Kia Forte berline 2017 : l’homme qui touche à tout ne maîtrise rien

Le marché des compactes a perdu de sa popularité à cause des VUS! Malgré tout, ces voitures demeurent « très » populaires. Les ventes de la Civic, de l’Elantra, de la Corolla et de la Mazda3 le prouvent. Ces voitures ne sont cependant pas celles qui rapportent le plus d’argent aux constructeurs, car elles ne sont pas très dispendieuses.

Qu’importe, chaque manufacturier a intérêt à être présent dans cette catégorie. D’ailleurs, il convient de dire, d’entrée de jeu, que celle-ci, de génération en génération, s’améliore de manière époustouflante. Pour avoir moi-même possédé une Corolla 2007 en 2009, je peux vous dire que cette petite auto, si on la compare aux compactes contemporaines, est d’un archaïsme troublant.

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Dans ce marché de compactes qui en offrent de plus en plus, les manufacturiers ont tout intérêt à bien positionner leurs produits. Quand on pense Toyota Corolla, on pense fiabilité et valeur de revente. Quand on pense Mazda3, on pense plaisir de conduite, fougue et design. Quand on pense Civic, on pense performances, voiture sans soucis et achat sûr. Quand on pense Elantra, on pense beaucoup d’options pour le prix demandé.

Quand on pense Forte, euh… à quoi pense-t-on, exactement? Bonne question! Une voiture qui est disponible en berline, en cinq portes et en coupé avec différents moteurs, ratisse large. D’ailleurs, quand on écoute le constructeur, il nous parle de dynamisme, de confort, de luxe, d’équipement, de fiabilité, de qualité initiale et plus. Une voiture peut-elle réussir à rassembler tous les éléments pour en faire l’auto parfaite? Un pari audacieux, mais souvent, quand on touche à tout, on ne maîtrise rien...

Loin d’une refonte pour 2017

Nous nous sommes déplacés à Monterrey, dans le nord-est du Mexique, pour visiter une gigantesque usine construite en 14 mois et ouverte récemment, qui devrait, d’ici quelques mois, produire près de 400 000 voitures par année. La Forte, la Rio, et une autre auto mystère. Le prochain Soul?

Mais l’usine, nous en reparlerons. La principale raison de notre visite là-bas était de voir cette Forte. Parce que oui, pour 2017, alors que la compagnie sœur de Kia, Hyundai, a une nouvelle Elantra, Kia se doit d’en faire autant.

Sauf que sa nouvelle Forte n’en est pas vraiment une. C’est plutôt une version modifiée, légèrement, oserais-je dire.

Quoi de neuf pour 2017? Deux choses majeures. Adieu le moteur de 1,8 litre, bonjour le quatre cylindres Atkinson de 2,0 litres qui niche dans l’Elantra. Sinon, les pare-chocs ont été modifiés pour paraître plus modernes, voire plus raffinés.

À l’intérieur, quelques changements esthétiques, mais un paquet de nouvelles technologies. La Forte berline est d’ailleurs disponible, en fonction de la version choisie, avec un système d’aide à la conduite qui vous maintient en plein milieu de votre voie. Un mini-autopilote de Tesla, à l’exception que vous ne pouvez lâcher le volant.

On a également amélioré la boîte automatique à six rapports, la rendant plus docile y en ajoutant des plaques dans le convertisseur de couple.

On ne peut pénaliser la qualité

Kia est l’une des marques qui se distinguent, année après année, au chapitre de la qualité initiale de produit, selon J.D. Power. On doit l’admettre, la Forte, aussi variée son offre soit-elle, est d’une belle qualité.

Quand on embarque dans la voiture, on a affaire à des matériaux de bonne qualité, et d’un assemblage solide, en apparence.

Les spacieuses places arrière sont appréciées, d’autant plus qu’elles sont plutôt confortables, gracieuseté de sièges moelleux.

Mais voyez-vous, au volant, ce n’est pas une histoire d’amour. La Forte5 SX avec le moteur turbo de 1,6 litre est vraiment bien, côté conduite. La version berline offre deux moteurs, soit le moteur Atkinson, avec 147 chevaux et un couple de 132 livres-pied dans la version LX, et le bon vieux moteur GDI, aussi de deux litres, avec 173 chevaux et 154 livres-pied dans les autres déclinaisons.

Le moteur Atkinson, qui remplace le moteur de 1,8 litre, est d’une puissance très similaire, et son économie est un peu mieux, à 7,5 l/ 100 km de moyenne au combiné. Le deux litres GDI, plus puissant, offre une économie de 8,2 l/100 km au combiné. Faites-vous plaisir, ne vous privez pas de cette puissance supplémentaire, de cette souplesse supplémentaire, pour une si petite différence, d’autant plus que le moteur GDI est bien plus vivant. Mais bon, si votre budget ne vous permet que le moteur Atkinson, ce n’est pas trop mal non plus. Un bon moteur, mais un peu ennuyeux.

À la conduite, disais-je, la Forte 2017 est aussi terne que la Forte 2016. Les modes de conduite qui ne font que changer les rapports et la sensibilité de l’accélérateur ne suffisent pas à nous émouvoir.

Le problème de la Forte, c’est qu’elle essaie de tout faire en même temps. Cependant, tous les créneaux sont occupés par des voitures championnes. Faut pas jouer les riches, quand on n’a pas le sou, disait Brel. Ainsi, il ne faut pas prétendre être une voiture dynamique quand on n’en est pas une.

Mais bon, Hyundai vient d’annoncer une version sport de plus de 200 chevaux pour l’Elantra, et quelque chose du genre devrait suivre chez Kia. En attendant, la Forte 2017, la berline du moins, n’est pas une mauvaise voiture du tout. Elle fait tout bien, mais elle ne brille en rien.