Buick Lucerne, entre deux générations

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Denis Duquet

Au tournant du siècle, la division Buick de General Motors était confrontée à un sérieux dilemme. Si elle ne trouvait pas le moyen de rajeunir sa clientèle, elle allait devoir fermer ses portes faute d’acheteurs. Sa direction a alors entrepris une révision complète de tous les modèles et la Lucerne, apparue en 2006, fait partie de cette nouvelle vague. Pour plusieurs, c’est trop peu trop tard, mais avant de se prononcer, mieux vaut effectuer un essai routier complet de cette berline. En effet, la marque a tellement décliné qu’on est porté à l’ignorer.

Si vous aimez comparer les modèles actuels à ce qu’ils remplacent, la Lucerne est dorénavant le modèle le plus luxueux de la gamme. Elle vient s’insérer entre l’ancienne Le Sabre et la Park Avenue, qui était une version plus luxueuse de la première. Mais comme vous allez le constater, le modèle actuel est plus évolutif qu’autre chose. Il utilise entre autres la plate-forme de la Cadillac DTS, la seule de cette marque à proposer une traction.

Second regard

Je fais partie de ceux qui n’ont pas vraiment porté attention à l’arrivée de ce nouveau modèle, sans doute en raison des communiqués dithyrambiques des responsables des relations publiques, qui nous promettaient une voiture entièrement renouvelée et même futuriste. Pourtant, à part la grille de calandre chromée en forme de chute d’eau et les extracteurs d’air, les célèbres portholes placés sur les ailes avant, la silhouette de cette grosse berline est tout de même assez sobre, trop sobre même. Par contre, si on prend le temps d’examiner les lignes de la carrosserie de plus près, on se rend compte de leur pureté et de l’élégance du design. Ce n’est certainement pas avant-gardiste, mais d’une élégance contemporaine qui plaira à la clientèle visée.

Il ne faut pas croire pour autant que les stylistes de cette division manquent d’imagination et de créativité. Ils nous l’ont prouvé avec l’Enclave, un multisegment qui fait l’unanimité aussi bien en raison de sa silhouette que de son habitacle très innovateur. Malheureusement, le tableau de bord de la Lucerne n’est pas de cette cuvée. Tout est rectangulaire à part les cadrans indicateurs, et il semble que l’on se soit donné le mot pour rendre les commandes ultrasimples, comme si on craignait de confondre le  conducteur.

Sur une note plus positive, l’habitabilité est impressionnante tandis que l’équipement de série est on ne peut plus complet. En outre, comme sur toutes les Buick, la finition est excellente. Par contre, comme c’est sou- vent le cas chez ce constructeur, les plastiques durs abondent. Tous les véhicules produits par cette division privilégiant le confort avant toute autre chose, il est donc normal que les sièges avant soient surtout moelleux et offrent un support latéral assez moyen. La banquette arrière est de bonnes dimensions, mais malgré la grosseurr de la voiture, seulement deux adultes peuvent s’y asseoir de façon confortable.

Terminons ce tour du propriétaire en soulignant que le coffre est spacieux et son seuil de chargement très bas. Des mauvaises langues vont ajouter que c’est parce que les acheteurs éventuels n’ont plus la force de soulever les objets plus haut. Peu importe la raison, c’est super. Malheureusement, les dossiers arrière ne peuvent se rabattre, limitant ainsi la possibilité de charger des objets longs.

En douceur, Marcel ! En douceur !

Un jour, quelqu’un de chez Buick m’a souligné avec vigueur que les voitures de cette division ne privilégiaient pas la tenue de route mais bien le confort. C’est ce qui explique, selon moi, pourquoi tant de papys se tournent vers la marque. Il est difficile de comprendre comment on peut vouloir rajeunir la clientèle en lui proposant des voitures dont la suspension est souple, archi souple. Il faut mentionner que l’on a effectué beaucoup de progrès à ce chapitre alors que la voiture ne tangue pas à la moindre imperfection de la route et que le roulis en virage est tout de même limité. La suspension régulière absorbe donc les trous et les bosses comme par magie. Par contre, il faut éviter d’être agressif au volant. Pour remédier à cette souplesse que certains jugent indésirable, il suffit d’opter pour la suspension Magnaride qui permet à la Lucerne d’avoir un comportement routier fort acceptable.

À vous de choisir ! Pendant des années, Buick a développé avec amour et patience l’incontournable moteur V6 de 3,8 litres, qui a connu de nombreuses évolutions. Avec ses soupapes en tête, ce moteur offre un couple généreux à bas régime et il est donc bien adapté à la conduite urbaine. Il doit malheureusement se contenter d’une boîte automatique à quatre rapports qui a déjà connu des jours meilleurs. Le moteur recommandé est le V8 de 4,6 litres originalement développé par Cadillac. Il s’agit du légendaire moteur Northstar. Il produit 292 chevaux, mais il est bridé par la même boîte automatique à quatre rapports. Malgré tout, les performances et les reprises sont correctes. Et une fois derrière le volant, même si la position de conduite n’est pas parfaite, la Lucerne est une voiture de fonction fort honorable qui privilégie le confort tout en offrant une tenue de route sans surprise.

FEU VERT

Finition impeccable
Confort assuré
Mécanique fiable
Moteur V8
Bon rapport qualité prix

FEU ROUGE

Roulis prononcé en virage
Silhouette anonyme
Boîte auto quatre rapports
Position de conduite peu confortable
Moteur V6 ancestral

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