Kia Sorento 2016 : le nouveau monarque

Publié le 12 novembre 2015 dans Essais par Marc-André Gauthier

Il n’y a pas si longtemps, encore, les gens raisonnables qui désiraient un VUS intermédiaire se tournaient vers des valeurs sûres, comme le Toyota Highlander ou le Honda Pilot. Même si ces deux véhicules demeurent des choix plus qu’intéressants, il y a un nouveau trouble-fête dans le carré de sable.

Il s’agit du Kia Sorento. Avec les années, Kia l’a bien développé, au point d’en faire l’excellent véhicule qu’il est devenu. Assez costaud, il arrive dorénavant à procurer à ses passagers une expérience très près de celle des véhicules de luxe. Mais attention, l’offre du produit est complexe!

Tout d’abord, le Sorento est offert en configuration 5 ou 7 places. Si vous optez pour la 5 places, il vous faudra choisir entre deux moteurs quatre cylindres (2,4 et 2,0 turbo). Le V6 de 3,3 litres vient d’office sur les modèles à 7 places.

Puisque nous avons fait l’essai d’une version SX+, nous nous concentrerons surtout sur ce modèle tout équipé à 7 places. D’ailleurs, l’ensemble SX+, qui comprend des systèmes de sécurité avancée et la caméra de recul à 360 degrés, n’est offert que sur la configuration à 7 passagers. Autrement dit, les amateurs de mécaniques turbo devront se contenter du groupe SX, qui inclut au moins les sièges climatisés…

Alors, à quoi ça rime, un Sorento de 46 695 $? Peut-il rivaliser avec les bonzes de l’industrie que sont les Honda Pilot, Toyota Highlander, Nissan Murano et autres Ford Explorer?

Un look impérial

Le Sorento SX+ a un look franchement impressionnant. Certes, ce VUS est imposant, voire « minivanesque », mais ses lignes et sa hauteur rompent avec la fourgonnette Kia Sedona. La grille en alvéoles inversées est sublime, et les phares antibrouillard composés de quatre lumières DEL plus petites présentent une certaine originalité. Avec ses vitres teintées, le Sorento a l’air méchant, et exclusif.

Une mécanique en terrain connu

Comme mentionné plus haut, les gens qui choisissent un Sorento à 7 passagers n’auront d’autre choix que de compter sur un V6 de 3,3 litres. Heureusement, il est parfaitement à la hauteur de la tâche, sans ruiner son propriétaire pour autant. Ce moteur que l’on retrouve dans plusieurs produits Hyundai et Kia développe une puissance impressionnante par rapport à sa taille : 290 chevaux et 252 livres-pied de couple.

Cette mécanique vient d’office avec la transmission à 6 rapports Sportmatic de Kia. Même si elle n’offre pas des performances « sportives », et même si son mode manuel n’a rien d’exceptionnel, je dois dire que son temps de réaction est parmi les meilleurs de l’industrie. Peu importe la vitesse à laquelle vous roulez, si vous enfoncez l’accélérateur, elle trouve immédiatement le bon rapport, contrairement à certaines transmissions à 8 rapports offertes chez des concurrents…

Le moteur manque de couple. On le sait bien, ce sont les chevaux qui propulsent un moteur mais par moment, on a l’impression qu’il manque de souffle à l’accélération, et pourtant, la vitesse monte… Ah, la physique et ses mystères!

Si vous faites attention, vous pourrez obtenir une consommation sous les 11,5 l/100 km au combiné, mais si vous avez moindrement le pied pesant, attendez-vous à dépasser cette marque, et pas à peu près. En contexte de conduite urbaine, cette consommation frôle les 14 l/100 km, comme les autres VUS intermédiaires, au fond.

La croisière s’amuse

Dire que le Sorento offre beaucoup de luxe est un euphémisme. Dans sa version tout équipée, les occupants sont assis sur du cuir perforé Nappa, ce qui contribue à accroître le confort de ces sièges à un niveau inédit chez un constructeur généraliste. Combiné à une suspension qui fait disparaître la moindre imperfection de la route, une promenade à bord du Sorento s’apparente à un tour de zeppelin (moins l’hydrogène qui risque d’exploser, on s’entend!).

Les passagers prenant place sur la banquette centrale sont également bien gâtés en plus de pouvoir admirer le firmament à travers le grand toit panoramique.

Mais que serait un véhicule capable de transporter 7 personnes sans de bonnes places arrière? Règle générale, celles des VUS intermédiaires sont décevantes. Si l’on prend le Toyota Highlander, à titre d’exemple, elles conviennent juste à de jeunes enfants. Sans dire que les places de la troisième rangée du Sorento se comparent à celles d’un VUS pleine grandeur comme un Chevrolet Suburban, elles sont toutefois plus généreuses que la majorité de ses concurrents. Si le dégagement pour les jambes est limité, les sièges sont assez confortables, et ce, parce que Kia a choisi d’offrir deux sièges baquets plutôt qu’une banquette pour trois personnes.

Le système multimédia du Sorento est le même que l'on retrouve dans la plupart des produits Hyundai, Kia, et dans la future marque Genesis, probablement. Le logiciel employé pour faire fonctionner la machine est juste assez complexe pour offrir beaucoup de fonctionnalités, mais juste assez intuitif pour ne pas égarer les technophobes. On peut lui reprocher d'avoir trop de boutons physiques, mais surtout, son principal problème demeure la présence de nombreux bogues qui causent par moment des problèmes de guidage GPS en montrant la voiture comme si elle était dans un champ, ou encore des menus qui «gèlent», nécessitant par moment de devoir redémarrer la voiture afin de rétablir la situation.

Une conduite floue, mais…

La direction du Sorento est très assistée, soyez prévenu. En même temps, il est normal de ne pas vouloir forcer au volant d’un véhicule censé nous servir dans notre train-train quotidien; sur une piste de course, il en serait autrement.

Le Sorento, c’est une grosse bagnole, lourde, mais qui compose assez bien avec son poids. La suspension autorise une très bonne tenue de route sans affecter le confort. Il faut dire que le rouage intégral fait un bon travail pour optimiser la distribution du couple entre les roues avant et arrière.

Enfin, le Sorento ne fait rien d'extraordinaire, mais il fait presque tout très bien! D’ailleurs, il a remporté le prix de la meilleure qualité initiale de son segment, prix décerné pas J.D. Power, une firme américaine spécialisée en consommation.

Le Sorento SX+ est donc un VUS intermédiaire capable d’amener 4 adultes et 3 enfants dans un confort princier, comme peu de voitures de constructeurs généralistes savent le faire.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Kia Sorento 2016
Version à l'essai SX+ V6 TI (7 places)
Fourchette de prix 27 495 $ – 46 695 $
Prix du modèle à l'essai 46 695 $
Garantie de base 5 ans/100 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 13,4 / 9,4 / 11,5 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Ford Edge, Honda Pilot, Hyundai Santa Fe, Jeep Grand Cherokee, Lincoln MKX, Mazda CX-9, Nissan Murano, Nissan Pathfinder, Toyota 4Runner
Points forts
  • Look impérial
  • Confort princier
  • Beaucoup de gadgets
  • Moteur de 3,3 litres bien adapté
Points faibles
  • Bogues du système de navigation
  • Le prix monte rapidement
  • Dimensions du coffre très justes en configuration 7 passagers
Fiche d'appréciation
Consommation 3.0/5 Le Sorento ne fait pas de miracle à ce chapitre.
Confort 4.5/5 Silencieux, confortable, mouelleux à souhait, le Sorento se veut pratiquement un véhicule de luxe
Performances 3.5/5 Malgré sa faible cylindrée, le moteur de 3,3 litres fait parfaitement son travail
Système multimédia 3.5/5 Système multimédia réussi mais quelques bogues énervants
Agrément de conduite 3.5/5 Même si la direction est un peu floue, le Sorento fait preuve d'une étonnante agilité compte tenu de sa taille imposante
Appréciation générale 4.0/5 J'avance qu'il s'agit du meilleur de sa catégorie, mais attention, la compétition est forte
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