Buick Allure, si petit-fils savait !

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Antoine Joubert

Du bout de la rue, grand-papa voyait son petit-fils approcher fièrement au volant de sa première voiture, une petite Honda surbaissée menant un train à réveiller les morts. Fringant et visiblement fier, petit-fils allait montrer sa « zézette » à grand-papa pour la première fois. « Salut grand-p’pa ! Y’a un moteur V-TEC là-d’dans ! C’t’une vraie bombe ! » « Ça, une bombe ? T’as un moteur de brosse à dents », rétorquait le grand-père. « Ma Buick, ça c’est une bombe. J’ai un V8 de 300 chevaux capable de faire mordre la poussière à la plupart des Honda ! Mais moi, je reste calme ! Je pèse juste si un p’tit jeune comme toi vient me pousser dans le derrière ! »

Ce que vous venez de lire, c’est le récit authentique tiré de la bouche d’un propriétaire d’Allure qui me mentionnait à quel point il en avait mare de voir les jeunes d’aujourd’hui s’émouvoir à la vue d’une Honda Civic ou d’une Volkswagen Golf. Pour lui, ce ne sont pas des «vrais chars». En fait, ce monsieur roule depuis maintenant plus de quarante ans en Buick. Qu’il s’agisse de modèles Century, Wildcat, Electra ou Regal, il les a tous eus. Aujourd’hui, il vient de se payer un onzième Buick, l’Allure. Et croyez-moi, il l’adore. En fait, il l’adore comme la presque totalité des Buick qu’il a possédées, parce que cette voiture lui donne entière satisfaction jour après jour. Et il est là, le secret de la grande fidélité des acheteurs de Buick.

Bien sûr, leur âge généralement vénérable fait en sorte que cette clientèle fidèle diminue au fil du temps, ce qui explique d’ailleurs pourquoi la gamme Buick ne compte aujourd’hui que trois produits. On a beau tenter, par la publicité, d’attirer une clientèle plus jeune (surtout aux États-Unis), l’acheteur d’une Allure demeure en forte majorité une personne du troisième âge.

En quête de conservatisme et de confort, cet acheteur apprécie généralement les lignes sobres et élégantes de cette berline. Il aime aussi la présentation très épurée de l’habitacle, qui lui permet de s’y retrouver sans problèmes. Il aurait beau bénéficier d’une foule de gadgets, il ne serait jamais difficile pour lui de n’utiliser qu’une seule commande. Un des critères de base de l’acheteur de Buick est également le soin apporté aux sièges. Il souhaite un confort douillet, beaucoup d’espace et une bonne position de conduite. Bien entendu, l’Allure offre tout cela. Il faut aussi mentionner que cette voiture assemblée au Canada affiche une qualité de finition irréprochable et toujours égale d’une voiture à l’autre. Vous pourriez d’ailleurs monter à bord d’une Buick affichant 150 000 kilomètres au compteur que vous n’y verriez aucune différence.

Naturellement, la grande majorité des modèles Allure ne sont pas dotés de ce V8 de 5,3 litres à cylindrée variable, que Buick a ramené l’an dernier. Ce moteur est extrêmement puissant, mais il ne répond pas nécessairement aux besoins des acheteurs. Ce qui est dommage, c’est qu’il est venu l’an dernier reprendre le flambeau du moteur V6 de 3,6 litres à calage variable des soupapes, qu’on retrouvait auparavant dans la désormais défunte version CXS. Ce moteur, utilisé à plusieurs sauces chez GM, offrait de bonnes performances et un rendement très agréable, pour une consommation raisonnable.

Il me semble donc ridicule qu’on l’ait abandonné. Cela dit, le moteur de l’Allure est cet increvable V6 de 3,8 litres à soupapes en tête, qu’on nous sert depuis des décennies puisqu’il demeure encore à ce jour le plus demandé. Aussi fiable qu’une montre suisse, il propose un rendement doux et consomme raisonnablement. Il n’aime pas nécessairement les hauts régimes, mais la clientèle cible n’en a tout simplement rien à faire. Et comme toujours, il fait équipe avec une boîte automatique à quatre rapports certes un peu vieillotte, mais aussi fiable que le moteur qu’elle assiste.

Le comportement sur route de l’Allure est évidemment axé sur le confort. L’insonorisation est notamment poussée à l’extrême, grâce à un procédé appelé QuietTuning. En version CX ou CXL, on nous propose une suspension plutôt molle, mais qui n’a heureusement rien à voir avec celle de l’ancienne LeSabre. Le conducteur bénéficie donc quand même d’une conduite douillette, sans pour autant devoir en payer le prix à l’amorce d’un virage. Je n’irais pas jusqu’à dire que le roulis est limité, mais la voiture demeure équilibrée et ne réserve jamais de mauvaises surprises. Même la direction, qui n’a bien sûr rien de ferme, demeure rassurante pour le conducteur. Du côté de la version Super (équipée du V8), la conduite est plus dynamique.

Les éléments de suspension sont plus fermes tandis que les jantes de 18 pouces assurent une meilleure tenue de route. Toutefois, puisque l’on achemine 300 chevaux uniquement aux roues avant, et que le couple est très élevé à bas régime, il va sans dire que l’effet de couple est considérable. À la limite, c’en est agaçant. Chose certaine, si vous lisez ces lignes, c’est que votre intérêt pour l’automobile ne penche pas du côté de la performance et du dynamisme. Vous souhaitez une voiture passablement traditionnelle et confortable, qui ne sera aucunement source d’ennuis. Et si tel est effectivement votre cas, l’Allure est un pari gagné d’avance. D’ailleurs, il s’agit d’une des voitures affichant l’un des meilleurs taux de satisfaction de la clientèle, selon plusieurs organismes spécialisés. Alors, faut-il en rajouter ?

FEU VERT

Confort exceptionnel
Qualité de construction honorable
Comportement équilibré
Excellente fiabilité
Prix raisonnable

FEU ROUGE

Abandon de la version CXS
Effet de couple important (Super)
Consommation élevée (Super)

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