Fiat 500 Édition 1957 : rien de plus qu’un accessoire de mode

Publié le 20 avril 2016 dans Essais par Marc-André Gauthier

Je m’en allais magasiner avec ma copine, car nous devions nous procurer des sacs à dos.

Nous sommes donc entrés dans une boutique de plein air et j’ai opté pour un sac certes dispendieux, mais garanti à vie, une garantie honorée supposément sans facture, partout dans le monde, à condition de ramener ledit sac abîmé.

Ma chérie est revenue avec un sac aussi coûteux que le mien, mais ô combien plus beau!

Finalement, son sac à dos à la mode n’a pas duré bien longtemps. Cette histoire m’a appris que l’on peut payer pour de la qualité ou que l’on peut payer pour du style. Un produit qui excelle sur ces deux aspects est bien rare. 

En réalité, j’ai payé cher pour mon sac, et il existait probablement des options plus raisonnables, moins dispendieuses. N’empêche qu’il existe des voitures qui ne sont que des sacs à dos à la mode, et la Fiat 500 Édition 1957 est l’une de celles-là.

Haute couture

Difficile, au premier regard, de ne pas apprécier la petite Fiat.

Elle est jolie, et arbore fièrement un style qui lui est propre, qui ne ressemble à rien. D’origine, la bagnole italienne se veut une voiture rétro, censée nous rappeler les bonnes années de la marque. Imaginez, alors, avec un ensemble baptisé « 1957 »!

Esthétiquement, cet ensemble comprend l’une de trois couleurs « rétro ». Dans notre cas, la voiture était peinte bleu ciel. Les roues qui viennent avec le groupe imitent des enjoliveurs chromés typiques d’il y a 60 ans, avec le cercle extérieur peint de la même couleur que la voiture.

L’habitacle de cette Fiat se présente à nous garni d’un joli cuir brun, avec une planche de bord composé d’« ivoire ». 

Bien honnêtement, pour une voiture à cheval entre la citadine et la sous-compacte, l’apparent niveau de raffinement surprend, initialement, du moins. 

Sous le capot, on ne retrouve pas la mécanique turbocompressée qui a contribué à rendre la voiture plus chérissable, mais plutôt le petit moteur atmosphérique de 1,4 litre qui développe 101 chevaux, pour notre bonheur.

Accouplé dans le cas qui nous intéresse à une boîte manuelle à 5 rapports, il permet à l’auto de se déplacer sans problème en ville, voire même avec un certain dynamisme. 

Cela dit, il faut savoir que la consommation d’essence est un peu plus élevée que celle annoncée par Fiat, la meilleure obtenue lors de l’essai ayant été de 7,0 l/100 km en conduite combinée, alors que Fiat parle plutôt de 5,6 l/100 km sur l’autoroute, et 7,6 l/100 km en ville.

Une boîte automatique à six rapports peut être commandée en option.

Un prix exagéré

J’ai eu la chance d’essayer la Fiat 500 lors de l’une des pires semaines de l’hiver. Presque tous les soirs, en rentrant du boulot, de forts vents balayaient l’autoroute 20 en direction de Montréal, accompagné d’un blizzard traître.

Dire que la Fiat 500 prend dans le vent est un euphémisme. Une petite voiture, si légère, avec des pneus si étroits, voilà une belle combinaison pour se battre constamment contre les éléments.

Côté tenue de route, la Fiat 500 est de loin l’une des pires voitures sur le marché, à des siècles de ce que nous offre une Honda Fit, ou encore une Kia Rio. J’ai parlé à des propriétaires qui m’ont pourtant dit trouver la tenue de route de leur auto « super ». Chers amis, faites-vous plaisir, et allez faire l’essai routier d’une Honda Fit. Vous aurez l’impression de conduire une formule 1!

N’est-ce pas de mauvaise foi de comparer une Fiat 500, une citadine, à des sous-compactes? Si la Fiat 500 se vendait en version de base à 9 995 $, j’oserais la comparer à la Nissan Micra et à la Chevrolet Spark. Mais avec un prix de base ridiculement élevé à 18 995 $, et avec des versions qui dépassent 25 000 $, elle mérite d’être comparée à ce que l’on peut se procurer pour un prix similaire.

En fait, pour 28 995 $, vous pouvez mettre la main sur l’une des voitures les mieux balancées du marché, la Golf GTI… Ça vous donne idée.

À la fin, la Fiat 500 n’est rien d’autre qu’une jolie voiture, mais une jolie voiture envers laquelle on ne peut émettre aucune recommandation raisonnable. Elle est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop cher, peu importe sa version. Cerise sur le gâteau, elle est l’une des voitures les moins fiables sur la route, et Fiat se classe comme étant la pire marque en termes de fiabilité, selon la firme de recherche J.D. Power. Dites-vous que Consumer Reports n’est guère plus positif... 

La Fiat 500, une voiture que l’on souhaite aimer pour son offre originale, mais qui est en fait un piège de la mode, dans lequel il ne faut absolument pas tomber.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Fiat 500 2016
Version à l'essai Edition 1957
Fourchette de prix n.d.
Prix du modèle à l'essai 27 840 $
Garantie de base n.d.
Garantie du groupe motopropulseur n.d.
Consommation (ville/route/observée) 7,0 / 6,5 / 6,8 L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents BMW i3, Chevrolet Spark, Scion iQ
Points forts
  • Beau petit look
  • Ensemble 1957 unique
  • Elle répond bien à basse vitesse
Points faibles
  • Plateforme vieillissante
  • Elle « pogne » dans le vent
  • Prix exorbitant
Fiche d'appréciation
Consommation 3.5/5 Elle pourrait être mieux, surtout quand on considère la taille du moteur.
Confort 3.0/5 Nous sommes bien assis à l'avant, mais la suspension est parfois trop sèche.
Performances 2.5/5 101 chevaux, ça suffit à la ville, mais les manoeuvres sont difficiles sur l'autoroute.
Système multimédia 3.5/5 Le système multimédia fonctionne bien, mais on apprécierait un écran plus gros.
Agrément de conduite 3.0/5 Amusante à basse vitesse, le plaisir laisse place à la peur lorsque les conditions se gâtent.
Appréciation générale 2.0/5 Plateforme vieillissante, prix démesuré, elle est aux antipodes de la raison.
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