Toyota Sienna, bonheur tranquille
Le marché des fourgonnettes a beau ne plus être ce qu’il était, il demeure toujours très important pour les manufacturiers. Désormais, pratiquement tout le monde propose sa vision de la fourgonnette et il faut souligner que Toyota, avec sa Sienna, occupe une place de choix parmi la pléthore de modèles proposés. Seule Honda et sa Odyssey viennent taquiner les grands bonzes de Toyota. Bah, ça met un peu de piquant dans une lutte à finir entre véhicules définitivement axés sur le confort et la sécurité.
Toyota, réputé pour la fiabilité de ses véhicules, est présentement investi d’une mission quasiment divine : devenir le plus grand constructeur mondial. En Amérique, on le retrouve dans à peu près tous les marchés et la Sienna représente parfaitement la philosophie de Toyota. En fait, nous serions portés à écrire que la Sienna est parfaite comme elle est… enfin presque. Comme tous les autres produits Toyota, sa conception fait preuve d’une rigueur et d’un sérieux rarement égalés. Lors de sa refonte, en 2004, les ingénieurs ont vu à lui administrer ce qui lui manquait le plus, de la personnalité. Désormais, on peut regarder une Sienna sans attraper « l’endormitoire » ! Sans se réveiller non plus, remarquez…
DES OPTIONS, ÇA COÛTE CHER
La version de base, CE à 7 places, porte mal son nom de « base » puisque l’équipement y est tout de même assez complet. La XLE se retrouve sur le plus haut barreau de l’échelle sociale, et il serait plus facile de nommer les accessoires qui n’en font pas partie que le contraire ! Bien entendu, le prix d’achat est ajusté en conséquence. Comme c’est devenu la norme, la Sienna propose deux portes coulissantes (assistées sur les modèles les plus huppés) dont les vitres s’abaissent - pas complètement cependant - électriquement. Dans l’habitacle, on retrouve trois rangées de sièges, et celle du centre peut être constituée de deux sièges-capitaine pour un total de sept places ou d’une banquette, ce qui autorise huit personnes à monter à bord. On peut replier les sièges-capitaine pour accroître l’espace de chargement ou on peut les enlever, une opération assez facile mais il faut se fier davantage à sa débrouillardise plutôt qu’au manuel du propriétaire pour y parvenir! De plus, l’ouverture des portes latérales n’étant pas tout à fait assez large, on s’accroche les jointures ou les coudes, au choix, dans l’opération. La rangée située à l’arrière se replie facilement dans le plancher en deux parties 60/40 et forme ainsi un plancher plat.
Qui dit fourgonnette dit véhicule familial et la Sienna est équipée pour veiller tard sur ce point. Du coffre à gants en deux parties aux quatorze (oui, 14 !) porte-verres en passant par les trois prises auxiliaires pour accessoires, tout est pensé en fonction de longs voyages avec des enfants. Cependant, pourquoi faut-il que le DVD ne vienne qu’avec les versions les plus luxueuses ? Les espaces de rangement sont nombreux et des crochets sont prévus dans la soute à bagages pour retenir les objets qui, sinon, seraient en perdition dans ce grand espace. Les différentes commandes du tableau de bord tombent sous la main sauf celles de la radio qui sont trop éloignées du conducteur. De moi en tout cas ! Heureusement que ces commandes sont dupliquées sur le volant.
PARLONS BOULONS
Peu importe le modèle retenu, un seul moteur est offert. Il s’agit d’un très moderne V6 de 3,3 litres de 230 chevaux et 242 livres-pied de couple. Malgré une masse de près de 1 900 kilos, il réussit à déplacer la Sienna avec une étonnante célérité. Le 0-100 est l’affaire de 9,8 secondes et une reprise entre 80 et 120 km/h ne dure que 8,1 secondes. De plus, sa consommation se montre respectueuse du portefeuille qui la nourrit avec 12,9 litres aux cent kilomètres, ce qui se situe dans la bonne moyenne pour la catégorie. Au chapitre des transmissions, on en retrouve, là encore, une seule, soit une automatique à cinq rapports dont le principal avantage est de se faire oublier. C’est lorsqu’on aborde le mode de propulsion que la Sienna nous réserve une surprise. Deux modes sont proposés, soit la traction (les roues avant motrices) ou l’intégrale. Et, contrairement à la pratique habituelle, il n’est pas nécessaire de choisir le modèle haut de gamme pour pouvoir profiter de l’intégrale. Cette dernière est offerte sur tous les modèles sept places, même la CE, ce qui contraste joyeusement avec la plupart des autres manufacturiers qui ne l’offrent même plus !
La conduite d’une Sienna traction ou intégrale ne diffère guère. Par contre, on peut dire que l’intégrale bouffe un litre de plus tous les cent kilomètres et qu’on n’y retrouve pas de pneu de secours. Les pneus sont de type « Run Flat », ce qui ajoute encore quelques sous lors de leur remplacement. Idem pour les pneus d’hiver. Certes, durant cette blanche saison, la Sienna intégrale peut affronter des routes plus difficiles que la Sienna régulière, mais il ne faudrait pas se prendre pour le « king » du 4X4 sous peine d’être durement ramené à la triste réalité. Le comportement routier de la Sienna est tout ce qu’il y a de plus placide. Prenez une courbe trop rapidement et vous m’en donnerez des nouvelles ! Heureusement, les freins se montrent solides en toute occasion.
En fait, la Sienna ne fait rien parfaitement, mais elle ne fait rien de travers non plus. Mais à force de regarder comment se débrouille la Honda Odyssey, elle pourrait finir par perdre sa place au soleil. Malgré tout, la Sienna demeure agréable à conduire. Et à conduire sur de longues distances, ce qui n’est pas rien !
Feu vert
Intégrale disponible sur toutes les versions
Fiabilité au-dessus de la moyenne
Valeur de revente élevée
Performances surprenantes
Confort assuré
Feu rouge
Pneus « Run Flat » obligatoires sur intégrale
Certaines options dispendieuses
Sportivité nulle
Direction déconnectée
Poids considérable