Chevrolet Trailblazer/GMC Envoy, les gardiens du vieux phare

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Alain Morin

Il n’y a pas si longtemps le marché des véhicules utilitaires sport construits sur une plate-forme indépendante, comme sur une camionnette, était en excellente santé, mais les choses ont bien changé. Désormais, les gens leur préfèrent des véhicules pas nécessairement plus petits mais plus confortables, plus raffinés, plus urbains. Plusieurs ont enfin compris qu’on ne va pas au camp de pêche au fin fond d’une pourvoirie toutes les semaines. C’est ainsi que le créneau des multisegments a pris son envol. Pourtant, il reste encore des personnes à la recherche d’un véhicule possédant de grandes capacités de remorquage et franchissement.

C'est à ces utilisateurs que le duo Chevrolet Trailblazer/GMC Envoy s’adresse ! On peut presque affirmer qu’il s’agit de jumeaux puisque l’Envoy est, en réalité, un Trailblazer avec une grille différente. Mais les nuances vont un pas de souris plus loin. L’Envoy se veut un peu plus luxueux que le Trailblazer tandis que l’Envoy Denali est une version encore plus raffinée. De plus, le Chevrolet propose un modèle Sport, appelé SS, ce que n’offre pas l’Envoy.

Deux moteurs chacun

Le Trailblazer et le Envoy partagent un moteur. Il s’agit d’un six cylindres en ligne de 4,2 litres développant 285 chevaux et 276 livres-pied de couple. On retrouve aussi deux autres moteurs. L’Envoy a droit à un V8 de 5,3 litres de 300 chevaux et 321 livrespied de couple et le Traiblazer SS à un V8 de 6,0 litres de 390 chevaux et 400 livres-pied de couple. Jusqu’à l’an dernier, il était possible d’obtenir un Trailblazer avec le V8 de 5,3 litres. Certes, ce moteur était moins populaire que le six en ligne mais il aurait été sans doute préférable de laisser tomber le modèle SS qui, de toute façon, ne doit pas se vendre fort, fort ces temps-ci !

Le six cylindres se révèle fort bien adapté au véhicule. Il ne s’agit certes pas d’une bombe mais il est passablement doux et il peut remorquer jusqu’à 2 586 kilos (5 700 livres), ce qui est suffisant pour bien des utilisations. Si ce n’est pas assez, il y a toujours la possibilité de se tourner vers le V8 de 5,3 litres. Pour brûler l’asphalte en prenant garde de ne pas remorquer davantage qu’avec le 5,3 litres (2 994 kilos ou 6 600 livres), on retrouve le très politiquement incorrect V8 de 6,0 litres. Peu importe le moteur, la boîte automatique compte quatre rapports, à haut rendement (heavy duty) dans le cas du SS. Bien que son fonctionnement soit sans reproches, on ne peut s’empêcher de penser que GM propose, dans la plupart de ses récents modèles, des transmissions automatiques à six rapports.

Les Trailblazer et Envoy ont droit à un rouage à quatre roues motrices Autotrac. En mode 2RM, il s’agit d’une propulsion (roues arrière motrices). Grâce à un bouton au tableau de bord, le conducteur peut engager le rouage intégral (auto). Ensuite, on retrouve les modes 4Hi et 4Lo. Grâce à son châssis très rigide et à sa garde au sol de près de 200 mm (8 pouces), le Trailblazer (et l’Envoy, bien entendu !) peut passer à peu près partout. Cependant, le rapport de démultiplication de la transmission n’est pas aussi élevé que chez Jeep, Hummer ou même certains Toyota 4x4. Quant au Trailblazer SS, il compte sur un rouage intégral moins axé sur le hors route.

Conception qui date

L’expérience de conduite d’un Traiblazer ou d’un Envoy n’est pas vraiment transcendante. La direction n’est pas des plus précises ni des plus communicatives, une bonne nouvelle en conduite hors route. Les suspensions amortissent bien les coups de la route mais une série de trous ou de bosses a tôt fait de leur faire perdre leurs moyens. Les freins ont été améliorés au fil des années. N’ayant jamais eu l’occasion d’essayer ces deux véhicules quand ils sont sortis en 2002, je ne peux faire de comparaison. Mais à sentir la réaction de la pédale lors d’une simulation d’un arrêt d’urgence avec un modèle 2009, j’aurais quasiment peur de passer à travers le plancher d’un modèle 2002 ! Dans l’habitacle, c’est le plastique qui règne ! Et il n’est pas nécessairement de la meilleure qualité. C’est sans doute là où l’on décèle le plus facilement que la conception date de plusieurs années.

Au moins, l’instrumentation est complète et facile à consulter. Les sièges sont confortables même si certaines personnes pourraient se plaindre d’un manque de soutien au niveau des cuisses. À l’avant, les pieds sont à l’étroit tandis qu’à l’arrière, l’espace ne manque pas. Par contre, les sièges sont très mous et il faut aimer ce genre de confort pour apprécier. Le hayon ouvre haut et grand sur un bon espace de chargement. La vitre s’ouvre séparément, ce qui est toujours pratique. Le seuil est élevé et pas égal au pare-chocs, ce qui peut être dérangeant si on veut y mettre un objet très lourd. Lorsque les dossiers des sièges arrière sont baissés, ils forment un fond plat. L’avenir des Chevrolet Trailblazer et GMC Envoy est loin d’être assuré, même si leurs coûts de développement et d’outillage sont payés depuis belle lurette. La demande pour des véhicules de ce créneau et leur conception qui commence à dater sont autant de raisons pour expliquer leur fin de carrière imminente. Leur consommation d’essence aussi… Pourtant, pour qui a vraiment besoin d’un véhicule capable de remorquer dans des sentiers défoncés, ces 4x4 sont tout à fait indiqués. Quant au Trailblazer SS, on se demande encore qui en a vraiment besoin.

FEU VERT

4x4 efficace
Bonnes capacités de remorquage
Comportement routier correct
Bonne instrumentation
Châssis très rigide

FEU ROUGE

Fin de carrière imminente
Finition ordinaire
Moteurs gloutons
Suspensions un peu sèches
Automatique à 4 rapports seulement

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