Hyundai Sonata, heureusement, le vent a tourné

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Alain Morin

La Sonata a vingt ans cette année. On se souvient de sa naissance plutôt difficile alors que Hyundai inaugurait en grandes pompes une usine québécoise (bromontoise serait plus juste !) pour la déserter à peine deux années plus tard, n’ayant jamais réussi à lui implanter une cadence profitable. Révoltés, nous croyions à l’époque que Hyundai, qui construisait des voitures plutôt bas de gamme, n’était qu’un courant d’air. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, l’ancienne usine de Hyundai accueille une entreprise spécialisée dans les éoliennes ! Toujours est-il qu’aujourd’hui, Hyundai a le vent dans les voiles et sa Sonata se porte assez bien merci.

Pour marquer ses vingt ans, Hyundai offre une cure de rajeu nissement à la Sonata qui avait été entièrement modifiée en 2006. Ce n’est pas qu’elle datait, mais la concurrence a la mauvaise manie de s’améliorer chaque année. Il faut dire que la Sonata, même de première génération, n’a jamais été une mauvaise voiture. Le problème est venu, surtout au début, du fait qu’elle affichait un prix moindre que les japonaises (Honda Accord et Toyota Camry, par exemple), ce qui a entraîné une perception négative des consommateurs. Pourtant, son équipement de base a toujours été plus généreux, ce que plusieurs personnes ont su apprécier. Pour le raffinement, par contre…

Enfin, un beau tableau de bord !

Avec cette dernière génération, la Sonata hérite d’un raffinement rarement vu chez une intermédiaire, coréenne de surcroît. Une des critiques adressées à la Sonata 2008 concernait son tableau de bord d’une sobriété que ne lui enviaient que les plus sérieux des comptables. Les designers de Hyundai ont donc profité de ce rafraîchissement pour donner un peu de vie à ce morose élément. Et vous savez quoi ? C’est réussi ! On a enfin abandonné cette ligne horizontale qui séparait le tableau de bord en deux au profit d’un module central qui descend jusqu’à former la console. Les jauges sont demeurées les mêmes, mais on a modifié le petit écran numérique dans l’odomètre pour qu’il ressemble à ceux déjà utilisés dans les plus récents véhicules de Hyundai, soit les Veracruz et Santa Fe.

Cet affichage bleu est du plus bel effet la nuit venue. Les matériaux affi chent une bonne qualité et on se croirait aisément dans une voiture plus chère. La banquette arrière n’a pas changé d’un iota, ce qui se traduit encore par un confort certain (sauf pour la place centrale, résolument peu sociable) et un dégagement correct pour la tête et les jambes. On peut reprocher à leur dossier, lorsqu’ils s’abaissent de façon 60/40, de ne pas former un fond plat avec le coffre. De plus, le passage entre les deux volumes n’est pas très grand.

Moteurs plus puissants

Les ingénieurs du département de mécanique de Hyundai ont planché plus fort que leurs collègues du design. On a conservé les deux moteurs proposés auparavant mais leur puissance a été augmentée. Le quatre cylindres de 2,4 litres développe désormais 175 chevaux et 168 livrespied de couple, comparativement à 162 et 164 respectivement. Malgré cette hausse, la consommation est moindre, le crédo habituel par les temps qui courent. Ce moteur est relié d’office à une transmission manuelle à cinq rapports, mais les chiffres de Hyundai indiquent qu’à peine 5 % des acheteurs se prévalent de cette boîte. L’autre transmission est une automatique à cinq rapports aux passages quelquefois lents. Ce quatre cylindres et cette transmission travaillent main dans la main et constituent le choix de la plupart des acheteurs de Sonata. En outre, le moteur est assez puissant pour que, lors de la présentation, j’aie cru que la dame de Hyundai s’était trompée et m’avait donné les clés d’un modèle V6 ! Il faut cependant avouer qu’il s’agissait d’un modèle Limited.

Il est très rare que l’on puisse opter pour un modèle aussi huppé avec un moteur quatre cylindres. Quant au V6 de 3,3 litres, il est passé de 234 à 249 chevaux et son couple de 226 livres- pied en a gagné trois. Bien entendu, ses performances s’avèrent plus relevées que le quatre cylindres, mais les accélérations vives sont marquées d’un plus grand effet de couple dans le volant, la Sonata étant une traction (roues avant motrices). De plus, son poids plus élevé la rend un peu moins maniable, mais ce point ne devrait pas tellement déranger l’acheteur type d’une Sonata… Maintenant, la question qui tue : Avez-vous vraiment besoin d’un V6 ? Sur la route, la Sonata n’a jamais eu de prétentions sportives et ce fait ne change pas cette année. La légèreté de la direction et l’absence de retour d’information contribuent à rehausser cette image de berline plus familiale que dynamique.

Les sièges, dont l’assise et le dossier demandent une période d’adaptation (en tout cas pour moi) et qui retiennent plus ou moins bien en virage, les pneus d’origine bas de gamme et, surtout, les suspensions un peu trop souples au goût de certains confirment son statut d’intermédiaire tranquille. Heureusement, les modèles GL Sport, proposés avec les deux moteurs, amènent des suspensions un peu plus fermes sans qu’elles deviennent inconfortables et des pneus d’origine de meilleure qualité que Hyundai appelle, sans doute avec humour, « pneus de performance »… Les prix de la génération actuelle de la Sonata marquent encore des points. La version de base est annoncée à 21 995 $, soit environ 3 000 $ de moins que la Honda Accord équivalente et près de 1 000 $ de moins que la Toyota Camry la moins chère. Tout ça pour vous dire que la Sonata offre, pour le prix, un équipement des plus relevés, un physique sans grand éclat mais tout de même élégant.

FEU VERT

Habitacle invitant
Confort assuré
Excellent rapport qualité/prix
Moteurs performants et économiques
Fiabilité rassurante  

FEU ROUGE

Lignes très (trop ?) sobres
Direction trop assistée
Pneus d’origine honteux
Antipatinage non offert sur modèles quatre cylindres

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