Audi R8 2016: Épisode deux
Introduite en 2007, la R8 a permis à Audi de se positionner parmi les constructeurs de grandes sportives. Cette fois, plus personne ne pouvait regarder Audi de haut, la R8 devenant non seulement l’icône des voitures sport de la marque, mais aussi une célébrité en sport automobile remportant de nombreux titres prestigieux. Après une légère refonte en 2012, voici qu’elle se pointe le bout du nez sous sa seconde génération.
Partageant jadis sa plate-forme avec la Lamborghini Gallardo, la R8 conserve ses affiliations avec la célèbre marque italienne, normal puisque les deux firmes sont sous le giron du groupe Volkswagen. Les ingénieurs ont utilisé cette fois la nouvelle architecture à moteur central MSS (Modular Sport System) comme base, la même qui a servi pour le développement de la dernière-née des Lamborghini, la Huracán. La R8 est un peu plus imposante que cette dernière, mais aussi plus compacte que la précédente génération, quelques millimètres ici et là.
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Une évolution plus qu’une révolution
Dans le cas de cette R8, on n’a pas réinventé la roue, on a simplement fait évoluer le modèle et optimisé une recette déjà gagnante. Afin de hausser les performances, on a tout d’abord réduit le poids du bolide par une utilisation prononcée de l’aluminium, renforcie par de la fibre de carbone, dans les composantes d’architecture. Les ingénieurs ont ainsi retranché environ 45 kg au véhicule, tout en améliorant la rigidité structurelle.
Côté style, il faut être tout de même attentif pour remarquer les changements. La R8 est légèrement plus angulaire que par le passé et ses lignes générales ne sont pas sans nous rappeler celles de la nouvelle TT. L’élément le plus distinctif, ce sont les fameux Sideblade — les panneaux verticaux placés juste derrière les portes — qui jadis traversaient la voiture de bas en haut et qui sont maintenant séparés en deux sections. À l’arrière, les diffuseurs d’air situés sous la caisse ont aussi davantage d’impact visuel. Soyez rassuré, l’exotisme est toujours au rendez-vous.
De tristes disparitions
Concernant les mécaniques, on délaisse le valeureux V8 de 4,2 litres atmosphérique. On ne l’appréciait pas pour sa consommation à peine réduite par rapport au V10, son grand intérêt résidait plutôt dans le prix de base très attrayant du modèle, pratiquement 35 000 $ de moins que la version V10. Avec cet abandon, la R8 perd un de ses attraits et devient beaucoup plus exclusive.
Audi se rabat donc sur son V10 de 5,2 litres, un moteur très intéressant, bourré de couple et surtout, qui nous rappelle la sonorité des F1 d’un passé pas si lointain. Légèrement remanié, le V10 FSI développe 15 chevaux supplémentaires, pour un total de 540. Dans la version Plus, une livrée un peu plus exclusive, le V10 fait gronder 610 chevaux, toute une hausse par rapport aux 550 chevaux qu’il livrait l’année dernière. Cette fois, le 0-100 km/h ne sera l’affaire que d’environ 3,2 secondes selon Audi.
Histoire de rivaliser avec certains autres bolides du genre, dont la BMW i8, Audi devrait proposer la R8 en version e-tron, une auto 100 % électrique qui pourra parcourir environ 450 km sur une pleine charge.
Au chapitre des boîtes de vitesses, une autre déception nous frappe, c’est la perte de la manuelle à six rapports. Elle était admirable, spécialement dans sa présentation. On adorait faire glisser le levier dans les fentes de la grille, le tout accompagné d’un de bruit métal sur métal. On se rallie à la tendance et toutes les R8 disposent maintenant de série la boîte à sept rapports à double embrayage, drôlement efficace et qui, grâce à son mode de départs-canon, vous fait atteindre la limite de vitesse légale en un clin d’œil. On a aussi repensé le rouage intégral quattro qui en condition normale envoie 100 % du couple aux roues arrière, mais qui peut transférer la totalité de la puissance au train avant en cas de besoin.
Dans l’habitacle, on n’est pas étonné de retrouver le tout nouveau cockpit d’Audi, un module comprenant un large écran remplaçant toutes les jauges mécaniques et qui présente les informations de conduite en couleur et en haute résolution. Cet ajout a permis d’épurer la partie centrale du tableau de bord puisqu’on a retiré l’ancien écran d’affichage.
Par rapport à ses rivales, la R8 a toujours eu la réputation d’être un peu plus confortable et civilisée en conduite quotidienne. Tant ses sièges que sa suspension rendent les longues randonnées très agréables. D’ailleurs, la R8 est même intéressante et efficace en hiver! L’autre avantage de la R8? Audi jouit d’un réseau de concessionnaires bien établi, apportant une tranquillité d’esprit supplémentaire.