Volkswagen CC 2016: Le cycle de la vie

Publié le 1er janvier 2016 dans 2016 par Alain Morin

l est intéressant de relater la vie d’une voiture de ses débuts jusqu’à sa fin, « dust to dust » comme on dit en latin. Au départ, ce n’est qu’une idée. Puis, on fait des réunions. Puis, on fait davantage de réunions. Les designers font des esquisses, les ingénieurs cherchent la plate-forme parfaite, les comptables tempèrent les passions. Quand tout est ficelé, le président donne son imprimatur. 

Et là, ça décolle! Exalté, le département de marketing crée des pages et des pages de documents qui parlent de la future voiture comme de la plus belle création que la Terre n’ait jamais portée, l’Internet s’enflamme. Dévoilement dans un grand salon de l’auto, les journalistes sont heureux, ils auront du matériel à vendre. Les concessionnaires sont heureux, ils auront du matériel à vendre. Au début, c’est la folie furieuse et les salles de démonstration sont bondées. Puis, l’attrait de la nouveauté s’estompe. Petit facelift quelques années plus tard, question de susciter un peu d’intérêt autour du modèle. Ensuite, il devient encombrant ce modèle. Pour limiter les coûts et en attendant la relève, on supprime les versions et les motorisations les moins populaires. Puis, sans qu’on s’en rende compte, la vedette s’éteint dans son sommeil.

Pour la suite des choses

La Volkswagen CC, qui s’appelait Passat CC dans une autre vie, ne s’est pas encore éteinte, mais on sent que la fin est proche. Cette année, par exemple, un seul moteur et une seule transmission sont offerts. Dans les derniers salons, Volkswagen a traîné une foule de concepts, tous avec des noms qui se ressemblent. L’un de ceux-là, le Sport Coupe GTE présenté au Salon de Genève (qui s’apparente au C Coupe GTE Concept réservé à la Chine semble-t-il) serait la prochaine CC et n’aurait plus rien à voir avec la Passat. Car même si la Passat CC est devenue simplement CC en 2012, elle a conservé le châssis de ladite Passat. C’est simple, non?

Quoi qu’il en soit, la CC continue son petit bonhomme de chemin. Ses lignes joliment arrondies sont toujours d’actualité et font que pratiquement plus personne ne l’associe à la Passat, devenue assez ordinaire, merci. Dans l’habitacle de la CC, les matériaux sont de belle facture, l’assemblage est réussi et le design… parfaitement Volkswagen. Le tableau de bord, par exemple, malgré un beau mariage de couleurs et matériaux, a été dessiné par des gens plus logiques que passionnés. Ou des passionnés de logique. Cependant, quand on vient juste de conduire une toute nouvelle Golf, on se rend compte que le temps a fait son œuvre. Par exemple, le levier du régulateur de vitesse de la CC est à des lieux de la simplicité d’opération des commandes de la Golf. 

Les sièges, fidèles à la réputation allemande, sont fermes mais confortables. L’espace à l’avant ne fait pas défaut mais on ne peut pas en dire autant à l’arrière. Remarquez que la CC est une voiture plutôt imposante et que le dégagement pour les jambes et la tête est correct. C’est l’entrée et la sortie qui risquent de faire sourire les passants… Quant au coffre, son ouverture est passablement grande et sa contenance fort acceptable. 

Adieu V6

Cette année, un seul moteur est proposé. Encore une fois, la logique a primé. Adieu le V6 de 3,6 litres qui n’a jamais été reconnu comme un modèle de sobriété. Volkswagen lui a préféré le 2,0 litres turbocompressé dont la puissance et le couple sont amplement suffisants pour réaliser des accélérations et reprises dignes de ce nom. Sans aucun doute à cause de ventes trop faibles, la boîte manuelle n’est plus offerte. Seule l’automatique à six rapports demeure. La fin du V6 signifie aussi la fin du rouage intégral. Désormais, seules les roues avant sont motrices. Notre dernière prise en main d’une CC s’est faite l’hiver dernier, au pire d’une crise frigorifique. Sans trop faire attention à la consommation, nous avons obtenu une moyenne de 9,3 l/100 km en roulant environ 80 % du temps sur l’autoroute. En été et avec une conduite relaxe, il est parfaitement envisageable d’obtenir 8,5 l/100 km, comme nous l’avons déjà fait. 

Malgré son moteur turbo et sa suspension assez dure, la CC n’est pas une voiture sport. Par contre, elle amènera ses occupants à bon port sans le moindre souci et avec classe, ce qui n’est pas rien. Il y a fort à parier qu’il s’agit de la dernière année de production de la CC dans sa livrée actuelle. Déjà, dans les officines de Volkswagen, on doit commencer à créer pages et des pages de documents qui parlent de la future voiture comme de la plus belle création que la Terre n’ait jamais portée…

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