Audi A6/S6, logique et rêve

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Alain Morin

Il est toujours assez surprenant de constater qu’en ces temps de disette automobile, où les prix de l’essence s’ajoutent à la course à l’assainissement de la planète, les voitures de luxe se vendent comme jamais. C’est à croire que tout le monde a récemment divorcé d’un ex-Beatles ! Les marques de prestige que sont Audi, Mercedes-Benz, BMW, Cadillac, Lexus et j’en passe n’ont pas à vraiment s’inquiéter de l’avenir, du moins pour le moment. C C omme l’Audi A6 est sur le marché depuis déjà 2005, il était temps de lui apporter quelques améliorations, question de faire parler un peu d’elle. L’A6 étant déjà très réussie, on se demandait bien comment les stylistes s’y prendraient pour réaliser l’exploit de ne pas la défigurer. En optant pour des changements très subtils, ils étaient assurés de ne pas se tromper.

Les phares avant ont été très, très légèrement retouchés et si la voiture roule à plus de 5 km/h, je mets quiconque au défi de voir la différence ! C’est surtout au niveau de la grille de calandre que les designers ont été plus draconiens… La large bande horizontale est désormais moins large. Yé ! Les feux arrière ont aussi connu de modestes changements. Quoi qu’il en soit, l’A6 conserve sa prestance et ces changements lui permettront de demeurer d’actualité jusqu’en 2011, alors que la prochaine génération devrait être dévoilée.

L’Audi A6, c’est deux configurations, deux modèles et trois moteurs pour l’Amérique. Les Européens sont encore plus choyés que nous. Ici, on retrouve tout d’abord une élégante A6 berline, une pratique A6 familiale, appelée Avant chez Audi et, enfin, une sportive S6, proposée en configuration berline uniquement. Quant aux moteurs, l’A6 reçoit, pour l’instant, un V6 de 3,2 litres de 255 chevaux et 243 livres-pied de couple. L’Europe a déjà droit, entre autres, à deux nouveaux moteurs V6 à essence, soit un 2,8 litres de 190 chevaux et un 3,0 litres surcompressé de 290 chevaux. Selon les chiffres dévoilés par Audi, ce 3,0 litres entraînerait la A6 de zéro à cent en 5,9 secondes jusqu’à un maximum limité électroniquement à 250 km/h.

Ce moteur semble très, très intéressant, autant au niveau de la consommation que des performances et nous avons déjà hâte qu’il mette les pistons en Amérique plus tard durant l’année. Quant au V8 de 4,2 litres d’une puissance de 350 chevaux et d’un couple de 325 livres-pied, il continue sa brillante carrière. Si ce n’était pas suffisant, la S6 renferme un V10 de 5,2 litres qui ne fait pas dans la dentelle avec ses 435 chevaux et 398 livres-pied de couple. Toutes les Audi A6 sont dotées, en équipement standard, du renommé rouage intégral Quattro qui reçoit ses instructions d’une transmission automatique à six rapports avec mode manuel.

Rêver, ça coûte pas cher

L’humain, disait un grand sage, est une machine à rêver. Voilà une bonne raison pour s’imaginer au volant d’une S6 ultraperformante et malgré tout plaisante à vivre. Souvent, les voitures très puissantes s’avèrent désagréables à conduire au quotidien mais la S6 peut tout aussi bien servir pour les courses au magasin que pour s’amuser. Elle est trop lourde pour les circuits de course mais sur une petite route sinueuse, elle se révèle un délice à conduire. Le fait que cette brute se cache sous une carrosserie des plus placides est aussi, pour plusieurs, un élément des plus appréciés. C’est ce qu’on appelle un « sleeper ». Cependant, son prix de plus de 100 000 $ et sa consommation avoisinant les 15 litres aux cent kilomètres (de super, bien entendu) en conduite normale nous réveillent assez rapidement… Même après avoir lu le dernier paragraphe, il faut avouer qu’une A6 munie du V8 de 4,2 litres est loin d’être une limace. Les accélérations et les reprises sont franches, les freins compétents et le rouage Quattro amènent toujours un niveau de sécurité élevé, que ce soit en améliorant la tenue de route sur pavé sec ou, en collaboration avec de bons pneus d’hiver, en augmentant la traction dans la neige.

La boîte automatique à six rapports semble taillée sur mesure pour cette voiture. Si son temps de passage des rapports en mode régulier est très rapide, imaginez en mode « sport ». Même avec la basique (!) A6 à moteur V6, la tenue de route a de quoi satisfaire la plupart des conducteurs. Le roulis est minime, la direction aussi précise que communicatrice et la suspension, combinée à un châssis très rigide, autorise une tenue de cap magistrale, peu importe la condition de la chaussée.

Familiale de luxe

Depuis quelques années, le marché de la familiale de luxe a pris de l’ampleur. Volvo, avec sa V70R il y a quelques années, BMW avec sa Série 5 Touring et Mercedes-Benz avec sa Classe E familiale se disputent le marché de l’A6 Avant. Son espace de chargement est, évidemment, beaucoup plus grand que celui de la berline mais c’est surtout son style qui en fait craquer plus d’un. Il faut toutefois composer avec un hayon qui ne lève pas très haut. Mais la qualité des matériaux compense largement. Les sièges arrière s’abaissent de façon 60/40 pour agrandir ce coffre qui passe alors de 961 à 1 660 litres, ce qui n’est pas très grand, étant donné qu’une Kia Rondo offre, tous sièges rabattus, jusqu’à 2 083 litres. Les différentes A6 qu’Audi importe en Amérique s’avèrent de véritables bijoux, surtout la S6. Les Européens, eux, ont droit à la RS6, une bête de près de 600 chevaux et 480 livres-pied de couple et qui atteint les 200 km/h en moins de quinze secondes!

FEU VERT

S6 absolument irrésistible
Finition de haut niveau
Familiale invitante
Système Quattro sécuritaire
Conduite inspirée

FEU ROUGE

Prix élevés (surtout S6)
RS6 non importée
V8 plus ou moins utile
Coûts d’entretien faramineux
Suspension un tantinet sèche

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