Dossier Tesla - compétition, loi zéro-émission et celle qui changera les règles

Publié le 16 novembre 2015 dans Dossiers et conseils par Jean-François Savoie

Tesla aura un avenir électrifiant ou électrocuté. Pendant que la production du Model X décolle très lentement, jetons un coup d'oeil dans le stationnement de la compétition, un petit état de la situation au Québec et ce que l'avenir réserve d'ici 2020.

Les autres

« Plus il y aura de voitures électriques, mieux ce sera! » nous disait Will Nicholas, responsable de la relations avec les gouvernements chez Tesla, lors de la journée-conférence Momentum de NOVAE sur le développement durable. Il commentait alors la volonté d’Apple d’entrer dans le marché automobile et de la conduite autonome pour 2019. Apple a monté une division de développement de piles électriques et engage nombre de gens de l’industrie automobile… jusque chez Tesla.

Le Salon international de l’automobile de Francfort, à la mi-septembre, a servi à des constructeurs pour annoncer leurs futures couleurs électriques. Par exemple, Porsche y a présenté la Mission E, la voiture-concept d’une future berline sport dotée d’une autonomie de 500 km. Le bolide aux formes de la 911 se rechargerait à 80 % en 15 minutes. La production ne commencera pas avant cinq ans pour des raisons techniques. La firme allemande a annoncé un budget de plus d'un milliard de dollars US dans ce programme pour montrer son sérieux.

Audi avait auparavant présenté un VUS électrique baptisé e-tron quattro dont la date de sortie n’est pas confirmée. BMW avec sa i3 et son superbolide i8 entendent continuer à suivre la piste des engins hybrides pour le moment. Même Ferrari a déjà eu son premier modèle hybride avec sa LaFerrari !

Sinon, quelques constructeurs offrent des voitures électriques intéressantes mais souvent à l’autonomie encore un peu trop juste pour le grand public, même si elles sont parfaites pour la navette maison-boulot.

Ford vient tout juste d'annoncer un plan agressif d'électrification de ses modèles d'ici 2020. Que ce soit des véhicules 100% électriques, hybrides rechargeable ou de simples hybride, Ford veut que 40% de son offre soit dans ces trois créneaux.

La raison du peu de choix

Tesla n’a pas de concurrence directe parce que pour l’instant, les constructeurs perdent plus d’argent qu’ils n’en gagnent avec leurs modèles électriques. En juillet 2014, le patron de FCA Fiat Chrysler, Sergio Marchionne, expliquait lors d’une conférence à Washington : « J’espère que vous n’achèterez pas notre Fiat 500e électrique, car chaque fois que j’en vends une, elle me coûte 14 000 $ US. Je n’en vendrai pas une de plus que nécessaire ».

Aux États-Unis, plusieurs États ont adopté des lois Zéro Émission poussant les constructeurs à offrir un minimum de voitures écologiques. Il ajoutait que seul Tesla pourrait faire de l’argent à court terme grâce au prix de sa Model S et sa niche.

Avec l'entente sur les changements climatiques signée à Paris (COP21) plusieurs annonces liées à une loi zéro-émission ont été faites. Le gouvernement du Québec en prépare une dans la foulée de l'annonce de son plan d'électrification des transports.

Celle qui changera la donne?

Tesla vise donc une production annuelle de sa future Model 3 de 500 000 véhicules d’ici 2020. Entre temps, GM lancera la petite sœur de la Volt, la Bolt, celle-ci sans génératrice à essence mais qui devrait atteindre 320 km d’autonomie, le seuil psychologique dont parle Elon Musk pour convaincre le grand public. Les Nissan Leaf et autres Kia Soul et Ford Focus verront leur autonomie augmenter avec les années. Renault qui offre quatre véhicules électriques en Europe tâte le terrain au Québec avec sa Twizy par l’entremise de la compagnie Azra.

Si Tesla a déjà profité à la dernière minute d’un coup de pouce de l’ordre de 50 millions de dollars de la part de Mercedes-Benz pour survivre, la plus grande aide non financière inespérée lui vient peut-être d’Allemagne où elle a de la misère à percer. Le groupe VW respire les vapeurs toxiques du scandale de sa tricherie au diesel « propre ». Les coûts en rappels et dommages punitifs se mesureront en milliards. Le malaise face au diesel profitera-t-il aux voitures électriques?

Nid-de-poule possible

Si Tesla ne manque pas d’argent d’ici le lancement de la production de la Model 3 grâce à sa méga-usine de production de piles électriques, le nid-de-poule sur son chemin pourrait venir de l’interne. Son VUS ne doit pas connaître de rappel important qui minerait sa réputation de faire mieux et différent que le reste de l’industrie automobile.

La force de Tesla réside dans son patron et ses employés. Martin Paquet, responsable des ventes chez Tesla pour l’est du Canada, est très clair : « Travailler chez Tesla est une opportunité de changer le monde, vraiment. On le voit bien dans la mission de l’entreprise “accélérer la transition vers le transport durable”. Notre mission ne parle pas de profits, d’être numéro un ou de la concurrence. Si nous sommes capables de le faire nous-mêmes tant mieux. Si nous sommes capables d’influencer les autres constructeurs dans le même sens, c’est encore mieux. »

Visite de l'usine Tesla

Les essais de Marc Lachapelle

Un dossier complet sur Tesla

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