Le Guide de l’auto essaie la Renault Twizy!

Publié le 19 avril 2016 dans Premiers contacts par Daniel Beaulieu

MONTRÉAL, Québec – C’est sous un soleil radieux que Renault annonçait son retour au Canada, près de 30 ans après la vente de la dernière Renault Alliance. À la suite de l’infructueuse alliance avec American Motors dans les années 80, Renault et Nissan ont uni leur destinée en 1999, une alliance couronnée de succès. Et si le mot « alliance » envahit ce paragraphe, c’est que le retour de Renault se fait, vous l’aurez deviné, grâce à une… alliance! Encore. (Oui, il y a aussi eu une Renault Encore, mais ça, c’est une autre histoire.)

La société Azra, fournisseur de bornes de recharge pour véhicules électriques, en association avec le promoteur Luc Poirier, s’est associée à Renault pour importer la Twizy, une microcitadine à propulsion entièrement électrique. Cette voiturette offre deux places en tandem, soit l’une derrière l’autre. Elle est tellement étroite que l’on peut s’appuyer les bras sur les deux portières! Ces dernières s’ouvrent vers le haut et l’avant, à l’instar d’une Lamborghini!

Comme le pur-sang italien, la petite bagnole française dispose de freins à disque aux 4 roues et d’un moteur placé en position centrale. Et là s’arrête la comparaison, même si Guillaume Berthier de chez Renault décrit la Twizy avec les mots « chic, ludique et sérieuse ». Il faut avouer que la Twizy a une frimousse futuriste à faire craquer, et qu’elle a fière allure avec ses jantes en alliage, ses ressorts bien visibles et ses ailes façon moto.

La Twizy ne répond évidemment pas aux normes de sécurité qui prévalent au Canada, malgré la présence d’un coussin gonflable à l’avant et de ceintures de sécurité pour ses deux occupants. Pour cette raison, elle sera classée en tant que « véhicule à basse vitesse » et bridée à 40 km/h.

Et même là, le ministre des Transports, de la mobilité durable et de l’électrification des transports, Jacques Daoust, a précisé que la mise en marché de la Twizy va nécessiter « quelques ajustements réglementaires », que l’on promet rapides (c’est fou comme un moteur électrique, ça fait tomber des barrières). D’ailleurs, l’optimisme des officiels et du public préconquis assistant au lancement était tel qu’on en a oublié de mentionner que la Twizy n’a ni chauffage, ni climatisation. En fait, elle n’a même pas de glaces latérales!

Le port du casque ne sera pas obligatoire, mais on peut sentir là un de ces fameux « ajustements réglementaires »! La documentation de presse nous apprend que la Twizy accepte les pneus d’hiver, qu’elle peut être munie de glaces latérales « flexibles » et vous dorlotera sous une couverture chauffante! Et le dégivrage?

Si vous vous demandez qui sera l’acheteur cible d’une Twizy, et bien c’est simple : personne. La Twizy va bénéficier d’une mise en marché particulière, puisqu’il s’agira d’un véhicule de proximité urbain à caractère public — pensez au modèle Bixi. Ceux qu’Azra appelle les « Twizers » seront usagers-membres pour un tarif mensuel de 99 $. 

On n’achète donc pas une Twizy, on s’y abonne. La somme inclut les assurances et l’immatriculation. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’entretien des Twizy ne se fera pas via la branche Nissan de Renault, mais plutôt… par les boutiques du réseau Uni-Sélect. 

Fort de mes récentes expériences d’électromobiliste, des discours du président d’Azra (« Ce n’est pas une voiture de golf! ») et du représentant de Renault (« Commençons le futur aujourd’hui! »), je me glisse derrière le volant d’une Twizy, gonflé d’espoirs et d’attentes. On rabat la légère portière vers le bas, on boucle sa ceinture et puis — contact! Avec une clé, comme dans le bon vieux temps.

Le tableau de bord à cristaux liquides s’éveille, et je desserre le frein à main, qui est bien caché sous le tableau de bord. Premier constat : il faut se fier aux rétroviseurs pour reculer, car le coffre occupe l’espace où se trouverait la lunette arrière. On passe en « D » et on s’élance! Le constat est immédiat : ce n’est peut-être pas une voiture de golf, mais ce n’est pas une Nissan Leaf non plus... Les pneumatiques de 13 pouces sont sans doute gonflés très durs, et la suspension a moins de débattement que l’on espérait d’elle. Ça brasse sec, pareillement à une voiturette de parc.

Sans glaces latérales, la Twizy est également très bruyante pour une bagnole électrique. On entend nettement les engrenages, ainsi qu’un frottement métallique qui s’apparente à une pièce de métal frôlant un disque de frein (l’essai d’une seconde Twizy montre que c’est génétique). Le moteur de 5 chevaux livre l’accélération d’un scooter — ce n’est pas du sarcasme, c’est ce qui est écrit dans le document de presse. 

La Twizy sera-t-elle à son aise dans les rues de Montréal? On verra bien! Sachez enfin que la Twizy a une autonomie de 100 km et qu’elle peut être chargée en quelques heures sur les bornes publiques de 240 V puisqu’elle respecte le standard SAE J1772, comme toutes les voitures électriques vendues ici. La Twizy n’offre pas de provision pour une recharge rapide, par contre. Serez-vous un Twizer? 

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