Toyota Tundra 2016: L'instinct du tueur a fait défaut

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Jean-François Guay

Malgré les succès de Toyota à l'échelle de la planète, il existe une catégorie où le géant japonais ne réussit pas à s'imposer. Laquelle ? Vous l'avez deviné : celle des camionnettes pleine grandeur. Reconnu comme étant le dernier bastion des constructeurs américains, autant Ford, GM que Chrysler ne laissent aucune chance à Toyota. Pourtant, ce n'est pas parce que les ingénieurs japonais n'ont pas essayé. Lorsque ces derniers font un pas en avant, ceux des Trois Grands partent au pas de course pour maintenir leur avance.

Pire encore, Nissan fait un pied de nez à Toyota cette année en dévoilant un Titan à moteur diesel. Pour se démarquer de la concurrence, il y a longtemps qu'on conseille à Toyota d'affranchir le Tundra avec le diesel. Mais non, Toyota a toujours fait la sourde oreille. Or, l'occasion du siècle s'est présentée en 2009 et 2010 quand GM et Chrysler étaient étendues au tapis à cause de la crise financière. À l'époque, le lancement d'un petit moteur diesel aurait porté un dur coup au Ram 1500, lequel s'est repris de belle façon depuis en offrant une telle motorisation. Il faut croire que Toyota n'a pas l'instinct du tueur dans l'arène des pick-up ! Si Toyota avait mis autant d'effort à développer un moteur diesel dans le Tundra qu'à peaufiner ses véhicules hybrides, il aurait mis la main ad vitam aeternam sur le titre de numéro un mondial des constructeurs.

Les ventes

Il est bon de mentionner que la refonte du Tundra en 2014 lui a permis d'augmenter ses ventes de 44 % au Québec, et ce, dès la première année. Statistiquement parlant, il se vend au Québec un Tundra pour deux Chevrolet Silverado 1500, trois GMC Sierra 1500, cinq Ram 1500 et neuf Ford F-150. Les chiffres démontrent également que le Tundra est huit fois plus populaire que le Nissan Titan. Reste à savoir si le nouveau Titan fera une percée. Et si oui, au détriment de quel modèle ? Toyota doit se croiser les doigts... Mais, attendons voir la réaction des consommateurs.

Il y a deux ans, les changements les plus notables concernaient le dessin de la calandre, du capot, des phares et des feux arrière. L’intérieur est désormais mieux agencé et ressemble au F-150. Pour faciliter la manipulation de certaines fonctions (avec le port de gants par exemple), la taille de certains boutons ou commandes a été amplifiée. Les espaces de rangement sont nombreux et la console centrale dissimule un vaste coffre. On trouve également une cache sous la banquette arrière.

Une configuration facile

Par rapport aux camionnettes américaines dont le catalogue des spécifications techniques est aussi épais qu'un vieux bottin téléphonique, la configuration d'un Tundra est beaucoup plus facile. Au départ, l'acheteur doit choisir entre dix modèles de carrosseries et châssis préassemblés; lesquels varient selon le type de cabine (régulière, Double Cab ou CrewMax), la longueur de la benne (5,5 pi, 6,5 pi et 8 pi) et le mode de propulsion (4x2 ou 4x4). Par la suite, il suffit d'opter pour l'équipement et le degré de finition entre sept versions offertes : standard, SR5, SR5 Plus, TRD, Limited, Platinum et 1794. Cela paraît compliqué ? Sachez que les modèles américains offrent deux sinon trois, quatre fois plus de combinaisons possibles à cause, notamment, de la multiplication des moteurs et des rapports de pont.

La mécanique du Tundra est simple. On trouve deux moteurs V8 et une boîte automatique à six rapports. Le V8 de 4,6 litres développe 310 chevaux et 327 livres-pieds de couple. La capacité de remorquage du 4,6 litres avec un ratio de différentiel de 3,91 est de 3 085 kilos (6 800 lb). Quant au V8 de 5,7 litres, il produit 381 chevaux et 401 livres-pied de couple. Deux rapports de pont sont offerts : 4,10 ou 4,30 avec le groupe remorquage. Le poids maximum tractable est de 4 763 kilos (10 500 lb) avec l'équipement approprié.

La puissance se manifeste au moindre coup d'accélérateur. En revanche, les motoristes n'ont développé aucune technologie pour rivaliser avec les modèles américains qui ont réussi à réduire leur consommation grâce à des astuces comme l'injection directe, la désactivation des cylindres, une boîte à huit rapports, des V6 à essence ou diesel, etc. Malgré tout, on ne peut rien reprocher aux groupes motopropulseurs de Toyota, lesquels sont généralement fiables et efficaces.

Sur la route, le Tundra est parfois empesé et manque d'agilité. Les réactions de la direction et des suspensions donnent l'impression de conduire une camionnette 3/4 de tonne plutôt qu'une camionnette d'une demi-tonne. Mieux vaut charger la benne lourdement pour améliorer le comportement routier.

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