Cadillac STS, de grandes ambitions
Depuis que les voitures de cette division de GM connaissent un succès digne de mention, les dirigeants de Cadillac ne désirent pas uniquement surpasser les marques Lincoln et Chrysler, mais ciblent également des marques comme Audi, BMW et Mercedes-Benz, rien de moins. Tandis que la berline CTS s’attaque, entre autres, à la Série 3 de BMW, la STS cible les clients potentiels des Audi A6 et Mercedes-Benz de Classe E. Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas l’ambition qui manque. Mais on a beau vouloir s’attaquer à ces icônes, il faut prendre les moyens pour le faire.
Lorsque la première génération de la STS est apparue sur le marché en 2005, les ingénieurs affectés à son développement n’avaient pas lésiné au chapitre de la mécanique. La plate-forme était extrêmement rigide, les suspensions à bras inégaux étaient efficaces tandis que deux moteurs de conception mécanique moderne étaient offerts. On a par la suite ajouté la version STS V, dont le moteur suralimenté en faisait l’une des berlines les plus véloces de la catégorie.
Par contre, ce modèle souffrait d’erreurs de jeunesse, surtout au chapitre de la présentation extérieure et de l’habitacle. L’an dernier, de nombreuses améliorations tant sur les plans mécanique qu’esthétique ont été apportées. Reste à savoir si c’est suffisant pour contrer une concurrence aussi relevée.
Un air de famille
Puisque la CTS de catégorie intermédiaire était dévoilée elle aussi l’an dernier et qu’elle proposait une silhouette qui faisait l’unanimité en raison de son élégance et de ses lignes audacieuses, l’équipe affectée à la STS n’avait d’autre choix que d’apporter des changements à leur modèle. C’est ainsi que la grille de calandre a été mise en évidence tandis que les extracteurs d’air chromés sont apparus aux ailes avant, comme c’est le cas pour la CTS. De nombreuses autres retouches à la carrosserie ainsi que des jantes d’un nouveau design sont également venues donner plus de punch visuel à cette grosse berline. Soulignons au passage que les modèles 2009 sont dotés de jantes standard de 17 pouces en aluminium.
Comme la voiture a été fortement redessinée l’an dernier, il est normal que les changements et modifications soient presque inexistants cette année. Parmi les quelques rares innovations, soulignons l’installation du système Bluetooth sur tous les modèles et la possibilité de choisir le japonais comme langue d’affichage du centre d’information. Par ailleurs, le tableau de bord a été transformé l’an dernier et la qualité des matériaux et de la finition s’est netteement améliorée, mais on reste sur notre appétit en fait de design. Les stylistes ont bien tenté de marier des appliques de bois à l’aluminium brossé, mais ça manque un peu d’inspiration. Surtout lorsque l’on compare à la concurrence. Il faut toutefois souligner que les sièges avant sont confortables et que leur support latéral est surprenant pour une Cadillac. Et comme le veut la tendance actuelle, cette voiture est dotée d’un système sans clé pour lancer le moteur.
Enfin, dernier détail, il est possible de commander le système d’affichage tête haute si cher à ce constructeur.
Trois moteurs !
Dans sa première mouture, force est d’avouer que le moteur V6 n’était pas en mesure de satisfaire tous les clients. Ses performances étaient correctes, mais il manquait un peu de pep sous la pédale. Cette année, une version sérieusement revue et corrigée dotée de l’injection directe porte la puissance à 302 chevaux. Comme avec tous les autres moteurs offerts sur ce modèle, il est relié à une transmission manumatique à six rapports. Compte tenu du prix demandé, c’est la version qui offre le meilleur rapport qualité/ prix. D’autant plus que le moteur V8 de 4,6 litres ne produit que 18 chevaux de plus, mais affiche un prix de vente supérieur de plusieurs milliers de dollars. Dans les deux cas, cette berline offre une excellente tenue de route, une bonne stabilité en ligne droite tandis que le roulis en virage est fort bien maîtrisé. Par contre, ses dimensions tout de même imposantes la rendent moins agile qu’une CTS, par exemple.
Et il est important de souligner que cette Cadillac a évolué de façon positive depuis son lancement, aussi bien du point de vue de sa tenue de route qu’en matière de finition et de qualité des matériaux. Dans cette catégorie, la concurrence propose des modèles dotés d’un moteur très puissant et d’une suspension très sportive. Chez Cadillac, on a répondu du tac au tac avec le modèle V. Non seulement il se distingue par une grille de calandre vraiment unique et des jantes exclusives, mais il est propulsé par un moteur suralimenté de 4,4 litres produisant 479 chevaux. Il est associé à une transmission automatique à six rapports spécialement conçue pour ce moteur tandis que la direction Servotronic II provient de la maison ZF.
Bien entendu, la suspension a été modifiée en conséquence et les barres antiroulis sont également plus grosses. Si vous avez encore des préjugés quant à la capacité des constructeurs nord-américains de construire des voitures de luxe dotées d’un comportement sportif et capables de hautes performances, un tour de piste au volant de la STS V dissipera tous vos doutes. Permettez-moi de citer le jugement d’un amateur de grosses allemandes à la suite d’un essai de cette Caddy. En descendant de la voiture, il s’est exclamé : « Ça, c’est du char ! »
FEU VERT
Plate-forme rigide
Choix de moteurs
Matériaux de qualité
Traction intégrale offerte
Habitacle confortable
FEU ROUGE
Dépréciation élevée
Moteurs V8 gourmands
Tableau de bord trop sobre
Prix élevé
Prestige de la marque en reconstruction