Lexus LS 2016: Le blues du businessman

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Alain Morin

« J’passe la moitié de ma vie en l’air, entre New York et Singapour, je voyage toujours en première ». Cet homme dont Luc Plamondon parle, ne conduit pas une Ferrari, ni une Rolls-Royce. Il conduit une Lexus LS. Pourquoi? Aucune idée, c’est comme ça. Je ne l’ai jamais imaginé conduire autre chose. 

La LS est la voiture la plus remarquable de Lexus, la marque de prestige de Toyota,. Son principal mérite est de se faire oublier. Qu’on la conduise ou qu’on la regarde, rien ne s’en dégage, rien ne transpire. Elle est un nuage dans un ciel nuageux, un arbre dans la forêt. Et pour plusieurs, c’est parfait comme ça. Il y a deux ans, dans le but de lui donner un début de personnalité, les designers lui ont greffé la calandre en forme de sablier propre aux produits Lexus et contre toute attente, elle lui va à ravir. Remarquez qu’il s’agit d’un commentaire purement subjectif.

Court ou long, pour les longs trajets

L’habitacle donne davantage dans le monacal que dans l’automobile. Une fois les portières refermées, le silence est impressionnant et nul n’a envie de le troubler. Le tableau de bord est une œuvre d’art, tant les pièces s’insèrent bien les unes dans les autres et la qualité des matériaux est relevée. Il faut voir et toucher pour apprécier véritablement. Aucune folie ne vient perturber l’œil, aucune faute n’entraîne de commentaires négatifs. Toutes les commandes tombent parfaitement sous la main et sont faciles à utiliser. Curieusement, il se dégage tout de même une certaine chaleur de cet ensemble, sans doute grâce aux boiseries chics.

Les sièges avant offrent un confort quasiment extrême. La banquette arrière, elle, offre un confort extrême, point à la ligne. Et ça, c’est pour la version de base. Car imaginez-vous qu’un empattement de 2 970 mm, ce n’est quelquefois pas suffisant. Alors il y a la version allongée (L) qui l’amène à 3 090. Ces 120 mm de plus bénéficient aux passagers arrière qui peuvent prendre toutes leurs aises. 

Comme on s’en doute, l’équipement de série ne fait pas défaut, mais c’est surtout les versions L qui dorlotent leurs occupants, surtout ceux à l’arrière, comme bien peu de limousies savent le faire. Imaginez : système de contrôle de la température à quatre zones, capteur infrarouge de température corporelle (eh oui), sièges arrière à action de masage et bien davantage. Ce type de voiture aux places arrière démesurément luxueuses connaît un succès fou dans certains pays comme la Chine. Nul doute que Lexus y fait des affaires d’or.

Sous le capot, deux motorisations sont proposées. La LS 460 – ou LS 460 L – compte sur un V8 de 4,6 litres (d’où le 460 du nom de la voiture). Il déballe ses 360 chevaux avec une douceur et une souplesse quasiment infinies. Une boîte automatique à huit rapports s’occupe de les diriger aux quatre roues avec tout autant de délicatesse. C’est à se demander s’il y a des organes mécaniques! Évidemment, un gros moteur ça prend de l’essence. Avec un peu de bonne volonté, on peut s’en tirer avec une consommation moyenne de 11,0 ou 11,5 l/100 km, ce qui est quand même très respectable pour une voiture aussi lourde et puissante.

Pour l’environnementaliste aisé

On peut avoir du fric et une conscience sociale, les deux n’étant pas indissociables. Lexus a pensé à ces rares personnes et a concocté la LS 600h L dotée d’un V8 de 5,0 litres qui, associé à deux moteurs électriques, développe la bagatelle de 438 chevaux. La transmission est à rapports continuellement variables – CVT – et si ce type de boîte offre un rendement habituellement frustrant dans des compactes et sous-compactes, il n’en est rien dans la LS 600h L. Elle répond avec rapidité et, surtout, avec une onctuosité toute Lexus. 

On se doute bien qu’un tel monument de luxe et de technologie ne soit pas un monstre prêt à dévorer les pistes de course. Hybride ou pas, la LS est plutôt faite pour les autoroutes, où elle peut rouler des heures et des heures sans que son conducteur soit le moindrement fatigué. Les courbes prises trop rapidement ne sont pas sa tasse de thé, même lorsque le mode Sport est engagé et même si son propriétaire a pris soin d’opter pour le groupe optionnel F Sport, disponible uniquement sur la LS 460 à empattement court. Ça en dit long sur la vocation des deux autres versions.

On est loin, très loin du comportement routier incisif des créations allemandes. Ce qu’elle perd en plaisir de conduire, la gamme LS le gagne en fiabilité, ce qui sied superbement bien à son caractère placide, effacé même. 

Le businessman aurait voulu être un artiste pour pouvoir crier qui il est… mais il n’est pas un artiste. On le voit mal en Ferrari ou en Rolls-Royce…

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