Chevrolet Tahoe 2016: La grande démesure
Dans ce créneau très lucratif qu’est celui des VUS de pleine grandeur, General Motors propose pas moins de quatre modèles répartis sur trois marques. Si le Tahoe et le Suburban ont des vocations que l’on peut qualifier de plus utilitaires, le Yukon Denali et surtout l’Escalade jouent à fond la carte du luxe. Portrait d’une gamme qui profite d’un sursis en raison du relatif faible prix du carburant.
Chez Cadillac, on tente par tous les moyens de se redéfinir et surtout de convaincre les acheteurs que les voitures peuvent maintenant rivaliser directement avec les rivales européennes, mais le courant ne passe toujours pas. Heureusement pour Cadillac, l’Escalade permet à la marque, et ses concessionnaires, d’engranger des profits faramineux. Évidemment, le prix actuel du carburant a une incidence directe sur les chiffres de vente de ce modèle hors normes et Cadillac n’arrive tout simplement pas à suffire à la demande des acheteurs américains.
Pour toutes ces raisons, l’Escalade est presque devenu une marque à part entière, au point où ce modèle conservera son nom, même si les prochains VUS de Cadillac recevront tous la désignation « XT » suivie d’un chiffre hiérarchique. Être le joueur étoile de la concession pour ce qui est des ventes signifie qu’on se fait accorder certains privilèges…
Pas à la fine pointe de la technique
Sur le plan technique, l’Escalade de quatrième génération ne réinvente pas la roue. Malgré le fait que ce VUS de grande taille soit maintenant animé par un moteur V8 de 6,2 litres à calage variable des soupapes et à injection directe de carburant, on doit toujours composer avec une suspension arrière à essieu rigide plutôt simpliste et l’ajout d’amortisseurs magnétorhéologiques n’adoucit en rien le roulement assez ferme du véhicule.
Au cours d’une semaine d’essai avec un Escalade ESV, je n’ai jamais fait mieux que 16 litres aux 100 kilomètres, ce qui n’est pas surprenant lorsque l’on constate que ce modèle affiche 2 740 kilos à la pesée. J’ai toutefois apprécié au plus haut point la très grande douceur de la boîte automatique, qui sait se faire oublier, ainsi que les 420 chevaux et 460 livres-pied de couple dont j’ai cependant fait un usage parcimonieux. Avec autant de couple, il est étonnant de voir à quelle vitesse ce mastodonte peut se mettre en mouvement. La capacité de remorquage est un autre point fort de l’Escalade ESV puisqu’il peut tracter 7 900 livres – 3 583 kilos (8 100 livres ou 3 674 kilos pour l’Escalade).
L’autre aspect pratique du véhicule est qu’il est possible de replier les dossiers de la troisième rangée avec la commande électrique et de disposer d’un plancher plat en repliant ceux de la deuxième rangée. Il faut par contre composer avec un seuil de chargement très élevé en raison de la présence sous le plancher de la suspension arrière à essieu rigide.
Côté style, l’Escalade en impose avec son immense calandre chromée, ses lignes taillées au couteau et les jantes de 22 pouces en aluminium poli proposées en option. Une chose est certaine, on ne peut pas lui reprocher de manquer de manquer de présence. L’habitacle convient parfaitement aux passagers costauds et l’Escalade fait le plein d’à peu près tous les équipements qui sont optionnels sur d’autres modèles GM, comme les sièges chauffants et ventilés à l’avant et chauffants à la deuxième rangée, toute la panoplie de systèmes électroniques d’aide à la conduite, l’affichage tête haute, une chaîne audio BOSE à 16 haut-parleurs et j’en passe…
Un format plus compact…
Tous les VUS pleine grandeur de General Motors partagent leurs origines avec les camionnettes Silverado et Sierra, et c’est ce qui permet à des modèles comme le Tahoe de contribuer largement aux profits de la division Chevrolet. Au volant du Tahoe, on sent très bien toutes les inégalités de la chaussée en raison de sa configuration avec châssis en échelle et de la suspension arrière à pont rigide.
À en juger par les ruades que l’on doit parfois subir sur nos routes dégradées, il faut croire que ces VUS sont faits pour les routes lisses du Sud des États-Unis… La direction à assistance électrique est relativement légère et le freinage s’avère plutôt performant compte tenu du poids et du gabarit de ce véhicule.
Avec un V8 de 5,3 litres sous le capot, le Tahoe se déplace avec un certain aplomb, mais la consommation est loin d’être bonne avec une moyenne observée de 15 litres aux 100 kilomètres. Encore une fois, la capacité de remorquage est excellente puisqu’elle est chiffrée à 8 500 livres (3 855 kilos) pour les modèles à deux roues motrices et presque 8 300 livres (3 765 kilos) pour les versions à quatre roues motrices.