Audi A4, un renouveau complet!
Audi présente cette année sa toute nouvelle génération de l’A4, un geste important puisque c’est cette gamme qui génère la majeure partie des ventes du constructeur. Pas question de faire fausse route, car la concurrence dans le segment des berlines de luxe d’entrée de gamme est plus que féroce et on y retrouve nombre de candidates intéressantes, que ce soit chez BMW, chez Infiniti, chez Mercedes-Benz et même chez Cadillac. P P our 2009, la gamme A4 est donc revue en entier ; la berline sera introduite initialement, suivie de la familiale, l’A4 Avant. On peut s’attendre à la venue de la nouvelle S4 quelque temps après et, même si rien n’est encore confirmé, il y a fort à parier qu’une nouvelle RS4 fera son apparition, tout comme le cabriolet, à moins qu’Audi préfère utiliser le coupé A5 comme base pour le nouveau cabriolet.
Une A5 quatre portes
Les similitudes entre l’A4 et l’A5 sont assez frappantes. Pas étonnant, puisque l’A4 2009 utilise la même plate-forme, quoique fortement modifiée, et partage également plusieurs éléments de style, sans compter l’emprunt de composantes mécaniques. Ce nouveau châssis est plus rigide et résiste mieux aux torsions que l’ancien. Sous le capot, on retrouve pour la berline deux moteurs, soit un quatre cylindres suralimenté de 2,0 litres à injection directe développant 200 chevaux pour un couple de 207 livres-pied et un six cylindres en V de 3,2 litres développant une puissance de 265 chevaux. Ce dernier devrait d’ailleurs être le premier à entraîner les A4 2009, le 2,0 litres n’arrivant qu’un peu plus tard. Le quatre cylindres sera combiné, de série, à une boîte manuelle à six rapports ou, en option, à une séquentielle de type DSG.
Le V6, lui, n’aura droit qu’à l’automatique, à six rapports aussi. Quant à la familiale, l’A4 Avant, seul le quatre cylindres suralimenté sera proposé initialement, mais il serait étonnant de ne pas retrouver d’autres motorisations sous peu. Et, comme on est en droit de s’y attendre de la part d’Audi, le rouage intégral Quattro sera offert d’office avec le V6. Pour ce qui est des moteurs diesel, même si l’A4 en propose plusieurs intéressants en Europe, la venue de ce type de motorisation est encore incertaine en Amérique du Nord. Audi préfère tester ce marché avec son VUS Q7 avant de tenter l’expérience avec ses voitures.
De nouvelles dynamiques de conduite
La nouvelle A4 ne bénéficie pas uniquement d’un nouveau châssis et de nouveaux moteurs, les dynamiques ont été entièrement revues, le tout afin d’améliorer le comportement routier. Les ingénieurs ont profité de cette plate-forme pour positionner un peu plus à l’avant la nouvelle suspension multibras et reculer le moteur derrière l’essieu avant, ce qui déplace le poids du véhicule vers l’arrière, maximisant du même coup la répartition de poids. Le résultat se remarque rapidement puisque notre essai d’une familiale Avant, un véhicule à vocation souvent moins sportive, nous a permis de découvrir une voiture mieux balancée, enfilant les virages avec aplomb et sans pratiquement aucun transfert de poids.
Le quatre cylindres favorise l’économie de carburant et confère à la voiture des performances intéressantes. Je me serais attendu à une voiture un peu plus anémique, surtout en ce qui concerne la familiale, mais ce n’est pas le cas. Malgré la taille de la familiale, ce moteur réussit à livrer de bonnes performances. Cependant, on doit exploiter les régimes élevés du moteur afin d’en extirper toute sa puissance. En circu lation urbaine, il faut passer souvent le second et le troisième rapport pour obtenir une conduite intéressante lorsque la voiture est dotée de la boîte manuelle. De plus, comme pour tout moteur suralimenté, le carburant super est requis, ce qui augmente le prix du plein à la pompe.
De son côté, le six cylindres de 3,2 litres offre une conduite plus vigoureuse et son couple généreux facilite la vie lorsqu’une situation demande une accélération plus importante. Sa riche sonorité est aussi un atout intéressant pour ceux qui ont l’oreille sensible à cet élément. Son poids plus élevé, par contre, entraîne un certain sous-virage lorsque la voiture est poussée plus que de raison. Heureusement, on peut compter sur un bon nombre de béquilles électroniques qui ramènent rapidement la voiture dans le droit chemin. Alors que BMW était le seul à disposer d’une direction active, voilà que Mercedes- Benz et Audi introduisent cette année leurs propres versions. Très intéressant, ce système varie la démultiplication de la direction selon la vitesse du véhicule, apportant un contrôle supplémentaire à haute vitesse et plus de facilité en manoeuvre de stationnement par exemple. On peut pratiquement conduire la voiture du bout des doigts.
Un essai entre une version avec et sans cette direction active optionnelle nous a prouvé ses bienfaits même si cette dernière nous a semblé un peu plus lourde à basse vitesse. Dans un autre ordre d’idées, les freins de notre voiture d’essai montraient un évident plaisir à nous épater ! Même un essai sur une piste mouillée d’un côté et sèche de l’autre n’a pas réussi à les prendre en défaut. Il faut dire que dans une telle situation, les freins, la direction active et les suspensions sont pris en charge par un ordinateur. C’est à la fois sophistiqué et sécuritaire. Autre nouveauté Audi, une commande située sur le tableau de bord permettant de sélectionner l’un des trois modes de conduite : dynamique, auto ou confort. Selon le mode choisi, le comportement de la voiture diffèrera alors que les réglages de quatre systèmes seront modifiés, soit la suspension, la direction, l’accélérateur et les réglages du moteur, notamment sa courbe de puissance. Il faut cependant avouer que, sur la route, la différence n’est pas tellement notable lorsqu’on passe d’un mode au suivant. Il faut plutôt passer d’un extrême à l’autre pour ressentir une différence appréciable.
Luxe et confort à l’intérieur
Réputé pour ses intérieurs, Audi a su doter la nouvelle A4 de matériaux riches, sans toutefois tomber dans la démesure. Tout est de bon goût et sportif à souhait. On a peu de reproches à faire en ce qui concerne la qualité d’assemblage. L’ensemble du poste de conduite est clairement orienté vers le conducteur et regroupe en un seul bloc tous les instruments et la console centrale. Ici, l’ergonomie règne en maître. On apprécie aussi l’incorporation de l’écran du système de navigation qui semble faire partie intégrante de cet ensemble et qui n’enlève rien au style. Il est évident qu’il faut une période d’adaptation avant de devenir familier avec tous les éléments du tableau de bord, certains se voulant moins intuitifs que d’autres. Par contre, le MMI (Multi Media Interface), la réplique d’Audi au démoniaque iDrive de BMW, est relativement simple à comprendre et à manipuler. En passant, soulignons la qualité du système audio Bang & Olufsen.
Les dimensions accrues de l’A4 dotent également l’habitacle d’un peu plus d’espace, rapidement visible à l’arrière alors que les passagers disposent d’un meilleur dégagement aux jambes. Voilà un atout pour l’A4, notamment par rapport à la Série 3 qui demeure plus exigüe à l’arrière. L’espace cargo est aussi plus généreux, surtout, bien entendu, en ce qui a trait à la familiale. En fait, cette dernière offre pratiquement autant d’espace que l’A6. Il est ironique de constater que les voitures deviennent de plus en plus grosses alors que les VUS sont de plus en plus petits. Finalement, un ingénieux système, composé d’un ensemble de rails et d’éléments de retenue souples et rigides, permet de maintenir bien en place les objets dans l’espace cargo. Quant au coffre de la berline, il se révèle fort logeable avec ses 480 litres ; son ouverture est grande et le seuil est peu élevé. Audi a réussi à rendre l’A4 plus intéressante, tout en conservant ses qualités d’origine. Sa silhouette est encore plus désirable dans la version 2009. Son comportement est amélioré et elle présente un espace intérieur accru. Sylvain Raymond et Alain Morin
FEU VERT
Lignes superbes
Moteur 2,0 litres assez économe
Espace intérieur accru
Direction active (optionnelle) très vive
Matériaux de qualité
FEU ROUGE
Moteurs demandent de l’essence super
Pas de version diesel
Entretien dispendieux
Options nombreuses et chères