Toyota RAV4, plus intéressant qu'il n'y paraît

Avec son air mignon et sa transmission intégrale, le Toyota RAV4, malgré peu de changements au fil des années, continue à attirer les foules. Un peu comme la Corolla, il fait tout ce qu’il faut, ni plus ni moins, pour ainsi connaître un succès considérable. Le juste milieu qu’il préconise est exactement ce qu’il faut à une majorité de gens qui ont besoin d’un peu plus d’adhérence au sol durant la blanche saison, mais qui ne veulent pas être pénalisés par la consommation d’essence d’un gros VUS à quatre roues motrices.

En plus d’offrir une transmission intégrale qui est amplement suffisante dans la majorité des cas, le RAV4 possède aussi plus d’espace de chargement qu’une automobile traditionnelle. Le bonheur total ? Presque ! Car le RAV4 ne fait rien de parfaitement bien mais il ne fait rien de parfaitement mal non plus ! Malgré tout, et contrairement à plusieurs produits Toyota/Lexus, il s’avère plutôt agréable à conduire.

Le RAV4 ne compte que sur un seul moteur pour l’arracher à sa position stationnaire. Il s’agit d’un quatre cylindres de 2,4 litres qui développe 161 chevaux et 165 livres-pied de couple. Ces chiffres semblent bien petits en comparaison de ceux alignés par la concurrence. Par exemple, pour un poids bien inférieur, le nouveau Kia Sportage affiche 12 chevaux supplémentaires. Malgré tout, les performances ne sont pas « si tant pires que ça » pour reprendre l’expression populaire québécoise. Les accélérations sont vives et les reprises ne vous laissent pas tomber lorsque vient le temps de dépasser un retardataire. De plus, il s’agit d’un des moteurs les plus économiques de sa catégorie. Si seulement il était juste un peu moins grognon en accélération… Deux transmissions sont proposées par Toyota. La boîte manuelle à cinq rapports arrive d’office. Bien étagé, le maniement du levier de vitesse se révèle agréable et précis. L’automatique à quatre rapports fonctionne, elle aussi, très bien. Par contre, dans les deux cas, les capacités de remorquage sont peu élevées (680 kilos ou 1 500 livres, selon votre humeur).

Urbain des bois

Le système intégral du RAV4 est de type permanent. C’est-à-dire que même en conduite sur chaussée sèche, toutes les roues sont également motrices. Si un besoin supplémentaire de traction se fait sentir ou si une roue veut patiner, le différentiel central à viscocoupleur distribue la puissance nécessaire aux différentiels avant ou arrière, selon le cas, et ce, de façon tout à fait transparente pour le conducteur. Même s’il peut passer là ou bien des voitures s’enliseraient, il ne faudrait surtout pas considérer le RAV4 comme un Jeep. Le retour à la réalité pourrait se présenter sous forme de dépanneuse et de fous rires de la part des copains… S’il se débrouille bien (enfin, passablement bien) à côté de la route, le RAV4 représente une belle surprise sur celle-ci. Certes, le volant ne transmet que très peu les informations récoltées par la direction et les suspensions sont un peu trop sautillantes à mon goût mais dans l’ensemble, le comportement routier plaît à la majorité des gens. La tenue de route n’est pas vilaine si on respecte les lois de la physique, surtout grâce au centre de gravité moins élevé que bien d’autres véhicules de cette catégorie. Par contre, l’avant a tendance à s’écraser dans les courbes prises avec trop d’euphorie. Pour sauver la situation, il ne faut pas trop se fier aux freins qui, bien qu’adéquats en temps normal, ne peuvent stopper le véhicule en un temps record. Le duo disques/tambours n’a d’ailleurs droit à l’ABS que moyennant un supplément.

Si les lignes du RAV4 sont très jolies, l’habitacle aussi sait se démarquer. Le tableau de bord, sans crier au génie, démontre une certaine classe. Les jauges se consultent aisément et tous les boutons et commandes sont à portée de la main. L’assemblage des différents éléments, comme dans tout Toyota qui se respecte, fait preuve de professionnalisme. Mais bon sang que la qualité des matériaux fait pitié! De son côté, la sonorité de la radio est correcte, sans plus. Les sièges sont confortables et la position de conduite idéale se trouve en un rien de temps mais le support latéral en virage n’est pas fameux. Quant à la banquette arrière, elle ne se retrouvera sans doute jamais au Musée des Beaux-Arts même si elle se montre relativement confortable. Par contre, le dégagement pour les jambes n’est pas assez important. Le coffre n’est pas très grand mais les dossiers des sièges arrière se rabattent 50/50 (60/40 aurait été préférable) pour former un fond plat. La porte arrière s’ouvre sur des pentures situées à gauche, ce qui n’est pas toujours commode lorsqu’on est stationné parallèlement au trottoir, et la vitre ne s’ouvre pas indépendamment.

Si le RAV4 ne se décline que dans une seule configuration, il est possible d’y ajouter un des cinq groupes d’options. Je n’ai pas très bien compris les différences entre tous ces groupes mais un représentant Toyota se fera un plaisir de vous les décortiquer pour moi. Ce que je sais, par contre, c’est que la version de base (un peu plus de 24 000 $) est très basique… Un RAV4 Limited à transmission automatique vaut environ 33 000 $, ce qui équivaut, loi de la concurrence oblige, au prix d’une Honda CRV EX-L. Dans ce créneau aussi achalandé que lucratif des VUS urbains, il faut obligatoirement établir ses besoins et priorités avant de commencer à magasiner. Le RAV4, pour sa part, ne plaira pas à tous. Mais sa jolie frimousse et son comportement routier parlent en sa faveur.

Feu vert

Silhouette agréable
Comportement sain
Finition impressionnante
Intégrale correcte
Fiabilité incroyable

Feu rouge

Capacités hors route relatives
Qualité des matériaux décevante
Freins insipides
Groupes d’options complexes
Piètre capacité de remorquage