Volvo XC90 2016: L’avant-garde, façon suédoise

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Alain Morin

« Nous lui souhaitons d’être à la fois avant-gardiste mais pas trop, puissante mais économique à la pompe, sécuritaire mais pas trop lourde, prestigieuse mais de prix réaliste ». Tel était le message que le Guide de l’auto de l’an dernier voulait passer à Volvo pour son futur XC90. Un an plus tard, pouvons-nous dire que la mission est réussie?

Oui et non. Tout d’abord, précisons que ce nouveau VUS intermédiaire est plus joli en personne qu’en photo. Il s’agit d’une évaluation purement subjective et vous avez le droit de penser le contraire. Le tableau de bord est sans doute l’un des plus épurés jamais construit (si l’on fait abstraction des créations d’avant 1910). Les appliqués de bois, les cuirs et le chrome forment un tout harmonieux et savamment assemblé, et mettent en évidence l’écran vertical qui est, en fait, une tablette. Cette disposition verticale est nettement plus logique que l’horizontale habituelle, par exemple quand on suit une route avec l’aide du GPS. Bien que plusieurs confrères aient encensé le système Sensus de Volvo, je ne l’ai pas trouvé très convivial. Je plains la personne qui n’a aucune expérience avec une tablette (ça se trouve) d’utiliser celle-ci. Bref, un cours s’impose avant de quitter le concessionnaire avec votre nouveau XC90. Non, AVANT de l’acheter… 

Ah, les sièges de Volvo…

Cependant, cela n’altère en rien le confort des sièges, autant à l’avant qu’à la seconde rangée. Certaines contrées proposent des XC90 à cinq places mais, en Amérique, seule la version à sept places est offerte. Les gens prenant place à la troisième rangée trouveront que l’espace pour la tête est correct et, pour avoir le moindrement d’espace pour loger leurs pieds, la collaboration de la personne assise juste devant est obligatoire. Une fois le dossier de la troisième rangée de sièges relevée, il reste suffisamment de jeu pour y empiler plusieurs sacs d’épicerie. 

Le châssis du XC90 est tout nouveau. Baptisé SPA (Scalable Product Architecture), il servira de base aux futures S60, S80 et possiblement à d’autres modèles. Les ingénieurs y ont accroché des suspensions indépendantes aux quatre roues et un moteur à la fiche technique surprenante. Ce petit quatre cylindres de 2,0 litres, qui équipe la livrée T6, est à la fois turbocompressé et surcompressé. Il a beau être assez puissant – 320 chevaux et 295 livres-pied de couple –, il est responsable du déplacement de plus de 2 200 kilos… Durant ma semaine d’essai, la consommation moyenne s’est établie à 11,6 l/100 km d’essence super.

Une version hybride

L’autre moteur (T8) est celui du T6, mais auquel on a ajouté deux moteurs électriques. Un situé entre le moteur et la transmission et un second entre les roues arrière, ce qui en fait un hybride toutes roues motrices. Selon Volvo, il serait possible de parcourir 32 km en mode électrique uniquement, mais permettez-nous d’être sceptiques. Ce modèle débarquera chez les concessionnaires canadiens à l’automne 2015.

Étonnamment, sur la route, le XC90 semble plus léger qu’il est en réalité. Félicitons la direction parfaitement dosée et les suspensions bien calibrées. Attention, « bien calibrées » ça ne veut pas dire sportives. Le XC90 tient très bien la route, sans roulis exagéré. Mais il est vite évident que les circuits ne sont pas sa tasse de thé malgré un mode Dynamic qui raffermit la direction, rend l’accélérateur plus sensible et ordonne à la gestion électronique du moteur d’être un peu plus agressive. Il y a aussi un mode Eco, vraiment Eco et qui ne sera utilisé qu’en de rares occasions. Toujours dans un but écologique, quand le véhicule est à l’arrêt, le moteur stoppe, gracieuseté d’un système Start/Stop. Comme chaque remise en route engendre des vibrations, il n’est pas long qu’on désire désengager ce système. Or, il faut trouver comment faire… Et après quelques mots sans doute inconnus de la langue suédoise, on finit par tomber sur l’icône tant désiré.

On voulait le nouveau XC90 avant-gardiste? Il l’est au chapitre de la motorisation et de l’infordivertissement avec sa tablette. On le voulait puissant et économique à la pompe? Dans les deux cas, il l’est mais pas exagérément. On le voulait sécuritaire? Il l’est presque. Si ce n’était de cette tablette qui demande de quitter la route des yeux chaque fois qu’on veut s’en servir, il aurait une note parfaite. On le voulait prestigieux? Le nom Volvo n’a plus la même aura qu’il y a quelques décennies. On le voulait à un prix réaliste? Il l’est. Heureusement, car à prix égal, bien des gens vont lui préférer un BMW ou un Mercedes-Benz.

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