Buick Verano 2016: Encore des croûtes à manger…

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Alain Morin

Traditionnellement, la marque Buick se positionne entre Chevrolet et Cadillac dans la gamme General Motors. Traditionnellement, Chevrolet s’adresse à un public jeune et Cadillac à un public plus âgé. Or, depuis une dizaine d’années, Cadillac crée des produits capables de rivaliser avec des allemandes reconnues pour leur sportivité. Aujourd’hui, être vu en Cadillac, même pour un jeune, n’a rien de péjoratif. À l’autre bout du spectre, Chevrolet peut compter sur plusieurs modèles criants de sportivité ou de technologie (Corvette, Camaro ou Volt). Et Buick dans tout ça?

Buick fait des efforts louables mais semble hésiter à se renouveler, se retrouvant prise en sandwich entre deux monuments, situation pour le moins inconfortable… Prenons le cas de la Verano, la plus petite Buick.

Entendons-nous bien. La Verano est une excellente voiture. Construite sur le châssis fort réussi de la Chevrolet Cruze, elle possède toutefois sa propre personnalité. Et juste ça, c’est un exploit, considérant le triste passé de General Motors en matière de badge engineering (il fut un temps, pas encore tout à fait révolu, hélas, où l’on foutait un insigne Buick ou Cadillac sur une vulgaire Chevrolet et l’on demandait 5 000 $ de plus!). Donc, comme nous le disions, la Verano possède sa propre personnalité. En fait, nous pourrions dire qu’il s’agit d’une Cruze nettement plus intéressante à tous les points de vue.

Du beau et du bon

Les lignes extérieures de la Verano sont, à mon humble avis, équilibrées et dynamiques et ne donnent pas l’impression que l’on vieillira de vingt ans dès que l’on prendra place à bord. Toujours à mon humble avis, il y a encore ces inutiles et inconcevablement inesthétiques fausses prises d’air collées sur le capot, mais quand il n’y a que ça qui dérange, ce n’est même pas la peine d’y consacrer une ligne dans un Guide de l’auto... Lorsque les portières se referment, l’habitacle semble se transformer en voûte de banque. Qu’est-ce que c’est calme! Les sièges sont confortables à souhait, l’instrumentation est jolie, surtout la nuit venue, et le système audio fait un très bon travail. Cependant, les responsables du système multimédia devraient regarder ce qui se fait ailleurs... Bon sang que leur truc est compliqué! S’y retrouver dans les différents menus sans potasser le manuel du propriétaire demande une patience dont la nature ne m’a malheureusement pas gratifié. Les places arrière sont correctes pour deux adultes mais j’imagine qu’après quelques heures, marcher serait agréable. Le coffre, enfin, est de bonnes dimensions mais son ouverture est très petite. 

La Verano a droit à deux moteurs. Le premier est un quatre cylindres Ecotec de 2,4 litres qui développe 180 chevaux. On ne parle pas d’une bombe, mais ses performances sont tout à fait correctes pour l’usage qu’on fait habituellement d’une Buick. L’autre moteur est passablement plus « hop la vie! ». Turbocompressé, ce 2,0 litres fait dans les 250 chevaux. Sa consommation d’essence est plus élevée que celle du 2,4 mais pas tant que ça puisqu’on parle de moins de 1 litre/100 km. Même s’il s’agit d’un moteur turbo, il peut fonctionner à l’essence ordinaire, ce qui est toujours une bonne nouvelle (la super est recommandée, mais non exigée). Que le moteur soit le 2,0 ou le 2,4 litres, la transmission  automatique passe ses six rapports de façon tout à fait transparente et généralement au bon moment, bien que la rapidité d’exécution ne figure pas dans son programme. Une boîte manuelle à six rapports est également offerte sur la Verano Turbo, la plus haut de gamme. Et une manuelle sur une Buick, c’est rare comme de la barbe de patte. Quant au rouage intégral, il brille par son absence, peu importe la livrée. Seules les roues avant s’occupent de faire avancer la voiture.

Sportive de salon

On serait porté à croire que la livrée Turbo, avec le bel emblème T en rouge sur le coffre, transforme la Verano en bête de piste… Disons qu’elle assure à la paisible berline compacte des prestations plus relevées, au prix d’un certain effet de couple (les roues avant tirent de gauche à droite lors d’accélérations vives). N’allez pas croire que la Verano soit une poule mouillée devant une courbe. Que non! Même que personne ne se fera de frayeurs à son volant. La Verano se fait cependant davantage apprécier par son grand silence de roulement, par ses suspensions confortables sans être guimauves ou par la solidité de son châssis qui met le conducteur en confiance.

Quoi qu’en disent les bonzes de Buick, la Verano n’est pas un parangon de sportivité. En tout cas, bien moins qu’une Cadillac ATS, par exemple. Avec la Verano, Buick a accouché d’une excellente voiture, prise en sandwich entre deux marques bien établies. Mais un beau sandwich, plein de bonne viande! La concurrence, elle, offre le buffet complet, que General Motors ne l’oublie jamais…

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