La journée d’un journaliste durant un Salon de l’auto

Publié le 22 février 2016 dans Blogue par Alain Morin

Les journalistes sont des êtres privilégiés. Alors que les gens doivent faire la file pour pouvoir acheter le billet leur permettant d’entrer dans un Salon, puis attendre avant de pouvoir voir une voiture de près (s’y asseoir demeure, dans bien des cas, un rêve inaccessible), les journalistes automobiles sont invités, la journée précédant le début officiel du Salon (les deux journées avant dans le cas de Salons internationaux) à venir voir, de près, de très près même, les voitures les plus récentes et les concepts les plus fous de l’industrie.

Tout d’abord, il convient de préciser que les journalistes qui couvrent un Salon international (Francfort, Genève, Paris, Détroit, Tokyo, New York ou Los Angeles) sont généralement invités par un constructeur pour assister à la journée de presse. Au préalable, le journaliste se sera accrédité auprès des autorités du Salon. 

Il est facile d’imaginer le journaliste déambulant paisiblement d’un kiosque à l’autre, admirant ici la dernière Ferrari, là le concept de ce que sera la future Bentley, plaisantant avec les superbes demoiselles qui se tiennent debout près des voitures (surtout en Europe), discutant des toutes dernières technologies avec les ingénieurs les mieux cotés…

Désolé de vous décevoir… Le journaliste n’en est qu’un parmi 6 000 autres. Pour avoir une bonne place pour assister à une conférence de presse, il faut arriver au stand du constructeur au moins 45 minutes avant le début. La dernière Ferrari et la future Bentley sont constamment entourées d’une horde de journalistes à la rechercher de LA photo exclusive. Il arrive toutefois, quand on sait être patient, qu’un trou se crée et que la voiture se laisse sagement prendre en photos. Les jolies dames n’ont pas le temps, ni surtout le goût, de discuter avec des journalistes mais, quand on est chanceux, elles peuvent nous sourire et pas juste parce qu’elles sont payées pour le faire. Quant aux ingénieurs les mieux cotés, ils travaillent dans leurs bureaux, bien loin du Salon.

Si le journaliste n’avait qu’à assister au Salon, ce serait la vie rêvée. Or, il a plusieurs commandes à remplir. Par exemple, au dernier Salon (Los Angeles), le journaliste qui écrit ces lignes devait rapporter deux textes, prendre les photos de cinq ou six nouveautés et des voitures anciennes, en plus d’assister à la conférence de presse du constructeur qui l’avait invité (Nissan / Infiniti) ainsi qu’à deux tables rondes organisées avec des dirigeants de Nissan / Infiniti. En moins de 24 heures.

Le journaliste se plaint? Que non. Il constate. Il constate que dès qu’une conférence est terminée, des employés enlèvent les chaises, les plates-formes et autres pièces de mobilier, désassemblent le décor, déplacent la voiture qui vient d’être présentée, font entrer le reste de la gamme du constructeur, placent tous les véhicules et le kiosque sera prêt lorsque le public entrera à pleines portes. Ce public, il paiera cher son billet, se fera marcher sur les pieds, aura chaud, devra se battre pour prendre une photo de la dernière Ferrari. Et il ressortira du Salon heureux d’avoir participé à une belle expérience. Tout comme le journaliste… le coût du billet en moins.

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