Hyundai Tiburon, c'est la faute à l'internet
Si la Tiburon actuelle est en perte de vitesse depuis quelques années, c’est tout simplement que cette nouvelle version apparue il y a environ deux ans a sévèrement déçu les attentes de ses inconditionnels. En effet, alors que cette voiture était presque en fin de carrière, les gens qui surfaient sur l’internet étaient bombardés de nouvelles de toutes sortes concernant la Tiburon de la nouvelle génération. Des illustrations dévoilaient un coupé aux lignes exotiques, les données techniques faisaient mention d’un moteur V8 de plus de trois cents chevaux, du vrai délire !
Imaginez la réaction des gens lorsque la nouvelle version de la Tiburon est arrivée avec seulement quelques retouches esthétiques tant à la carrosserie qu’au tableau de bord et avec une méca nique pratiquement inchangée. Une fois de plus, les attentes causées par l’Internet étaient sans fondement. En fait, pour voir un coupé sport performant en provenance de Hyundai, il faudra attendre le coupé Genesis à moteur V8.
Pas pire, mais...
Ce n’est pas parce que la Tiburon actuelle ne répond pas aux attentes d’hier qu’il faille être fort critique envers sa silhouette. J’admets que ce n’est pas ce qui se fait de mieux en matière de design, mais il faut avouer que ce coupé est relativement élégant. Le seul problème c’est que les lignes de la caisse ne sont plus modernes et nous font songer aux années 90. Avis aux nostalgiques.
Pour tenter de donner une allure plus moderne, les parois latérales affichent une ligne montante en relief et une fausse prise d’air à l’arrière de la roue avant, mais ça ressemble plus à la défunte Toyota Celica qu’à autre chose... Sur le modèle antérieur, les stylistes s’étaient fortement inspirés de l’Audi TT pour le tableau de bord, et les buses de ventilation circulaires étaient carrément caricaturales. C’était d’autant plus ridicule, que la qualité des plastiques et de la finition n’était nullement à la hauteur de ce que nous proposait l’élégante Audi. Heureusement, avec la révision effectuée il y a deux ans, on nous présente une planche de bord beaucoup plus homogène avec une console centrale protubérante qui facilite l’accès aux principales commandes, notamment les trois gros boutons de climatisation.
Si la présentation esthétique est réussie, l’habitabilité est déficiente. Non seulement le dégagement pour la tête aux places avant est fort limité, même pour une personne de taille moyenne, mais les places arrière sont pour ainsi dire symboliques. Et la position de conduite sera sans doute difficile pour certaines personnes puisque le volant n’est pas réglable. Toujours au chapitre des critiques, la visibilité arrière est à revoir sérieusement. Sur une note plus positive, il faut souligner que la qualité des matériaux et de la finition sur tous les produits Hyundai s’est grandement améliorée au fil des années.
Le quatre cylindres l'emporte
Sans doute influencé par notre société de consommation qui nous incite à toujours dépenser davantage et à choisir ce qui coûte le plus cher, nous avons naturellement le même réflexe dans le domaine de l’automobile. Ce qui signifie que la majorité des gens sera initialement tentée de commander la Tiburon avec le moteur V6, le moteur de plus forte cylindrée et le plus puissant. Il y a même un « dicton » qui dit que rien ne peut battre une cylindrée plus importante. En ce qui concerne la Tiburon, ce moteur V6 est sans doute l’exception qui confirme la règle puisque ses performances sont supérieures à celles du moteur quatre cylindres, mais au détriment de la consommation de carburant, de l’agrément de conduite et de l’équilibre général de la voiture... Par ailleurs, la douceur de ce moteur V6 de 2,7 litres pourra compenser vis-à-vis de certains, et il est nettement plus en verve avec la boîte manuelle à six rapports qui est de série sur ce modèle.
La transmission automatique à quatre rapports offerte en option est décevante et dépassée en fait de conception mécanique. La Tiburon V6 est vraiment plus à l’aise sur les lignes droites car le déséquilibre apporté par le poids additionnel du moteur vient quelque peu affecter la tenue en virage. D’autre part, le moteur quatre cylindres 2,0 litres paraît anémique avec ses 138 chevaux par rapport aux 172 du moteur V6, mais encore une fois, les chiffres ne disent pas tout. Malgré ce déficit, cette motorisation est fort honnête et les performances sont quand même adéquates surtout avec la boîte manuelle à cinq rapports. Si vous optez pour l’automatique, il s’agit de la même unité à quatre rapports proposée avec le V6 et ça ne s’améliore pas avec le « quatre ». Légèrement en retrait au chapitre des performances, le modèle à moteur quatre cylindres est plus agile et plus léger. Il offre en conséquence un agrément de conduite plus équilibré tout en se vendant moins cher. Une fois de plus, l’équilibre l’emporte sur la puissance.
FEU VERT
Prix compétitifs
Finition sérieuse
Tenue de route correcte
Silhouette élégante
FEU ROUGE
Places arrière exiguës
Boîte automatique dépassée
Piètre visibilité arrière
Moteur V6 décevant