L'affaire Volkswagen: Et si le scandale était ailleurs?
Scandaleux, rien de moins. Volkswagen, pendant des années, a menti à ses clients et au monde entier. Rappelons les faits : dans le but de répondre aux sévères normes antipollution américaines, le géant allemand a introduit dans quelques-uns de ses modèles à moteur diesel une puce permettant de déterminer si la voiture est soumise à un test. Lorsque c’est le cas, la puce met le moteur en mode « test » et, soudainement les émissions nocives sont beaucoup moins importantes et satisfont les normes. À ce moment, le moteur développe un peu moins de puissance. Après les tests, la situation revient à la « normale ». C’est machiavélique. Ou audacieux. C’est selon.
Les poursuites et les amendes qui ne manqueront pas de suivre (aux États-Unis, on a la poursuite facile) coûteront des milliards de dollars à Volkswagen. Les mesures correctives aussi (remplacement des moteurs ou des voitures, plantation de millions d’arbres, que sais-je). Depuis la journée fatidique où le pot (d’échappement…) aux roses a été rendu public, bien des gens voient Volkswagen dans un marasme sans fin qui pourrait entraîner sa perte.
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Vous savez quoi? Je parie une pizza (extra large) qu’il n’en sera rien et que d’ici peu, on passera à autre chose.
Tout d’abord, les ressources financières de Volkswagen sont colossales. Il ne faut pas oublier que Volkswagen, c’est aussi Audi, Lamborghini, Porsche, Bentley, Seat, Bugatti, MAN, Scania et Ducati. Bref, j’ai davantage peur à mes fins de mois qu’à celles de VW, même en période de crise. Surtout en période de crise!
Et puis, quel est cet engouement soudain du public pour une question environnementale? Il est vrai que les voitures dotées de la fameuse puce polluent davantage que ce qu’annonce VW. Polluer ce n’est vraiment pas gentil, mais à voir le nombre de voitures sport, modifiées et de grosses camionnettes conduites largement au-delà des limites, j’ai comme l’impression que la pollution est le cadet des soucis de la majorité des conducteurs. D’ailleurs, vous saviez que l’automobile n’était responsable que d’environ 12% de toute la pollution sur la planète?
Mentir non plus ce n’est vraiment pas gentil, mais si l’on ne se mentait pas à soi-même d’abord, bien des gens rouleraient en Honda Civic plutôt qu’en belle bagnole allemande. Récemment, General Motors a reconnu avoir installé dans plus de 30 millions de ses voitures, des commutateurs de démarreur défectueux, commutateurs qui ont coûté la vie à 124 personnes. En même temps, GM a reconnu être au courant du problème depuis plusieurs années. Quant à moi, ça, c’est un scandale. À ma connaissance, personne n’est mort des suites des actions de VW. Entendons-nous bien, je ne cautionne pas les actions de VW. Au contraire. Il convient de mentionner que la question environnementale est cruciale et les autorités n’ont d’autres choix que de condamner sévèrement VW, ne serait-ce que pour éviter une récidive ou d’autres drames du genre.
Au début des années 80, Tylenol s’est retrouvée au beau milieu d’un scandale alors qu’une personne avait contaminé des comprimés. La marque aurait pu sombrer. Elle a plutôt bien réagi et aujourd’hui bien des gens ne savent même pas qu’il s’est passé quelque chose!
Ford a aussi connu sa part de scandales avec la Pinto (qui pouvait prendre en feu lorsqu’elle était frappée par l’arrière) et avec le Ford Explorer équipé de pneus Firestone, pneus qui avaient la mauvaise manie d’exploser quand ils devenaient trop chauds, entraînant un capotage. General Motors a produit une voiture qu’on disait dangereuse, peu importe la vitesse (Unsafe at Any Speed), la Corvair. Il y a quelques années, Hyundai et Kia ont reconnu présenter des cotes de consommation trop optimistes. Il y a eu Toyota et Audi avant avec leurs problèmes d'accélérateurs. En fouillant un peu, je pourrais continuer ainsi longtemps. Volkswagen n’est qu’un nom de plus à la liste des cancres de l’automobile et s’en remettra, j’en suis persuadé.
Enfin, il convient de souligner que la plupart des gens n’ont que faire des problèmes de Volkswagen ou de l’environnement. Plusieurs concessionnaires du Québec ont déclaré ne pas voir de différences avant et après la divulgation du scandale. Gageons que c’est pareil ailleurs.
Dans le cas qui nous intéresse, les médias sociaux se sont enflammés et ont aidé à amplifier le drame. D’ici quelques mois, plus personne ne se souviendra de cette triste histoire. Et en moins de temps encore si un autre scandale éclate. Comme un autre constructeur qui aurait, lui aussi, manipulé des chiffres…
On vit dans un monde où l’éphémère a la cote. Et ça, les firmes de relations publiques l’ont compris!
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