Mack B-61 1964, le rêve d'un p'tit gars...
De tous les véhicules de service, le plus répandu est sans aucun doute le "gros truck" qui impressionne tant les petits garçons. En transportant des marchandises de toutes sortes, le camion est devenu un des éléments économiques des plus importants. Quand l’économie va, l’industrie du camionnage va, tout le sait ça. Plus il y a de production, plus les gens travaillent, plus ils travaillent plus ils ont de l’argent à dépenser. Il faut donc plus de biens de consommation… qui sont transportés par des camions. La crise économique actuelle est là pour nous rappeler ces principes fondamentaux! Le camion est né presqu’en même temps que l’automobile. Si cette dernière invention était l’équivalent du cheval de course ou de promenade, le camion, lui, remplaçait le cheval de trait. On rapporte que le premier véhicule à avoir été créé pour une utilisation commerciale aurait été conçu par Gottlieb Daimler en 1896. En fait, il s’agissait du premier "pick-up" de l’histoire, mu par un moteur à deux cylindres de quatre chevaux et une transmission à courroie avec deux vitesses d’avant et une arrière. Cette charrette à moteur pouvait tout de même transporter 1 500 kilos de matériel. Une industrie venait de naître.
Mack, un pionnier
Un autre pionnier du camion est Mack. En 1890, John Mack commence à travailler pour la firme Fallensen & Berry, un fabricant de carrioles et de wagons de chemins de fer de New York. Dès l’année suivante, il s’associe à son frère Augustus pour acheter la compagnie. En 1894, un autre frère, William, qui a déjà opéré une entreprise de fabrication de carrioles rejoint ses frangins. Dès lors, on délaisse la production de carrioles pour se concentrer sur les wagons. En même temps, les frères Mack commencent à explorer le monde merveilleux des moteurs à vapeurs et électriques. Il n’est pas long que la famille envisage la production de camions. Et tant qu’à faire, ils ne font pas à moitié. Ils veulent construire les camions les plus puissants et les plus fiables… au monde!En 1900, les Mack présentent le Mack Bus, un autobus de 20 passagers mu par un moteur de 40 chevaux. Comme le disait la publicité de l’époque « Le premier autobus était un Mack. Le premier Mack était un autobus ». Puis, on fabrique des camions. Parallèlement, l’entreprise continue de produire des wagons et des locomotives. La section ferroviaire de Mack fermera ses portes en 1930. Elle ressuscitera au début des années ’50 mais s’éteindra définitivement en 1954.
- À lire aussi: Ford 2 1/2 tonnes 1946: Toujours en avant...
La Série B
En 1949, Mack présente sa série B qui connaîtra un succès immédiat. Avec ses rondeurs bien de son temps et une gamme des plus complètes, la série B influence le style des camions et l’offre des autres manufacturiers. Les Mack B sont des camions conventionnels en ce sens qu’ils présentent le moteur à l’avant et la cabine derrière, contrairement aux "cabover" dont le moteur se trouve sous l’habitacle. Les Mack B deviennent des transporteurs de bois ou de tout ce que vous pouvez imaginer, des autobus, des camions de pompier, des plates-formes, etc. Nommez une application, il est fort probable qu’un Mack B ait été un jour modifié en conséquence! C’est avec cette série très populaire que Mack révolutionne le monde du camionnage en présentant, en 1953, le moteur diesel Thermodyne, avec injection directe.
Le B-61 de Martin Cyr
Pour illustrer notre propos, nous vous présentons un Mack B-61 1964, entièrement restauré par Martin Cyr de Lavaltrie. Les "trucks", lui y connaît ça! Tombé dans l’industrie du camionnage quand il était petit grâce à ses oncles, Martin Cyr n’avait qu’un rêve : Posséder son propre camion. Devenu grand, il en a même eu jusqu’à quatre puisqu’il a déjà eu sa propre entreprise de transport. Son camion préféré a toujours été le Mack Série B. Et un jour, il a la chance de s’en procurer un… dans un état assez délabré. Il doit donc restaurer au complet son B-61 1964. Contrairement à ce qu’on serait porté à croire, les pièces mécaniques de remplacement se trouvent facilement, majoritairement aux États-Unis. Ce sont les accessoires qui sont les plus difficiles à dénicher! Pour trouver un rétroviseur chromé de B-61 1964, bonne chance!Le moteur de notre camion vedette est un diesel six cylindres de 673 pouces cubes (environ 11,0 litres) de 237 chevaux et près de 1 000 livres-pied de couple. Puisque le moteur ne peut tourner à plus de 2 100 tours/minute, la vitesse de pointe se situe à 105 km/h. La transmission possède quinze rapports Dans l’habitacle, on retrouve deux leviers : un pour les cinq rapports et un autre pour leur démultiplication, soit gamme basse, haute et prise directe. On appelle ce type de transmission Triplex.
Si gros, si petit!
Malgré la grosseur du camion, l’habitacle se révèle extrêmement exigüe. Puisqu’il n’y a pas de climatiseur, il n’est pas long que cet espace se transforme en four dès qu’arrivent les premières journées chaudes! Sur la route, le bruit de moteur et des engrenages de la transmission est des plus envahissants! Le confort? Connaît pas! Après une carrière bien remplie, ce camion n’est plus affecté au travail mais on peut le voir souvent dans des expositions. D’ailleurs, la compagnie Mack invite souvent Martin Cyr, son épouse Louise et leur camion pour des activités de promotions. À un récent festival à St-Tite, ce B-61 a remporté le premier prix dans la catégorie antique.La série B sera stoppée en 1965 après 127 786 camions et remplacée par la Série R. Quant à Mack, elle poursuit encore ses opérations, maintenant sous la tutelle de A.B. Volvo après avoir été longtemps une propriété, en partie, de Renault.