Hyundai Tucson/Kia Sportage, le temps est venu
Même Einstein ne l’avait pas vu venir. La configuration de l’espace-temps n’est pas la même dans le domaine de l’automobile qu’ailleurs dans l’univers. Et plus le temps passe, plus il semble en distorsion par rapport à la réalité du moment. Encensé à ses débuts en 2005, le duo formé par le Hyundai Tucson et le Kia Sportage n’est plus l’ombre de ce qu’il a été. La preuve ? En 2006, Le Guide de l’auto tenait un match comparatif entre VUS compacts. Le Tucson terminait troisième. Deux années plus tard, même match et le Tucson croupissait au neuvième rang… sur onze véhicules !
Question de raviver un peu l’intérêt, le Tucson et le Sportage profitent d’un dépoussiérage en 2009. La par- tie avant du Sportage s’avère nettement plus moderne qu’avant, les phares, la grille de calandre et le pare-chocs ayant été modifiés. La partie arrière aussi a été touchée quoique de façon beaucoup plus subtile. Le tableau de bord a été rafraîchi mais, sur les photos dévoilées, on ne voit pas grand changements ! Sur le Sportage le plus haut de gamme (LX-V6), on pourra écouter la radio satellite Sirius. D’après les photos, les changements sont beaucoup plus subtils chez Hyundai. Cette année, Hyundai offrira une édition spéciale version 25e anniversaire (on se souvient de la Pony 1983 !). Il sera alors possible d’obtenir un Tucson à quatre cylindres avec toit ouvrant et GPS Garmin inclus dans le tableau de bord. Est-ce une façon pour Hyundai de démontrer qu’après un départ pénible, elle a su trouver sa route en Amérique ? Quant aux dimensions et à la mécanique, c’est le statu quo le plus statu quo qu’on puisse imaginer...
Mécanique inchangée
Ce duo de VUS compacts compte donc toujours sur deux moteurs. Il y a tout d’abord un quatre cylindres de 2,0 litres de 140 chevaux et 136 livres-pied de couple. Même si ses prestations ne sont pas très reluisantes, il demeure économique avec une consommation d’environ 11 litres aux 100 km. Le V6 de 2,7 litres, lui, fort de ses 173 chevaux et 178 livres-pied de couple fait preuve de plus de dynamisme même s’il n’a pas encore la verve de plusieurs concurrents. Sa consommation de 11,9 litres aux cent kilomètres selon Transport Canada est plutôt optimiste. Un essai récent, avec une traction (roues avant motrices) a plutôt révélé une moyenne de 12,7. Ajoutez environ un demi-litre aux cent kilomètre avec un modèle à rouage intégral.
Avec les prix de l’essence qui grimpent immodérément, le quatre cylindres prend toute son importance. D’ailleurs, il peut remorquer autant que le V6, soit 454 kilos (1 000 livres). Et chez Hyundai, ce V6 doit se battre contre la concurrence fratricide du Santa Fe, plus gros, plus moderne, qui peut remorquer davantage tout en coûtant et en consommant à peine plus. Voilà qui amène de l’eau au moulin du quatre cylindres, proposé avec une transmission manuelle, une rareté dans ce créneau.
Les Tucson et Sportage sont offerts avec la traction ou l’intégrale. Il arrive souvent que le mariage V6 et traction amène un effet de couple important dans la direction lors d’accélérations vives. Dans le cas présent, cet effet est bien maîtrisé la plupart du temps et l’intégrale vient définitivement réduire cet indésirable effet à zéro. Cette intégrale n’est pas destinée à jouer les chèvres de montagnes mais améliore grandement la qualité de la traction durant l’hiver.
La vie à bord
La présentation intérieure des deux modèles diffère et c’est simplement une question de goût qui fait pencher les gens d’un bord ou de l’autre. Dans les deux cas, cependant, les modèles haut de gamme proposent un détestable volant (non réglable en profondeur) recouvert d’un cuir trop glissant. D’ailleurs, le cuir des sièges fait plutôt penser à de la cuirette. Les versions moins huppées reçoivent des sièges en tissu qui ne sont pas chauffants.
La plupart des versions ont droit à un climatiseur. Sur un des Tucson essayés récemment, le compresseur du climatiseur était anormalement bruyant, surtout à l’arrêt avec le pied sur le frein. Sans doute une question d’ajustement. Parlant de bruit, mentionnons que le toit ouvrant ne péchait pas par excès de silence lorsqu’il était ouvert. La plupart des plastiques ne paient pas de mine même si leur qualité est assez bonne. La banquette de la deuxième rangée n’est pas des plus confortables même si on a déjà vu pire. L’espace pour la tête et les jambes est correct, par contre on se demande parfois où mettre les coudes ! De plus, le dossier est trop dur pour les physiques douillets. Au moins, les dossiers s’inclinent pour améliorer le dodo. Ces dossiers se rabattent à plat pour agrandir l’espace de chargement. Ils sont d’ailleurs recouverts du même dur plastique noir s’égratignant trop facilement qui se trouve sur le plancher du coffre.
Avec ce type de recouvrement, il faut absolument prendre le temps de sécuriser les objets qu’on y place. Ayant eu à transporter un escabeau « lousse » dans le coffre, je peux vous assurer qu’après deux ou trois coins de rue, des mots, généralement réservés aux impies, commençaient à jaillir de ma bouche... Heureusement, le seuil de chargement est bas et le dessus du pare-chocs est recouvert de caoutchouc pour le protéger des égratignures. Le hayon n’ouvre pas très haut mais il faut noter que la lunette ouvre séparément, ce qui est toujours apprécié. Les Kia Sportage et Hyundai Tucson n’ont peut-être plus l’aura qu’elles avaient mais le petit face lift qu’elles reçoivent cette année devrait leur donner un peu de pep avant leur refonte complète d’ici deux ans.
FEU VERT
Lignes mignonnes
Excellent rapport prix/équipement
Habitacle confortable
Comportement routier honorable
Finition très correcte
FEU ROUGE
Moteur V6 assoiffé
Moteur 4 cylindres peu enjoué
Cuir du volant glissant
Direction offre peu de feedback
Automatique quelquefois lente