BMW i8 2016: Moderne et magique

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Marc Lachapelle

BMW a créé très peu de grandes sportives en plus d’un demi-siècle. Les 507, M1 et Z8 ont cependant toutes été uniques et marquantes. Aucune n’aura toutefois démontré la vision, l’audace et la maîtrise technique du constructeur bavarois avec autant d’éclat que la spectaculaire i8 qui est devenue, à bien des égards, la première sportive entièrement nouvelle de l’ère moderne.

Version de série du prototype Vision Efficient Dynamics qui rayonnait sur la couverture du Guide de l’auto 2012, la i8 a été développée et mise en production en à peine plus de trois années. C’est déjà phénoménal, si l’on considère le niveau étourdissant de complexité, de nouveauté et de difficulté de sa conception.

On est vite doublement impressionné en passant plus de temps à ses commandes et en complétant tous les essais et toutes les mesures souhaitées, en terrain connu. À vivre une semaine entière avec cette sportive racée, parfaitement unique, on constate à quel point elle est originale, performante et raffinée.

Un oiseau rare

À vrai dire, l’esprit, le caractère et le brio de la i8 se trouvent entiers dans ces portières en élytre qui la rendent déjà exotique. Ces grandes ailes s’ouvrent et se referment à deux doigts, sans le moindre effort, avec le son net et sourd de la qualité. Elles combinent les seuls panneaux en aluminium de la carrosserie, fixés à des cadres faits du même plastique renforcé de fibre de carbone (PRFC) que la coque de l’habitacle.

Cette structure légère et robuste est elle-même posée sur un châssis en aluminium et en fibre de carbone auquel sont boulonnées les composantes du groupe propulseur hybride et les suspensions. Les autres panneaux de la carrosserie sont en thermoplastique, donc antirouille et à l’épreuve des chocs.

On se glisse à bord facilement, malgré des seuils larges et hauts. L’habitacle est lumineux, la visibilité très correcte, même avec un large montant arrière et une lunette qui n’a rien de panoramique. La cabine est séparée du compartiment-moteur arrière par une double glace dont le verre ultramince insonorise sans alourdir. Une première pour l’automobile. Le coffre, sous le hayon en verre, est microscopique. Oubliez le golf. Peut-être un sac de bowling. On y dépose surtout le câble de recharge dont le pistolet reste d’ailleurs verrouillé pendant l’opération.

Le dessin du tableau de bord est fluide, la qualité des matériaux et la finition irréprochables. Partout, on voit et on touche des cuirs cousus magnifiques, tannés avec un extrait de feuilles d’olivier, un procédé non polluant. Les sièges sont bien sculptés, leur coussin hélas un peu court pour un maintien parfait des cuisses. La i8 est présentée comme une 2+2 mais ses places arrière sont tout juste utilisables pour un adulte : tête au plafond, dossier quasi vertical.

Sur le volant en cuir, une mince ligne aussi bleue que les ceintures de la finition Halo optionnelle. Des lignes rouges s’illuminent sur les contreportes et le tableau de bord, de part et d’autre de la nacelle où logent les cadrans virtuels. Ils virent du gris au rouge-orangé quand on passe du mode Comfort au mode Sport et au bleu en mode EcoPro.

Comme sur un tapis magique

Les commandes sont simples et à portée de doigt. Une pression sur le bouton Start, une autre sur celui du frein de parc électronique et la i8 démarre, en silence. Le moteur électrique de 129 chevaux (96 kW) vous emmène facilement à plus de 110 km/h en entraînant les seules roues avant. Votre autonomie électrique sera d’au plus 29 km, le mieux que nous ayons obtenu après une recharge qui dure un peu plus que les 4 heures annoncées.

Sur l’autoroute, la i8 est vraiment douce et silencieuse pour une sportive, sauf sur une chaussée très rugueuse. Elle absorbe étonnamment bien les fentes et saillies les plus grosses et sautille sur les petites.

Poussez le sélecteur électronique vers la gauche pour passer en mode Sport et le tricylindre turbocompressé de 1,5 litre et 228 chevaux monté à l’arrière se réveille et se joint au moteur électrique. Avec quatre roues motrices, vous atteignez 100 km/h en 4,3 secondes, un grognement sourd et réjouissant plein les oreilles. En quelques dixièmes de mieux que promis.

En courbe rapide, la i8 sous-vire d’abord légèrement. Un peu d’accélérateur et les roues avant vous ramènent vers le point de corde avec le couple du moteur électrique. Reste à voir si elle aime les circuits. Sur un dernier trajet mixte de 30 km, nous avons obtenu 1,6 l/100 km en mode EcoPro. Et il restait 3 km d’autonomie électrique à l’arrivée. Vous ne trouverez pas de sportive plus moderne, écolo et frugale. Et rares sont celles qui font sourire autant.

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