Acura TLX 2016: Du deux dans un

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Jacques Duval

Après un départ fulgurant sur le marché avec des voitures jeunes et dynamiques (souvenons-nous de l’Integra de type R), le giron de luxe de Honda tente depuis peu une percée dans l’arène des voitures mi-sportives, mi-luxueuses avec un modèle qui se veut du deux dans un en prenant la place des anciennes TSX et TL. Ces deux dernières sont parties à la retraite pour faire place à la TLX que j’ai pu essayer à l’aurore de l’hiver. Le temps pluvieux a notamment permis de constater que l’équipement pneumatique (Potenza) résiste drôlement bien à l’aquaplanage, une qualité que l’on vérifie malheureusement trop peu souvent. 

Un merci immédiat au rouage intégral, une option qui faisait partie de l’équipement de la version dotée du moteur V6 de 3,5 litres et 290 chevaux qui acheminait son couple aux 4 roues motrices via une transmission automatique à, tenez-vous bien, 9 rapports. On est loin ici des Power Glide à 2vitesses des anciennes voitures de GM! Pour les moins vifs de caractère, cette berline sport peut épouser un moteur 4 cylindres de 2,4 litres et 206 chevaux qui, lui, s’accommode d’une transmission à 8 rapports... seulement, serait-on tenté d’ajouter.  

4 ROUES DIRECTRICES ET MOTRICES 

Pour cette offensive sur un marché où la concurrence arbore les emblèmes d’Audi, Lexus, BMW, Cadillac  ou Mercedes-Benz, Acura a eu recours à la grande artillerie avec l’exclusive direction P-AWS agissant non seulement sur les roues antérieures, mais aussi postérieures, une technique utilisée d’abord, sans grand succès, sur une ancienne Honda Prelude. À l’usage, le volant donne une sensation bizarre et devient plus ferme qu’on le souhaiterait à une vitesse de croisière. Il faudrait des appareils de calcul hautement sophistiqués pour juger de l’efficacité de ce système particulier.

Le moteur V6 à injection directe est l’auteur d’accélérations vives et de reprises robustes, mais on appréciera davantage sa consommation modérée d’environ 7 litres aux 100 km sur l’autoroute. En ville ou en banlieue, cette sobriété est cependant moins évidente et peut grimper jusqu’à 10 litres aux 100 km. Hormis cette mauvaise note, la nouvelle TLX procure un bel agrément de conduite et il suffit de placer la suspension en mode sport pour s’amuser un peu. On évitera le choix du mode sport + qui semble céder toutes les commandes à l’électronique avec des changements de rapport inopportuns. 

ACCESSOIRES AD NAUSEAM 

Cela paraîtra paradoxal, mais cette nouvelle Acura m’est apparue comme l’une des voitures dans lesquelles on se sent immédiatement à l’aise. Pas d’apprentissage requis, sauf au chapitre des commandes servant au fonctionnement de la flopée d’accessoires. Des boutons, il en pleut plein le tableau de bord au point où cela devient un véritable fouillis qui est l’antithèse de l’ergonomie. Les ingénieurs japonais auraient intérêt à se pencher sur cette anomalie. Et pendant que l’on y est, pourquoi ne pas revenir au levier de vitesses conventionnel plus intuitif, au lieu de cette mollette placée sur la console centrale et qu’il faut tourner afin de l’aligner sur l’une les fonctions désirées entre PRND ou IDS pour les divers réglages du châssis. Et que dire du bouton de lancement du moteur terré derrière le volant!

Une fois franchie cette étape, le conducteur est dorloté par un volant chauffant, des sièges accueillants, une finition attentive sans oublier une excellente visibilité nuit et jour grâce à des phares que d’autres constructeurs devraient adopter (notamment GM sur sa Chevrolet Volt).   

Le 3,5 litres commande à lui seul une première étoile et autorise la marque japonaise à considérer ce modèle comme une berline sport. On appréciera aussi la transparence de la transmission automatique qui enfile sa multitude de rapports sans à-coups. À l’image de ses rivales, la voiture est un peu chiche quant à l’espace pour les passagers arrière, surtout en ce qui a trait au dégagement pour la tête. Mon carnet de notes fait également mention d’une caisse solide, étanche aux bruits de caisse. 

En voulant s’insérer plus solidement dans le segment des berlines sport de format moyen, Acura a produit une voiture digne d’intérêt, mais, qui, selon moi, aura du mal à déloger les modèles en place. L’excellente cote de fiabilité de la marque pourrait cependant détourner les acheteurs déçus de plus en plus des modèles équivalents de l’industrie allemande.      

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