Kia Soul 2016: Intéressante au carré

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Marc Lachapelle

Avec la Soul, Kia peut se vanter d’avoir réussi là où plusieurs rivales japonaises se sont cassé les dents. Cette compacte inclassable s’est effectivement imposée dès son lancement, malgré un profil joyeusement anguleux qui n’a pas souri à d’autres. Et ces diables de Coréens ont maintenant le culot de se lancer dans le créneau sélect des voitures électriques avec une Soul EV qui affiche un aplomb et une maîtrise impressionnantes.

La première Soul était irrésistible, avec sa bouille monochrome, sa cabine spacieuse, ses contrôles simples et un comportement très correct. L’opération charme passait également par certains détails ludiques comme des haut-parleurs qui suivent le rythme de la musique en lumière, dans la teinte de votre choix. La recette a plu immédiatement et les ventes ont grimpé, malgré les quelques lacunes qui ressortaient au fil des kilomètres. Des moteurs vétustes, par exemple, qui n’étaient ni très performants, ni vraiment raffinés et pas tellement frugaux. Aussi, une suspension ferme et mal amortie dont l’essieu arrière à poutre déformable provoquait son lot de ruades.

Une relance réussie

Kia eut la sagesse de renouveler sérieusement la Soul il y a deux ans, avant que sa popularité ne s’effrite de manière irréversible. Sa silhouette fut rafraîchie soigneusement, en conservant sa précieuse ligne de toit, et virtuellement tout le reste fut mis à jour et à niveau de façon pertinente. Construite sur une architecture modernisée, elle est un peu plus grande et spacieuse. Sa coque autoporteuse rigidifiée a permis aux ingénieurs de tirer un meilleur parti du débattement un peu plus généreux des suspensions. Le roulement est nettement meilleur, mais la Soul prend plus de roulis en virage, ce qui émousse la tenue de cap. Elle est également sensible au vent et sa nouvelle servodirection électrique pourrait gagner en sensibilité et en précision. 

À l’intérieur, la qualité des matériaux et la finition ont progressé de manière appréciable. Le dessin et la présentation du tableau de bord sont plus modernes et les commandes et contrôles toujours clairs, précis et bien placés. Y compris d’excellents boutons et touches de contrôle pour la chaîne audio, le régulateur de vitesse, la téléphonie mains libres, les affichages et tutti quanti qui sont montés sur les branches horizontales et sous le grand moyeu du volant. La Soul intègre les prises de branchement, de connexion et d’alimentation les plus récentes, selon les bonnes habitudes de la maison.

La version LX de base dotée du quatre-cylindres de 1,6 litre est toujours la seule à offrir une boîte manuelle, au prix le plus bas, en simple appât à client. Le quatre-cylindres de 2,0 litres s’est modernisé et l’injection directe a porté sa puissance à 164 chevaux en bonifiant son couple. Si le chrono 0-100 km/h de la Soul a chuté à 8,8 secondes et que sa consommation s’est améliorée, c’est aussi grâce à la boîte de vitesses automatique à 6 rapports qui a remplacé la boîte à 4 rapports vétuste des débuts. C’est la combinaison qu’on retrouve sur tous les autres modèles sauf un.

Soul EV : rechargée à bloc

Kia a effectivement tenu promesse et livré une version électrique de la Soul, produite en petite série. Il n’en viendra en fait qu’une centaine pour tout le pays la première année. La Soul EV se reconnaît facilement – un peu trop d’ailleurs – à sa calandre pleine derrière laquelle se cachent les prises de recharge, à ses jantes d’alliage blanches et à sa carrosserie en deux couleurs : blanc avec toit bleu poudre ou bleu avec le toit blanc.

De toute manière, l’essentiel se trouve sous le capot : un moteur électrique de 81,4 kW qui produit un couple instantané de 210 lb-pi. Assez pour boucler le sprint 0-100 km/h en 10,6 secondes. Mieux que la Nissan Leaf, sa rivale directe. La Soul EV est plus lourde que la version à moteur 2,0 litres de près de 200 kg, avec les 192 cellules de sa batterie au lithium-ion polymère de 27 kWh. Ce surpoids ne semble toutefois qu’améliorer le roulement et sa direction est plus nette et mieux filtrée.

L’autonomie n’a pas atteint les 150 km promis, par contre. Une première recharge annonçait 110 km et la deuxième 135 km de parcours, mais la EV livrait toujours mieux en conduite. Le temps de recharge est long sur une prise de 120 V, mais passe à 5 heures en moyenne sur 240 V. Cette première coréenne branchée offre aussi une prise de recharge rapide CHAdeMO sur 480 V qui réduirait le « plein » d’électrons à moins d’une heure. La Soul EV est solidement construite, pratique et plutôt amusante à conduire. Mais de grâce, qu’on nous l’habille avec d’autres couleurs!

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