Kia Optima 2016: Garder le cap
Dans l’air raréfié des sommets d’Aspen, au Colorado, dont la hauteur varie de 2,5 à 4 kilomètres au-dessus du niveau de la mer, j’ai découvert qu’il est avantageux d’apporter son propre oxygène. Le moindre effort physique, conduire la toute nouvelle Kia Optima 2016 dans mon cas, m’a donné un avant-goût peu encourageant du fonctionnement de mon système cardiovasculaire dans mes années crépusculaires.
Il était donc tout à fait logique que la flotte de berlines Optima, mise à notre disposition lors de notre exploration des précipices, fût pourvue de son équipement spécialement conçu pour mieux respirer. Je fais évidemment référence au nouveau moteur quatre cylindres turbocompressé de 1,6 litre, qui s’est joint à la liste d’options de la Kia intermédiaire pour 2016, à côté du quatre cylindres turbo de 2,0 litres déjà offert. On retrouve toujours un moteur de base de 2,4 litres pour l’Optima, mais vu la rareté de la pression atmosphérique dans les hautes altitudes d’Aspen, le constructeur coréen a sagement choisi de laisser cette motorisation à la maison. Un moteur atmosphérique est moins à l’aise qu’un moteur turbocompressé lorsque l’oxygène se raréfie.
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Alors que les voitures traditionnelles à quatre portes voient leur part de marché diminuer de plus en plus en faveur des multisegments – grands et petits – la Kia Optima mise à jour doit faire ses preuves tout en amorçant ce qui est probablement son itération la plus importante. C’est également sa chance de se distinguer de sa cousine, la Hyundai Sonata, une voiture avec qui elle partage une grande partie de sa plate-forme, mais de moins en moins de son attitude.
Variations sur un thème
Je ne suis pas le seul à être déçu par l’apparence de la Sonata redessinée l’an dernier, les stylistes de Hyundai lui conférant une ligne plus conservatrice, troquant l’individualité pour la conformité. Je suis heureux d’informer que la Kia Optima 2016 n’a pas fait de concessions esthétiques : c’est une voiture qui continue de mettre l’accent sur un design distinctif, du moins, en ce qui a trait à la carrosserie. De la longue ligne de toit en pente douce de sa silhouette aux angles plus affilés cadrant judicieusement la partie avant de la voiture, le sourire à pleines dents de requin de l’Optima constitue la promesse que vous ne la perdrez pas dans le stationnement aux côtés d’innombrables rangées de Camry et d’Altima grises.
Allongée là où ça compte
L’ombre plus longue projetée par la Kia Optima 2016 peut être directement liée à un empattement étiré de 10 mm. Avec une largeur augmentée de 30 mm, la berline possède désormais l’une des banquettes arrière les plus accommodantes de sa catégorie. De plus, Kia a sculpté les panneaux de porte avant et arrière pour accentuer le nouveau gabarit de la voiture, avec comme résultat un modèle intermédiaire qui passerait pour un grand format aux yeux des troisième et quatrième passagers.
Un succès moindre, c’est l’effort visant à améliorer la qualité des matériaux dans l’habitacle des versions plus cossues. Bien que les coutures matelassées figurant sur les sièges en cuir de l’Optima soient très jolies, et que lesdits sièges soient très confortables, les panneaux de porte ne sont pas à la hauteur avec du cuir collé à leur surface. La sensation des commandes est convenable pour les finitions plus abordables dans la gamme Optima, mais moins impressionnante dans les versions plus luxueuses.
Et puis il y a Android Auto...
Le système de navigation et d’infodivertissement de Kia propose des graphiques intéressants et une logique facile d’utilisation, mais l’implémentation d’Android Auto dans la nouvelle Optima est problématique. Chaque fois que je branchais mon téléphone Android dans l’un des ports USB afin de le recharger, j’étais bombardé de demandes pour télécharger le logiciel Google requis sur mon appareil. Irrité au plus haut point, j’ai abdiqué et installé l’application, pour ensuite découvrir qu’elle avait pris le contrôle complet de l’écran tactile de l’Optima, remplaçant l’efficace interface précédente que j’aimais bien avec un système spécifique Android connecté à mon téléphone.
Ai-je mentionné que ce changement s’est effectué au cours de route, verrouillant l’itinéraire de navigation que j’avais préalablement programmé dans le système, sans prendre la peine de le transférer à Google Maps qui devenait désormais le système de cartographie par défaut? Ou m’a empêché d’accéder à la radio par satellite que j’appréciais jusque-là? En tirant sur le fil USB, tout est revenu à la normale, heureusement, et j’ai immédiatement désinstallé la fonctionnalité (qui, en passant, achemine vos données aux serveurs de Google à des fins d’analyse et de marketing).
Dynamique de conduite prévisible
Le châssis de la Kia Optima 2016 a été optimisé pour une conduite confortable, et bien qu’un mode Sport soit disponible, il sert principalement à accentuer la réactivité de l’accélérateur et à ajouter de la lourdeur à la servodirection. La tenue de route se compare à celle de rivales telles que la Sonata et l’Altima, mais n’est pas aussi engageante que celle de la Ford Fusion ou de la Mazda6.
Le mode Eco peut également être choisi dans l’Optima, et je l’ai trouvé facile à vivre lors de la descente sinueuse de 80 km de Leadville, Colorado, établie à une élévation de trois kilomètres. Les 245 chevaux et le couple de 250 lb-pi du moteur de 2,0 litres sont compétents dans la plupart des situations, tout comme la programmation de la boîte automatique à six rapports. Les 178 chevaux et le couple de 195 lb-pi du moteur de 1,6 litre sont adéquats, un peu bruyants, tandis que la boîte à sept rapports avec double embrayage qui l’accompagne n’est pas aussi raffinée qu’une conventionnelle.
En revanche, on note une amélioration significative au chapitre de l’économie de carburant avec, dans le cas du moteur de 1,6 litres, une moyenne de 8,4 l/100 km en ville et de 6,1 l/100 km sur l’autoroute. Le quatre cylindres de base de 2,4 litres est presque aussi puissant et frugal en conduite mixte, assorti d’une automatique à six rapports, et s’avère le choix logique pour les acheteurs ayant un petit budget.
Un choix orienté sur le style
La Kia Optima 2016 réussit bien à attirer son lot de clients lassés du style monotone bien présent au sein du segment des berlines intermédiaires, son prix concurrentiel et son niveau respectable de caractéristiques disponibles jouant également en sa faveur. Sans être excitante à conduire, l’Optima est néanmoins confortable, et si l’on peut tolérer un habitacle qui n’est pas tout à fait à la hauteur des promesses émises par le style de la carrosserie, alors on trouvera beaucoup d’éléments à aimer à propos de la voiture, dont son charme au quotidien et son prix alléchant.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Kia Optima 2016 |
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Version à l'essai | n.d. |
Fourchette de prix | n.d. |
Prix du modèle à l'essai | n.d. |
Garantie de base | n.d. |
Garantie du groupe motopropulseur | n.d. |
Consommation (ville/route/observée) | n.d. |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Buick Regal, Chevrolet Malibu, Chrysler 200, Ford Fusion, Honda Accord, Hyundai Sonata, Nissan Altima, Subaru Legacy, Toyota Camry, Volkswagen CC, Volkswagen Passat |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Dans les côtes, le moteur turbo de 2,0 litres s’est admirablement bien débrouillé |
Confort | Pour les trajets quotidiens, l’Optima demeure un choix confortable |
Performances | Sans être un bolide, l’Optima est adéquate dans la plupart des situations de conduite |
Système multimédia | Quatre étoiles et demie au système maison de Kia – et zéro pour Android Auto |
Agrément de conduite | En général, il y a peu à redire sur la dynamique de conduite de cette Kia |
Appréciation générale | Une alternative attirante aux ennuyeuses berlines intermédiaires |