Clubman? Au chapitre du style, les designers devaient conserver les lignes si caractéristiques de la MINI, mais en les augmentant dans toutes les directions. L’empattement, par exemple, est passé de 2 570 à 2 670 mm, la longueur totale de 3 983 à 4 253 mm, la largeur de 1710 à 1 800 mm. La hauteur, elle, était de 1 426 mm, elle est aujourd’hui de 1 441. De la MINI ordinaire, seuls les rétroviseurs, les poignées de porte et l’ouverture de l’entrée d’air du capot ont été épargnés.

Enfin, des portes conventionnelles

Comme on peut s’y attendre, l’habitacle profite de l’accroissement des dimensions. L’espace pour les coudes, entre autres, est nettement bonifié. Puisque les sièges sont les mêmes que ceux des versions à trois et cinq portes, les designers ont pu dessiner une console centrale plus large. Le tableau de bord est dans la plus pure tradition MINI, mais il est moins caricatural qu’avant en présentant un module regroupant, notamment, les commandes de la climatisation.

Les plus perspicaces auront remarqué que la Clubman possède maintenant quatre portes conventionnelles, plutôt qu’une seule porte arrière à ouverture antagoniste, du côté du passager, configuration bizarre s’il en était une. L’accès aux places arrière est donc grandement amélioré mais ce n’est pas encore le pactole, l’ouverture n’étant pas très large. L’espace pour les jambes est très correct pour autant que la personne devant soi veuille collaborer un brin. Une fois les dossiers baissés, le coffre est passablement grand (360 à 1 250 litres). C’est moins que dans une VW Golf mais comme la MINI désirait demeurer plus petite que ses concurrentes, il a fallu prendre des décisions sans doute déchirantes.

« Désirait demeurer plus petite que ses concurrentes » : vous n’aurez pas souvent l’occasion de lire ça, les voitures tentant toujours d’être plus imposantes que leurs concurrentes…

Mécaniques connues

Sous le capot, on retrouve des mécaniques connues. Le moteur de base est un trois cylindres turbocompressé de 1,5 litre développant 134 chevaux et 162 livres-pied de couple. La Clubman S, elle, a droit au quatre cylindres turbocompressé itou de 2,0 litres de 189 chevaux et 207 livres-pied. Lors du lancement, MINI n’avait apporté que des S, ce qui en dit long sur les capacités du 1,5 litre… Il ne faut pas dramatiser non plus. Nombre de personnes n’ont aucunement envie de pousser leur machine à ses limites. Elles possèdent une MINI parce qu’elle est belle, point à la ligne. Le 1,5 litre est parfait pour elles et il permet d’offrir une voiture moins dispendieuse.

Le 2,0 litres est nettement plus en verve. Remarquez que « nettement plus en verve » ne veut pas nécessairement dire qu’il s’agit d’une bombe. Il s’acquitte de sa tâche avec professionnalisme, sans rouspéter. Selon MINI, il peut franchir le 0-100 km/h en 7,2 secondes (7,1 avec l’automatique).

Six ou huit rapports

Tiens, parlant de transmissions… Encore une fois, pas de surprises. La manuelle à six rapports est un charme à utiliser; l’embrayage est facile à moduler et juste assez ferme, le levier adopte une course nette et précise. La Clubman de base reçoit une automatique à six rapports qui, dans une Cooper essayée il y a quelques mois, faisait un bon boulot mais sans passion.

La Clubman S, pour sa part, est dotée d’une automatique à huit rapports dont les deux derniers, on s’en doute, sont davantage axés sur l’économie d’essence que sur la performance. Malgré tout, le passage des rapports se fait franchement et sans hésitation. C’est à se demander pourquoi on opterait pour la manuelle. Déception, les palettes au volant ne s’amènent que si l’ensemble JCW est coché, ce qui ajoutera 4 650 $ à la facture (1 650 $ pour la transmission et les palettes – 1 500 $ si vous choisissez la transmission automatique uniquement – et 3 000 $ pour l’ensemble JCW). Attention, l’ensemble JCW ne fait pas d’une MINI une MINI JCW. Il s’agit juste d’un ensemble esthétique.

Il ne faut que quelques tours de roue pour noter que la Clubman, bien que plus grosse, n’a rien perdu du comportement typiquement MINI de ses consœurs. Les réglages des moteurs, des transmissions et autres organes mécaniques n’ont pas été touchés par les ingénieurs. Comme la Clubman est plus lourde, plus longue et plus large, on la sent légèrement moins sportive. Ou peut-être tout simplement plus mature.

Le caractère MINI est préservé

Dans les virages pris avec enthousiasme, le roulis est très bien maîtrisé et la direction retourne avec un plaisir peu commun les informations reçues des roues avant. Difficile de croire qu’elle est électrique. En accélération vive, les roues avant ne souffrent d’aucun effet de couple. Et si jamais les choses se corsaient à la suite d’un manque de jugement (léger, évidemment…), les différents systèmes de contrôle alliés au différentiel électronique auront tôt fait de remettre le fautif sur la bonne voie. Les voitures essayées étaient dotées de l’option Dynamic Damper Control qui modifie le comportement des suspensions. Elle vaut amplement les 500 $ demandés.

Comme toujours chez MINI, les différents modes de conduite sont bien démarqués et changent les paramètres du moteur, de la transmission et de la direction via une molette commodément placée à la base du levier de vitesses. Le mode Eco sera ignoré la plupart du temps, le mode Normal est correct et le mode Sport… euh… ben… tout le monde laissera sa MINI sur le mode Sport!

L’an dernier, lors du dévoilement de la 5 portes, MINI avait avisé les journalistes de ne pas la confondre avec la Clubman. Désormais, plus personne ne les confondra, soyez-en assuré.

La MINI Clubman débarquera chez les concessionnaires en janvier prochain. La Clubman se détaillera 24 490 $ et la S 28 990 $

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai MINI Clubman 2016
Version à l'essai Cooper S (auto)
Fourchette de prix 24 490 $ – 28 990 $
Prix du modèle à l'essai 28 990 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) n.d.
Options n.d.
Modèles concurrents Ford Focus, Volkswagen Golf
Points forts
  • Lignes typiquement MINI
  • Comportement routier solide
  • Version S drôlement enjouée
  • La plus polyvalente des MINI
  • Habitacle silencieux
Points faibles
  • Modèle de base de peu d'intérêt (sauf pour le prix)
  • Légèrement moins sportive que les autres MINI
  • Options souvent chères
  • Coffre pas aussi grand que celui des concurrentes
  • Ce sera bientôt gênant pour MINI de continuer de s'appeler MINI...
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Nous n'avons pas pu la mesurer lors du lancement mais lors d'essais du même moteur (2,0 turbo) dans d'autres MINI, c'était plutôt bien si on évite d'avoir trop de plaisir avec l'accélérateur.
Confort 4.0/5 Définitement la plus confortable des MINI
Performances 4.0/5 Très, très correctes dans la S.
Système multimédia 3.5/5 Les Allemands s'améliorent à ce chapitre mais il reste du travail à faire.
Agrément de conduite 4.0/5 Ben le fun. Ben, ben le fun!
Appréciation générale 4.0/5 Plaisante à conduire et polyvalente en plus.
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