Volkswagen Golf 2016: Pur plaisir
Il existe une statistique fort révélatrice au sujet de la Volkswagen Golf. C’est la voiture la plus vendue au Canada avec une boîte de vitesses manuelle. Qui plus est, ce sont les Québécois qui optent le plus souvent pour un tel équipement. Voilà qui explique ce que j’écrivais il n’y a pas si longtemps après avoir conduit une Golf GTI de précédente génération. « Avec ses 200 chevaux (210 aujourd’hui), sa direction vive comme le discours de Louis-José Houde et sa grande prédilection pour les routes tordues, elle déclenche chez vous une dépendance dont on ne peut se défaire avec une simple Nicorette ».
Nul besoin d’en rajouter pour faire la preuve que la Golf affiche un agrément de conduite qui réussit à faire oublier que sa fiche en matière de fiabilité n’est pas au sommet des sondages.
Bien sûr, les versions GTI et R, cette dernière avec 292 chevaux et la transmission intégrale, sont les mieux nanties à tous points de vue, mais la TSI et même la TDI à moteur diesel ont de nombreux adeptes. Cette dernière notamment est d’une sobriété à donner des maux de tête aux pétrolières. Avec un réservoir à carburant un peu plus généreux, on établirait de nouveaux records de distance avec un seul plein.
Bon moteur de base
La TSI, quant à elle, tire un très bon parti de son moteur de 1,8 litre turbocompressé de 170 chevaux, au point où on le croirait plus puissant que les chiffres officialisés par Volkswagen. Son seul handicap réside du côté des accélérations en raison d’un léger temps de réponse. Je dois préciser que la voiture d’essai misait sur la boîte automatique à six rapports qui, dans le cas présent, ne semble pas assez efficace pour faire oublier la boîte mécanique.
Quoi qu’il en soit, la consommation est fortement tributaire de la conduite pratiquée. En mode « plaisir », on aura du mal à faire mieux que 8,2 litres aux 100 km tandis qu’une certaine modération vous récompensera d’une moyenne de 6,8 litres aux 100 km. Puisque l’on en est au chapitre de la consommation, comment expliquer que VW prive le marché canadien de la Golf électrique, réservée exclusivement au marché américain ?
Selon moi, il s’en vendrait des tonnes et il se pourrait même que je sois preneur. Imaginez pouvoir ajouter le plaisir de la propulsion électrique à une petite voiture déjà emballante à conduire. Allez, sortez vos pancartes et allez protester chez les concessionnaires de la marque.
Pour revenir à nos versions essence, mentionnons que le freinage et la direction ne commandent aucune remarque négative, comme sur la plupart des voitures modernes. Seul le volant s’embarrasse de trop nombreux pitons (14) dont le toucher exige quasiment des doigts de fée. Quoique j’aie réussi à programmer sans mal l’ordinateur de bord et ses nombreuses fonctions, une première pour le « techno-nouille » que je suis.
Au chapitre des reprises, on se sent rassuré quand vient le moment de doubler, une manœuvre qui s’effectue en un peu plus de 6 secondes. La TSI de cet essai m’est apparue comme une sorte de compromis entre la Golf la plus ordinaire et la version GTI qui s’adresse aux vrais mordus. Sa suspension dont le débattement sur mauvais terrain procure un confort appréciable sans que la tenue de route s’en ressente de façon notable. À la limite, l’arrière confirme la présence d’un léger survirage. Il n’y a cependant pas de souci à se faire pour une si légère incartade.
Redoutable maniabilité
Surtout, que l’attrait premier de cette Volks est son comportement en ville ou sur des routes de campagne où son agilité nous remplit d’aise. Sa maniabilité de tous les instants est un délice et demeure l’argument suprême auprès de ceux et celles qui font confiance à la Golf et cela, malgré la litanie de problèmes ayant affecté la marque allemande au cours de la précédente décennie. S’il faut en juger par la qualité de l’assemblage de notre VW Golf, le constructeur allemand semble avoir fait de beaux progrès, témoin l’absence totale de bruits de caisse, quelle que soit la profondeur de nos nids-de-poule. Trop occupé pour m’arrêter à des détails aussi triviaux que la banquette arrière, j’imagine que vous savez qu’il y a là moins d’espace que dans une Mercedes Classe S.
Au moment de baisser le rideau, je vous dirais que si l’agrément de conduite fait partie de votre individualité, vous serez comblé par cette TSI et encore plus par la GTI. Par ailleurs, si le plaisir de conduire vous laisse béat, achetez-vous une Sentra, une Corolla ou toute autre sous-compacte sans saveur.