Aston Martin V8 Vantage, nouveau départ
Pour Aston Martin, la date du 12 mars 2007 fait maintenant partie de l’histoire. Ce jour-là, Ford s’est départi de la célèbre marque britannique, qui a été rachetée par un consortium composé de deux firmes de gestion privées menées par David Richards, ex-patron de l’écurie de F1 BAR-Honda et toujours grand patron du groupe Prodrive. Ce groupe a largement profité des investissements réalisés par Ford qui a notamment financé la construction d’une toute nouvelle usine entièrement dédiée à la production des voitures Aston Martin à Gaydon en Angleterre, en 2003.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la nouvelle direction d’Aston Martin n’a pas perdu de temps, faisant flèche de tout bois en développant de nouvelles variantes de modèles existants afin d’élargir son offre et de cibler plus directement certaines voitures rivales, et ce, sans avoir à investir de trop fortes sommes en recherche et en développement. Cette approche plus rationnelle s’est concrétisée lors du dévoilement de l’Aston Martin V8 Vantage N400 au Salon de Francfort en septembre 2007. La nouvelle variante de la V8 Vantage a été conçue afin de commémorer la participation de la marque aux 24 heures du Nurburgring, et elle fera l’objet d’une production limitée à 480 exemplaires, soit 240 coupés et 240 roadsters. Côté style, la N400 se distingue de la V8 Vantage classique par ses jantes en alliage de 19 pouces au fini de graphite, de même que par sa calandre plus brillante.
Deux nouvelles Vantage plus sportives
Essentiellement, la N400 est une version plus sportive de la V8 Vantage qui fait appel au même moteur V8 de 4,3 litres, mais dont la gestion électronique a été modifiée afin de lui permettre de développer 400 chevaux, soit 20 de plus que la V8 Vantage originale, et de rehaus ser le couple maximal de 302 à 310 livres-pied. De plus, la N400 reçoit des suspensions sport composées de ressorts plus fermes, d’amortisseurs Bilstein et d’une barre antiroulis de diamètre supérieur à l’arrière. Voilà qui devrait permettre à cette nouvelle venue de moins souffrir de la comparaison directe avec la Porsche 911 Carrera. La Vantage devrait également se décliner avec un moteur V12 sous le capot, comme le laisse entrevoir la récente voiture-concept V12 Vantage RS. Comme Aston Martin est maintenant une compagnie indépendante gérée par des intérêts privés, il y a fort à parier que l’on ne dépense pas sans compter simplement pour épater la galerie avec un prototype. Il faut donc prévoir une arrivée sur le marché au printemps 2009 pour ce nouveau modèle, qui est animé par le V12 de 600 chevaux emprunté à la voiture de course DBRS9… En plus d’avoir réussi à loger cet énorme V12 sous le capot de la Vantage, les ingénieurs sont également parvenus à réduire le poids de la voiture de 100 kg et l’ont équipée des freins en composite de carbone que l’on retrouve sur la DBS.
Je n’ai pas eu l’occasion de prendre le volant de ces deux dernières variantes, mais j’ai pu passer plusieurs journées avec l’Aston Martin V8 Vantage traditionnelle au circuit de Mont-Tremblant, puisque cette voiture fait partie de la flotte du Challenge Trioomph, dont je suis le directeur du programme. Sur le circuit, la Vantage n’est pas aussi rapide qu’une Porsche 911 Carrera S, l’allemande étant plus légère, ce qui est primordial pour rouler rapidement sur une piste. De plus, la Vantage demande une bonne pression sur la pédale de frein avant que l’on ne sente l’effet des étriers Brembo. Livrant seulement 380 chevaux, le V8 n’offre pas autant de puissance que certains autres moteurs de configuration et de cylindrée comparables, mais il est important de préciser que 85 % du couple maximal de 302 livres-pied est disponible dès les 1 500 tours/ minute, ce qui donne un certain aplomb à la voiture lors de l’accélération initiale, même si la Vantage est un peu moins rapide qu’une Porsche 911 Carrera S pour le sprint de 0-100 km/h. La sonorité du moteur évolue dès que le régime atteint les 5 000 tours/minute, alors que le système d’échappement adopte une calibration différente, et l’effet produit est remarquable.
Belle gueule
Le stylisme de la V8 Vantage est l’oeuvre de Henrik Fisker, qui a été directeur du design chez Aston Martin de septembre 2001 à août 2003. Avant cette période, Fisker a oeuvré chez BMW, et l’on compte d’ailleurs la voiture-concept Z07 ainsi que la Z8 parmi ses réalisations. Pour ce qui est de son allure, la Vantage partage cette filiation propre aux voitures de la marque en adoptant la calandre et les phares typiques des autres modèles Aston Martin, de même que les portières qui pivotent légèrement vers le haut lors de l’ouverture. C’est un peu le même scénario pour ce qui est de l’habitacle où certains éléments ont été carrément repris d’autres modèles de la marque, notamment la DB9, afin de garder le contrôle sur les coûts de fabrication. Précisons également que la Vantage se décline aussi en cabriolet. Ce dernier a été lancé à l’été 2007 et son poids est légèrement supérieur (80 kg de plus que le coupé), puisque certains éléments de structure ont dû être ajoutés à la voiture afin de la rigidifier pour composer avec la perte du toit. De plus, la capacité du coffre du roadster est réduite à 144 litres, soit la moitié de celle du coupé, afin de permettre au toit souple de venir s’y loger après les 20 secondes requises pour son repli. Personne ne peut rester insensible à l’allure à la fois athlétique et élégante de la Vantage, qui est également très exclusive, Aston Martin ne produisant que 3 000 voitures par année. Il est cependant dommage que cette voiture ne puisse égaler ses rivales directes sur le plan des performances.
FEU VERT
Prestige assuré
Modèle N400 exclusif
Sonorité du V8 envoûtante
FEU ROUGE
Poids très élevé
Trop de ressemblances avec les autres Aston Martin
Fiabilité aléatoire
Coffre du roadster très petit