Volkswagen Passat 2016 : ne m’oubliez pas

Publié le 26 octobre 2015 dans Premiers contacts par Michel Deslauriers

STOWE (Vermont) – Pas facile de connaître du succès dans l’ombre de rivales bien connues, telles que la Honda Accord, la Toyota Camry et la Nissan Altima. Ces trois berlines intermédiaires plaisent à une clientèle à la recherche d’un bon rapport qualité-prix, d’une bonne économie de carburant, de l’espace intérieur et d’une conduite raffinée.

La génération actuelle de la Volkswagen Passat possède déjà toutes ces qualités, et malgré des ventes plus qu’acceptables au Canada, elle n’est toujours pas considérée comme étant un choix incontournable, au même titre que les voitures énumérées ci-haut. Le constructeur allemand veut que ça change, pas en adoptant un style avant-gardiste ou la motorisation d’un bolide, mais tout simplement en améliorant ce que sa berline fait de mieux.

Elle a changé ou non?

La Volkswagen Passat 2016 est nouvelle, mais pas « toute nouvelle ». Les stylistes se sont appliqués à lui donner une apparence plus agressive, sans changer sa forme basique et élégante. Ils ont quand même retouché toute la carrosserie, à l’exception des portes, du toit et de l’estampillage latéral.

Le capot de la Passat obtient quelques plis pour un style plus musclé, la calandre est plus détaillée, des garnitures chromées ont été ajoutées et les feux arrière ont été redessinés aussi. Des phares à DEL figurent parmi les nouveautés, réservés à la finition la plus cossue.

En fait, cet éclairage à DEL peut également être ajouté à quelques autres moutures en optant pour l’ensemble R-Line, offert à partir du printemps prochain. Celui-ci comprend des jantes en alliage de 19 pouces, des sélecteurs de rapport au volant pour la boîte automatique, des pédales et des seuils de porte en aluminium, des pare-chocs et des jupes latérales R-Line, des sièges sport et un appuie-bras arrière rabattable.

Rien de nouveau sous le capot

La Volkswagen Passat 2016 est équipée d’un quatre cylindres turbocompressé de 1,8 litre, inchangé par rapport au modèle de l’an dernier, qui développe 170 chevaux et un couple de 184 lb-pi. Au Canada, les modèles de base proposeront une boîte manuelle à cinq rapports, que le marché étasunien n’aura pas. En option, et de série dans toutes les autres finitions, on a droit à une automatique à six rapports.

Environ 2 % des acheteurs de Passat et 100 % des cadres chez Volkswagen préféreront le V6 de 3,6 litres, qui génère 280 chevaux et un couple de 258 lb-pi. Il est un peu rugueux par rapport au soyeux six cylindres de l’Accord et de la Camry, mais néanmoins puissant et doté d’un grognement musclé.

En ce moment, on n’offre pas de moteur diesel. Lorsque Volkswagen trouvera le moyen de modifier son quatre cylindres TDI de 2,0 litres pour qu’il passe haut la main les tests d’émissions polluantes, il figurera une fois de plus parmi les choix de motorisations de la Passat. Une situation douloureuse pour le constructeur, puisque le moteur diesel comptait pour 40 % des ventes de la voiture au Canada.

Ceux qui ne pourront l’attendre découvriront un moteur à essence de 1,8 litre qui agence merveilleusement bien puissance et économie. Son couple généreux à bas régime procure les performances nécessaires pour rendre la Passat divertissante sur les longues routes sinueuses du Vermont, même s’il est un peu bruyant à plein régime.

La consommation a été réduite, non pas grâce à des changements au moteur, mais à l’amélioration de l’aérodynamisme sous la carrosserie, d’un découpleur du compresseur et d’un alternateur qui peut réduire jusqu’à 85 % de sa dépendance au moteur. L’économie a donc été abaissée à 9,4 l/100 km en ville à 6,3 l/100km sur l’autoroute, et lors de notre essai, l’ordinateur de bord affichait une moyenne de 7,1. Débourser quelque 2 000 $ de plus pour l’éventuel moteur TDI semble futile pour ceux qui conduisent moins de 30 000 km par année.

La suspension de la Passat demeure inchangée, ce qui est une bonne chose. Comme toujours, la voiture a affiché une sensation de solidité alors qu’on dévalait les routes de campagne, tandis que le bruit de la suspension et des pneus peinent à infiltrer l’habitacle. Cette VW offre une des conduites les plus raffinées de sa catégorie.

Nouvelles technologies à bord

Il était temps pour la Passat de rattraper ses rivales au chapitre des caractéristiques technologiques d’infodivertissement et de sécurité active, et Volkswagen a livré la marchandise.

Le système multimédia MIB II obtient un écran tactile de 6,3 pouces, un système de navigation dans les versions supérieures ainsi qu’une fonctionnalité App-Connect qui intègre à la fois Android Auto, Apple CarPlay et MirrorLink. On retrouve aussi – tenez-vous bien – un port USB : une caractéristique simple, mais cruellement absente des véhicules Volkswagen depuis des années, et il y en a même un deuxième à l’arrière, selon la version choisie. MIB II peut également jumeler deux appareils à la fois.

Est-ce que le système fonctionne correctement? Dur à dire. Le journaliste avec qui je partageais la voiture lors de l'essai a tenté de connecter son téléphone Samsung Galaxy au système, mais son appareil était trop vieux pour supporter Android Auto. Après un changement de conducteur, j’ai sorti mon Apple iPhone 4S pour le brancher au système, pour aussi réaliser que mon appareil était désuet, et que je ne pouvais activer Apple CarPlay – ce dernier fonctionne sur des téléphones iPhone 5 et plus. Pour le reste, l’écran tactile répondait bien au toucher du doigt et la qualité sonore était appréciable, surtout dans les voitures munies de la chaîne de marque Fender.

La finition intérieure a été relevée d’un cran avec un nouveau design deux tons du tableau de bord, de nouveaux garnissages ainsi que des garnitures faisant leur possible pour ressembler à du bois véritable. Un climatiseur automatique est inclus de série dans toutes les versions, les sièges arrière obtiennent un chauffage à trois niveaux et le rétroviseur intérieur sans cadre apporte une belle touche d’élégance.

Le volant a aussi été redessiné, et pour répondre à un lecteur demandant si le volant était encore décentré d’un pouce par rapport au siège, eh bien, c’est toujours le cas! Bien que ce ne soit pas une grosse affaire pour certaines personnes, le siège du conducteur a été fixé de façon à frôler la console centrale afin de minimiser l’effet, mais il se retrouve plus loin du panneau de porte. Pour moi, ce placement inégal des appuie-bras est plus dérangeant que la légère décentralisation du volant.

Les autres qualités de la Passat demeurent, telles que le confort des sièges avant, la spacieuse banquette arrière, le coffre immense et, comme mentionné plus tôt, l’habitacle ultrasilencieux. Des systèmes d’aide à la conduite sécuritaire sont maintenant disponibles, y compris un régulateur de vitesse adaptatif, une surveillance des angles morts avec alerte de trafic transversal, un avertisseur de collision frontale avec freinage automatique d’urgence, une prévention de sortie de voie ainsi qu’une caméra de recul. Cette dernière est incluse dans toutes les finitions, une bonne chose vue l’épaisseur des piliers arrière qui obstruent la visibilité lors des manœuvres en marche arrière...

La bonne nouvelle, c’est que malgré l’équipement additionnel et les améliorations, le prix de base de la Volkswagen Passat 2016 chute de 680 $ par rapport à l’édition 2015. Avant les frais de transport et de préparation, la version Trendline est vendue à partir de 23 295 $ avec la boîte manuelle et à 24 695 $ avec l’automatique, qui inclut une bonne quantité de caractéristiques de série. Les finitions subséquentes Trendline+, Comfortline, Highline et Execline offrent une liste d’équipements  atteignant un prix plafond de 38 295 $. En passant, la version Execline est la seule munie du V6, alors que l’ensemble R-Line est disponible sur la Comfortline moyennant une somme de 3 290 $, et sur la Highline pour 2 590 $.

Elle ne semble pas avoir beaucoup changé à première vue, mais la Passat 2016, qui arrivera en concession au mois de novembre, s’est améliorée là où il le fallait tout en conservant ses qualités déjà louangées. Elle est en bien meilleure position pour être inscrite sur la liste d’un acheteur de berlines intermédiaires, aux côtés de l’Accord, de la Camry et de l’Altima. Ou du moins, tout juste en dessous.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Volkswagen Passat 2016
Version à l'essai 1.8 TSI Comfortline
Fourchette de prix 23 295 $ – 38 295 $
Prix du modèle à l'essai 30 685 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/100 000 km
Consommation (ville/route/observée) 9,4 / 6,3 / 7,1 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Buick Regal, Chevrolet Malibu, Chrysler 200, Ford Fusion, Honda Accord, Hyundai Sonata, Kia Optima, Nissan Altima, Subaru Legacy, Toyota Camry, Volkswagen CC, Volvo V60
Points forts
  • Moteur de base puissant et peu énergivore
  • Conduite solide et raffinée
  • Beaucoup d’espace intérieur, coffre immense
  • Beaucoup de nouvelles caractéristiques
Points faibles
  • Piliers arrière gênent la visibilité
  • Moteur de 1,8 litre un peu bruyant à haut régime
  • Volant décentralisé par rapport au siège du conducteur
  • Pas de moteur TDI offert (pour le moment)
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Efficace, mais pas tout à fait aussi frugale que l'Accord
Confort 4.5/5 Sièges très confortables, beaucoup d’espace pour les jambes à l’arrière, grand coffre
Performances 4.0/5 Le moteur turbo de 1,8 litre fait un excellent travail. Quant au V6, c’est du crémage sur le gâteau
Système multimédia 3.5/5 Un bon pas en avant par rapport à l’ancien système de la Passat
Agrément de conduite 4.5/5 Une des berlines intermédiaires les plus dynamiques, avec une conduite raffinée aussi
Appréciation générale 4.0/5 Élégante, amusante à conduire, confortable et spacieuse : que peut-on demander de plus d’une berline intermédiaire?
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