Kia Sedona: La moins fourgonnette des fourgonnettes
La Kia Sedona est arrivée en Amérique en 2002 et a connu une importante révision en 2006. Cette fourgonnette sans ambition est demeurée sur le marché, plus ou moins changée, jusqu’en 2013. Au Salon de l’auto de New York, au printemps 2014, Kia présentait une nouvelle Sedona. Et là, c’était du sérieux.
Pour le Guide de l’auto 2015, j’avais eu l’occasion d’essayer une version de préproduction de la Sedona. L’essai avait été court (un après-midi dans la région de Montréal) mais assez révélateur. Tout d’abord, il sautait aux yeux que les designers avaient conçu un véhicule moderne et qui en plus se démarquait des autres fourgonnettes. Esthétiquement, il affichait (et affiche toujours!) une partie avant fort réussie pour la catégorie. La partie arrière est plus ordinaire mais le décroché, au niveau des vitres latérales arrière est plutôt agréable à l’œil. Au mien en tout cas. Et je le trouve nettement plus réussi que celui de la Honda Odyssey.
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De la berline dans le corps
Le tableau de bord et, surtout, la console centrale pleine longueur où loge le levier de vitesses rendent l’habitacle un peu moins polyvalent, mais lui donnent un style « auto » qui ne devrait pas déplaire à ceux qui ne peuvent approcher une fourgonnette à moins de 100 mètres sans éprouver de difficultés respiratoires.
Même si les conclusions sont pratiquement les mêmes, il y a une nette différence entre conduire un véhicule de préproduction pendant quelques heures et se taper plus de 3 500 km en trois semaines. C’est ce que j’ai fait l’été dernier pendant mes vacances.
Notre Sedona SXL+ (le top du top!) coûtait 45 995 $ avant les frais de transport (1 665 $), de couleur (200 $) et les 100 $ pour la taxe d’accise sur le climatiseur. Et avant les taxes, évidemment. C’est cher. Au moins, en a-t-on eu pour notre argent avec notre Sedona?
Tout d’abord, les livrées SXL et SXL+ se parent d’un habitacle beige et bourgogne du plus bel effet. Souhaitons que davantage de constructeurs copient Kia et proposent des plastiques aux couleurs audacieuses. Ou à tout le moins différents des éternelles teintes de gris. Les jauges sont aussi simples qu’efficaces, surtout la nuit.
Esthétisme et polyvalence ne vont pas toujours de pair…
Comme on l’a vu un peu plus haut, le levier de vitesses se retrouve entre les deux sièges avant, à la manière d’une automobile. On y gagne en esthétisme, mais on y perd en quantité d’espaces de rangement et en polyvalence puisqu’il n’est plus possible pour une personne assise à l’avant de se rendre à l’arrière sans sortir du véhicule. Pour pallier le relatif manque d’espaces de rangement, les designers auraient pu profiter de la surface plane sur le dessus du tableau de bord pour créer une dépression qui aurait permis d’accueillir maints objets. Mais comme mes talents en design sont très limités, je m’abstiendrai de trop appuyer sur ce point.
Les sièges avant sont très confortables, même après plusieurs heures consécutives. Le conducteur bénéficie d’un large repose-pied, mais ce dernier est trop avancé, ce qui peut devenir inconfortable à la longue, du moins pour ma conjointe et moi.
On avance, Capitaine?
Les sièges capitaine de la deuxième rangée sont tout aussi douillets. Faciles d’accès, ils possèdent un repose-pied, ce qui a été très apprécié par ceux qui ont eu la chance de les essayer, souvent durant plusieurs heures. Néanmoins, ces sièges n’offrent pas que des avantages. On ne peut pas les enlever et si l’on veut obtenir un plus grand coffre, comme quand vient le temps de déménager un ami, on ne peut que les avancer au maximum. En plus, sur notre véhicule à l’essai, il était particulièrement ardu de les déplacer si l’on n’était pas assis dessus. Sans doute qu’un simple ajustement aurait réglé le problème.
Les sièges de la troisième rangée sont confortables (pour une troisième rangée…). On y est assis trop bas et il y a peu d’espace pour les coudes. La place centrale ne mérite pas le nom de « place » et, peu importe l’endroit occupé sur cette rangée, les trous et bosses de notre réseau routier sont bien ressentis. Aussi, leur manipulation était très difficile, du moins dans la Sedona à l’essai.
Agréable surprise!
Sous le capot, on retrouve un V6 de 3,3 litres développant 276 chevaux à 6 000 tours/minute et un couple de 248 livres-pied à 5 200 tours/minute. Ce moteur, qui officie aussi dans la Cadenza et le Sorento, est doux et souple et m’a semblé parfaitement adapté au caractère placide d’une fourgonnette. Qui plus est, il est marié avec une transmission automatique à six rapports qui a le bonheur de se faire oublier. Ce duo est responsable d’une consommation fort retenue de 10,8 l/100 km. Il ne faut pas oublier que la Sedona pèse au-delà de 2 000 kilos et que nos déplacements nous ont souvent amenés dans des régions montagneuses.
Au risque de ne pas vous étonner, la conduite d’une Sedona est tout ce qu’il y a de plus… plate, même si elle est sans doute la moins plate des fourgonnettes. L’accélérateur n’est pas des plus progressifs et, combiné à des pneus qui ne m’ont pas impressionné outre mesure (des Continental ContiCrossContact LX Sport 235/55R19), il m’est quelquefois arrivé de partir en faisant crisser les pneus, surtout lorsque la chaussée était mouillée. Quoi qu’il en soit, ces pneus sont infiniment meilleurs que les affreux Hankook Optimo qui affligent trop de produits Kia et Hyundai.
Question de gros sous
À 47 960 $, la Kia Sedona SXL+ est très chère. D’ailleurs, ce modèle n’est pas très demandé. Ce sont surtout les versions LX+ et SX (entre 32 et 35 000 $) qui sont les plus populaires.
Durant mes trois semaines de vacances, j’ai vraiment apprécié le confort de la Sedona et le fait qu’elle soit une fourgonnette dont l’habitacle se rapproche davantage de celui d’une automobile. Toutefois, si je devais allonger 50 000 $ pour une fourgonnette, j’irais plutôt voir du côté des valeurs sûres à long terme que sont les Honda Odyssey ou Toyota Sienna. Mais à 35 000 $, je n’hésiterais pas longtemps!
- Consultez la fiche technique de la Kia Sedona
- La Kia Sedona versus la Dodge Grand Caravan, la Chrysler Town & Country, la Honda Odyssey et la Toyota Sienna
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Kia Sedona 2015 |
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Version à l'essai | SXL |
Fourchette de prix | 29 160 $ – 42 660 $ |
Prix du modèle à l'essai | 42 660 $ |
Garantie de base | 5 ans/100 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 14,2 / 10,5 / 10,8 L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Chrysler Town & Country, Dodge Grand Caravan, Honda Odyssey, Toyota Sienna |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Étonnante compte tenu du poids de la Sedona |
Confort | Difficile de faire mieux. La troisième rangée fait toutefois perdre une demie étoile à la Sedona. |
Performances | À moins de vouloir tenir tête à une Porsche Cayman, elles sont tout à fait acceptables |
Système multimédia | Facile à comprendre et à utiliser. Cependant, le GPS m'est apparu un peu lent à certaines occasions cruciales. |
Agrément de conduite | Très réussi pour une fourgonnette. |
Appréciation générale | Si j'avais une fourgonnette à acheter demain matin, la Sedona serait la première sur ma liste. Mais pas à 47 000$! |