Audi Q5 2009, équipée pour plaire

Publié le 21 mars 2009 dans Essais par Denis Duquet

Alors que la planète automobile ne semble pas être capable de se détacher de la crise économique mondiale, Audi se tire beaucoup mieux d’affaire que plusieurs de ses concurrents. Et mieux encore, il dévoile des nouveautés dans des catégories qui ne sont pas nécessairement ce qu’il y a de plus populaire. Alors que le marché des sportives est en retrait, le constructeur d’Ingolstadt a lancé la R8 il y a un peu moins de deux ans pour ensuite récidiver avec la version à moteur V10 au début de cette année. Ont suivi les cabriolets A5 et S5 tandis que les Q7 TDI à moteur diesel et la toute nouvelle Q5 font leur entrée sur notre marché.

Si Audi connaît du succès, ce n’est pas nécessairement en arrivant le premier dans un créneau, c’est souvent le contraire. Avec la Q7, il a été presque le dernier constructeur à joindre la meute et ce sera la même chose avec la  Q5 qui fait ses débuts sur notre marché après avoir débuté sa carrière européenne en 2008.
En fait, si Audi réussi à tirer son épingle du jeu, c’est surtout en raison de l’excellence de ses produits et une sage combinaison d’éléments sélectionnés avec justesse. Reste à avoir si la recette a été respectée sur la Q5.

Silhouette connue

Les stylistes d’Ingolstadt ont refusé de vouloir faire les fins finauds et s’éloigner en fait de stylisme  de la Q7, le  porte étendard de la marque chez les multisegments. Ils se sont contentés de reprendre la silhouette si élégante et si équilibrées de la Q7 en la modifiant juste ce qu’il faut afin d’adapter les lignes à des dimensions intermédiaires. Ils ont ainsi évité l’écueil rencontré par leurs vis-à-vis chez BMW qui ont voulu finasser avec les lignes de la X5 sur la X 3 et le résultat est loin d’être convaincant. Et puisque le capot de la Q5 est plus court, le véhicule a plus de mordant sur le plan visuel.

Bref, cette nouvelle venue est élégante et nous paraît beaucoup moins massive que la Q7. Et comme tous les produits Audi, l’habitacle est élégant, constitué de matériaux de qualité tandis que l’agencement des couleurs est de bon goût. Il y a toutefois des différences entre l’habitacle du Q7 et du Q5. L’intérieur de ce dernier est moins luxueux, les cadrans indicateurs ne sont pas en forme de lobes tandis que les sièges sont confortables, mais un peu moins élaborés.

Par contre, même si les dimensions extérieures sont inférieures à celles du Q7, l’espace disponible est fort adéquat aussi bien au chapitre du dégagement pour les jambes que pour les coudes et la tête. Deux versions sont au catalogue, la régulière et la Premium. Si les deux se partagent la même mécanique, la version Premium, plus huppée, offre la possibilité d’avoir un système de navigation par satellite, une caméra de recul, un écran ACL et une climatisation à trois zones. Il permet également d’opter pour les feux de route au bi-xénon. Comme ceux-ci son entourés de DEL qui servent de feux de conduite de jour, votre entourage peut savoir facilement que vous avec opté pour le « gros modèle ». Toujours au chapitre des différences, la version plus luxueuse vous permettra également de commander le système audio ambiophonique Bang & Olufsen munie de 14 haut-parleurs. Dans les deux versions, le système de réglage des fonctions par bouton MMI est de série. Mais cette fois, ce bouton miracle qui en irrite tant est placé sur le planche de bord, au dessus des commandes de la climatisation.

Sans surprise

Chez Audi, même si les éléments mécaniques sont parmi les plus modernes, on aime conserver des combinaisons qui ont fait leurs preuves. Un seul moteur est au catalogue, à savoir l’incontournable moteur V6 de 3,2 litres, monté longitudinalement à l’avant selon une technologie chère à ce constructeur. Fort de ses 230 chevaux, il est couplé à une boîte automatique Tiptronic à six rapports et au rouage intégral Quattro. Soulignons au passage que cette transmission est quasiment une exclusivité nord-américaine, puisque la plupart des marchés européens pourront profiter de la boîte à sept rapports

Bien entendu, comme la plupart des groupes propulseurs germaniques, ce V6 ne s’abreuve qu’au super, Par ailleurs, la bonne nouvelle, c’est que sa consommation de carburant devrait osciller autour de 10 litres aux 100 km. Les roues de 18 pouces sont de série, mais des jantes de 19 et 20 pouces peuvent être commandées sur le modèle Premium. Et si vous vous demandez quelle est la différence de prix entre ces deux modèles, le prix demandé pour le modèle de base, bref tout est relatif, est de 43 400$ tandis que la Q5 Premium affiche un prix de détail suggéré de 48 500$. Il est par la suite possible de commander le groupe d’accessoires « S Line » comprenant des jantes de 20 pouces pour un total de 2 600$, le système de navigation pour 3 500$ et le groupe « Technologie ».

Plus agile que la Q7

Par ce titre, il ne faut conclure pour autant que la Q 7 se comporte comme un pachyderme par rapport à la Q5. Le plus opulente des deux est plus longue, plus large et plus puissante, mais elle est d’une grande agilité pour sa catégorie. Mais comme les lois de la physique ne changent pas, le véhicule plus léger est plus agile et comme son empattement est plus court, le diamètre de braquage est meilleur.

Comme la Q7, cette Audi semble solide comme un roc. Et le moteur V6 de 3,2 litres se débrouille fort bien tout en assurant une consommation de carburant très compétitive pour la catégorie . Il faut 7,7 secondes pour boucler le 0-100 km/h tandis que la vitesse de pointe est de 209 km/h, toujours selon le constructeur. Sur l'autoroute, le voiture est silencieuse et sa stabilité longitudinale est excellente. Dans les courbes, la voiture est comme sur des rails. Par contre, la direction paraîtra lourde à plusieurs. Personnellement, cela ne me dérange aucunement, bien au contraire. Je n’ai pu mettre la Q5 à l’épreuve sur un parcours tout terrain, mais on connaît déjà l’efficacité du rouage intégral Quattro. Surtout qu’il a été amélioré pour mieux utiliser le couple généré par le moteur et le diriger vers la roue à l’intérieur du virage afin de repositionner la voiture dans une courbe.

Le modèle essayé lors de la présentation était équipé d’un système permettant de régler la fermeté de la suspension, la nervosité du moteur et l’assistance de la direction à l’aide d’un bouton. Trois modes sont offerts : auto, confort et dynamique. Comme leur nom l’indique, le mode confort assouplit la suspension et raccourcit les passages des vitesses. Le mode dynamique affermit la suspension, mais surtout permet de demeurer plus longtemps sur les rapports courts pour de meilleures accélérations et reprises tandis que la direction est plus directe. Ce fut mon réglage favori suivi du mode automatique qui s’adapte à la route, à la vitesse et à notre style de conduite. Quant au mode confort, il sera sans doute apprécié sur nos routes.

En résumé, cette nouvelle venue est aussi compétente et agréable à conduire que la Q7 dans un format plus compact et moins onéreux. En fait, l’un des rares défauts de la Q5 est de ne pas proposer le moteur turbodiesel TDI que propose la Q7.

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