Land Rover Range Rover Evoque 2016: Le futur a-t-il un toit?

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Alain Morin

La marque Range Rover est à Land Rover ce que Lexus est à Toyota, c’est-à-dire la contrepartie haut de gamme d’une marque populaire. Sauf que dans le cas présent, la marque populaire est déjà passablement élitiste. Quoi qu’il en soit, la Range Rover a toujours conçu des véhicules gros, lourds, aussi aérodynamiques qu’une brique, capables d’amener les souverains en tout confort au chalet — peu importe l’état du sentier —, et terriblement chers.

Au Salon de l’auto de Detroit, en janvier 2008, Range Rover présentait un concept drôlement joli, le LRX. Ce multisegment entrait en totale contradiction avec le passé de la marque. Selon l’auteur de ce texte, les chances de voir ce concept mis en production étaient quasi nulles. Une carrière dans la divination étant à éviter pour l’auteur, le Range Rover Evoque est apparu sur le marché à l’automne 2011, tranchant avec le style Range Rover… et avec celui de toutes les marques à bien y penser!

Quatre années plus tard, l’Evoque n’a rien perdu de sa superbe. Ses immenses roues de 18, 19 ou 20 pouces en option, sa partie vitrée réduite au maximum, ses longs et minces phares, tout concourt pour le rendre spectaculaire à regarder. L’habitacle ne fait pas dans l’indigence esthétique non plus. Toutes les versions conduites au fil des ans débordaient de cuirs fins aux couleurs joliment contrastantes qui dégageaient un doux parfum de richesse. Les matériaux sont inévitablement de belle qualité et le design est réussi. Qu’est-ce qu’on a hâte de prendre la route!

Ça se gâte à l’arrière

Les sièges avant s’avèrent aussi confortables que beaux et si la console centrale était un tantinet moins large, l’espace pour les personnes assises à l’avant serait parfait. À l’arrière, les sièges sont pratiquement aussi douillets. C’est juste que pour les atteindre, il est préférable de ne pas souffrir de rhumatismes... Et ça, c’est pour la livrée cinq portes. Imaginez-vous qu’il existe une version coupé trois portes de l’Evoque, agréable à l’œil mais pénible à vivre au quotidien. Qu’il s’agisse de la version trois ou cinq portes, le coffre n’est pas démesurément grand, gracieuseté d’un hayon incliné. En corollaire, une visibilité arrière pourrie. 

Malgré un style extérieur qui ne semble pas près de se faner, l’habitacle recèle de petits anachronismes que l’on découvre peu à peu. Comme l’écran de navigation qui n’est pas très grand, du moins selon les standards de 2016. Quelques commandes, comme celles des sièges chauffants, me laissent perplexe par leur complexité. Peut-être n’ai-je pas bien saisi leurs subtilités… Aussi, les avertisseurs de trafic transversal, à l’arrière ou à l’avant sont beaucoup trop sensibles et se font entendre à la moindre occasion. Il faut cependant ajouter que l’Evoque a été développé du temps où Ford était encore propriétaire de Jaguar / Land Rover. La grande majorité des produits Ford présente exactement le même problème.

De l’ordinaire et du chic

Un seul moteur pour l’Evoque, soit un quatre-cylindres 2,0 litres turbocompressé que l’on retrouve dans certains véhicules Ford (là-bas, on les appelle EcoBoost). Ce 2,0-litres crache 240 chevaux, une puissance qui s’aligne sur celle de la concurrence. Les performances sont respectables, le 0-100 km/h s’effectuant en 7 secondes et des poussières. Lors de la dernière prise en main, notre Evoque a bu 13,0 l/100 km, une moyenne plutôt décevante. Même si les moteurs Ecoboost de Ford peuvent fonctionner à l’essence ordinaire, Range Rover exige du super. Sans doute que les ordinateurs sont programmés différemment. Ou que ça fait plus chic. 

Pour sauver quelques gouttes du précieux liquide, il y a le mode Eco qui fait s’arrêter le moteur quand le véhicule est immobile. Mais dès que le moteur se remet en marche (après avoir relâché le frein par exemple), on sent une vibration agaçante qui s’accorde bien peu avec le caractère noble de la marque. Heureusement, on peut désactiver ce mode. La boîte de vitesses est une automatique à 9 rapports au comportement généralement très acceptable. Fidèle à la réputation de Range Rover, le rouage intégral est assez sophistiqué et nul ne doute qu’il répond aux besoins de 99 % des utilisateurs.

La rumeur d’un Evoque cabriolet est de plus en plus persistante. Lubie de designer, besoin irrépressible chez les consommateurs, gageure perdue par le président de Range Rover, allez savoir! Mais comme dans le domaine de l’inutilité l’automobile a souvent accouché de perles, je ne serais pas surpris de voir cet Evoque sans toit se pointer. En fait, je ne suis plus surpris de rien…

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