Comparo des VUS sous-compacts: L’avenir est petit!

Publié le 16 août 2016 dans Matchs comparatifs par Alain Morin

Ce match comparatif s'est tenu à l'été 2015 et a été publié dans le Guide de l'auto 2016

Tout allait parfaitement bien. Les VUS se vendaient comme des gros pains chauds, les gens étaient heureux et tout à coup, vlan! Une crise économique sans précédent. General Motors et Chrysler ont même déclaré faillite, c’est vous dire.

C’était en 2008 et 2009. Durant les années suivantes, le prix du pétrole aidant, les Américains (ça inclut les Canadiens mais comme nous sommes dix fois moins nombreux, nous ne nous enfargerons pas dans les fleurs du tapis) ont donc commencé à penser petit. Plus petit serait davantage juste. Ceux qui possédaient un grand VUS le changeaient contre un VUS intermédiaire. Ceux qui roulaient déjà en VUS intermédiaire lorgnaient les VUS compacts et ceux qui étaient propriétaire d’un VUS compact regardaient… ailleurs car il n’y avait pas de VUS sous-compact.

On le sait. L’Humain n’apprend jamais de ses erreurs. Dès que les prix du précieux liquide ont moindrement descendu, la folie des grandeurs a repris de plus belle. Mais comme le pétrole n’a pas tendance à demeurer abordable longtemps, le besoin était créé. Et quand il y a un besoin, il faut un produit pour le combler. Les constructeurs ont bien compris que les gens n’avaient pas envie de se départir de leur VUS, convaincus que ce type de véhicule est plus sécuritaire malgré un centre de gravité plus élevé et un sentiment, erroné, d’invincibilité. Et puis, avouons-le, un VUS c’était cool (ça l’est encore). Dans un monde où la conscience environnementale prenait de plus en plus d’importance, un petit VUS c’était encore plus cool.

Baby Boom

Ça tombait bien. En Europe, il y avait tout plein de petits VUS. Buick est allé piger dans le catalogue d’Opel, la marque maison germanique, et est revenue avec un Encore, construit sur la plate-forme de la sous-compacte Sonic. Chevrolet a repris le Encore et en a fait un Trax. Nissan a amené sur nos terres un amusant crapaud, le Juke. Mitsubishi avait un RVR prêt à traverser le Pacifique (il a d’abord été commercialisé au Japon) et Subaru pouvait compter sur la plate-forme de sa fidèle Impreza pour en tirer une version presque VUS. Kia, sans doute plus par chance que par prévoyance, offrait déjà le très intéressant Soul. Cette année, Jeep, Honda et Mazda entrent dans la danse avec leurs Renegade, HR-V et CX-3, respectivement.

Au moment d’écrire ces lignes (mi-juin 2015), le Mazda CX-3 est en vente depuis quelques semaines, Honda s’apprête à faire de même avec son HR-V et, après avoir réglé quelques pépins, Jeep a recommencé à vendre son Renegade. De son côté, le Fiat 500X, un dérivé du Renegade sera bientôt disponible. Il était donc temps pour le Guide de l’auto de voir ce qui en retournait.

Et pour tenter de voir ce qu’il pourrait en retourner d’ici quelques années. Les prix de l’essence vont continuer à augmenter même si, à l’occasion, une crise économique vient contrer cette troublante vérité. D’un autre côté, il faut avouer que petit ne rime plus avec austérité ou tristesse. Rouage intégral, moteurs de faible cylindrée mais habituellement puissants, boîtes de vitesses modernes, équipement de base relevé, niveau sonore bien contenu, performances viriles. Décidément, être petit n’aura jamais été aussi agréable!

Deux journées de plaisir

Les 27 et 28 mai 2015, nous avons donc tenu un match comparatif entre huit de ces VUS sous-compacts. Au début, nous avions pensé au Chevrolet Trax, au Mazda CX-3, au Honda HR-V, au Jeep Renegade, au Mitsubishi RVR et à la MINI Countryman. En y regardant de plus près, on s’est rendu compte que le Nissan Juke et le Kia Soul « fittaient » très bien dans le décor, autant par leurs dimensions que leur prix ou leur vocation. Et même si son empattement et sa longueur totale sont quelques millimètres plus longs, le Subaru XV Crosstrek peut aussi faire partie de l’équation. Si elle avait été encore de ce monde, la Toyota Matrix aurait aussi été invitée au party.

Tous les véhicules désirés étaient présents lors de nos journées de match. Tous? Non. Le Jeep Renegade nous a fait faux bond.

Place au match des VUS sous-compacts!

Photo: Jeremy Alan Glover

#1: Mazda CX-3
Le magicien

Après le succès du CX-5, construit sur la plate-forme de la Mazda3, plusieurs attendaient son petit frère, le CX-3 qui, lui, est dérivé de la nouvelle Mazda2. Et il n’a pas déçu, ce benjamin de la famille Mazda!

Tout d’abord, tout le monde a été conquis par sa bouille. Comme le résume si bien Nadine Filion : « Clairement, c’est le Mazda CX-3 qui se démarque. D’abord, il est le plus joli du lot… ». Brigitte Duval trouve que « tous les modèles de la gamme Mazda sont trop pareils. Ils sont tous beaux, mais rien ne les distingue vraiment entre eux ». L’habitacle a aussi impressionné et, comme le dit si bien Guy Desjardins : « L’habitacle montre de nombreuses textures, matériaux et couleurs qui sont très bien agencés pour donner une impression de richesse ». Il faut toutefois avouer que nous avions droit à une version GT, soit haut de gamme. Certaines livrées sont moins bien nanties. Les places arrière et l’espace cargo, par contre… Carole Dugré se fait la porte-parole du groupe en mentionnant : « Pas certaine qu’il soit pratique pour une petite famille! ». Quelques-uns ont trouvé son habitacle bruyant, d’autres moins.

Côté conduite, le CX-3 marque encore beaucoup de points. Son quatre cylindres de 2,0 litres n’est pas le plus puissant du groupe, mais il offre des performances fort décentes. Cependant, il est parmi les trois véhicules qui ont consommé le plus durant les deux journées, soit 9,4 litres en moyenne. Alain McKenna voit juste quand il écrit : « Il ne manquerait qu’un système Start-Stop… ». Selon Jean-Charles Lajeunesse, il est « immensément plaisant sur la route (et même pas besoin du mode Sport) ».

Le mot de Costa Mouzouris, notre pilote : « Bons freins, bel équilibre et direction précise. La transmission (6 rapports) fonctionne bien. En mode Sport, elle maintient les révolutions du moteur un peu plus longtemps, ce qui est apprécié sur une piste, mais pas sur la route. »

Le mot de Jacques Duval : « Dans l’équation raison/passion, Mazda est fidèle à son « zoom zoom », mais les plus rationnels se tourneront vers le Honda HR-V ».

Photo: Jeremy Alan Glover

#2: Kia Soul
De jouet à vedette!

Lorsqu’il est apparu dans le Guide de l’auto 2010, le Kia Soul avait impressionné. Six ans plus tard, il est toujours là et plus d’actualité que jamais, Kia ayant su le faire évoluer sans jamais renier sa conception originale. Notre exemplaire, une version EX+ d’un rouge pétant, possédait « une bouille sympathique et originale » selon Gilles Olivier. « Si l’intérieur était aussi séduisant que celui du Mazda CX-3, le Soul aurait été mon premier choix », dit Alain Raymond.

L’ergonomie des commandes du tableau de bord a été saluée maintes fois même si « l’utilisation de l’écran central, très petit, est difficile en roulant », selon Guy Desjardins. Le coffre a aussi été bien noté. « J’aime bien le « sous-sol » compartimenté du coffre, ce qui permet du rangement supplémentaire », selon Richard LeCouffe.

Les 164 chevaux du 2,0-litres autorisent des accélérations vives entre 0 et 100 km/h et « sans effet de couple dans le volant », Alain Raymond. Nadine Filion, elle, note : « La transmission réagit promptement, les accélérations sont efficaces, un peu bruyantes, mais loin d’être désagréables ». La suspension, de faire remarquer Jean-Charles Lajeunesse, « montre bien qu’une poutre de torsion arrière bien calibrée peut faire un bon boulot ». Le fait que le Soul n’était pas doté d’un rouage intégral en a dérangé quelques-uns mais, selon Jean-François Guay, « sa garde au sol élevée devrait lui permettre de franchir facilement de petits bancs de neige ».

Le mot de Costa, notre pilote : « La direction du Soul est juste assez assistée, surtout en mode Sport. La puissance passe mal au sol et, en sortie de courbe, la roue intérieure manque de traction (N.D.L.R. un rouage intégral aurait sans doute pu éviter ce problème).

Le mot de Jacques Duval : « La luminosité de son intérieur, courtoisie d’une bonne surface vitrée, fait du Kia Soul un petit véhicule éminemment sympathique ».

Photo: Jeremy Alan Glover

#3: Honda HR-V
Le mononcle des États

Il convient, pour débuter, de préciser qu’au moment où nous avons tenu notre match, Honda Canada ne possédait aucun exemplaire du nouveau HR-V. Ils ont dû en dénicher un chez Honda USA. Le véhicule que nous avons essayé était donc américain. Il s’agissait d’un EX-L Navi à roues avant motrices, une version que nous n’aurons pas ici. « Nos » EX-L Navi seront à rouage intégral. Pour ne pas pénaliser les autres véhicules au moment de la pondération pour les prix, nous lui avons donné le prix de la version qui sera la mieux équipée ici, à 29 990 $.

Le style général du HR-V a été apprécié, mais personne n’en est tombé amoureux. Richard LeCouffe résume bien en écrivant : « Un bel équilibre, mais il ne se démarque pas beaucoup ». Si on se fie aux notes des essayeurs, les designers de Honda devraient surtout s’attarder au tableau de bord. « Écran tactile et climatisation par touches plutôt que par molettes… À proscrire! Horreur! », Alain Raymond. Par contre, tous ont été épatés par, comme l’écrit Yvan Fournier « le mécanisme des sièges arrière rabattables lors de la configuration cargo, c’est génial! ». Ça, Yvan, ça s’appelle le Magic Seat. Il est aussi offert dans la Fit qui partage sa plate-forme avec le HR-V.

Avec ses 141 chevaux, le HR-V était le deuxième moins puissant du lot. Son 1,8-litre, relié à une boîte automatique CVT, peine à traîner les 1 476 kilos qui lui sont imposés. Il s’agit d’ailleurs du deuxième véhicule le plus lourd… Écoutons Nadine Filion : « Les performances ne sont pas au rendez-vous, mais j’ai trouvé le tour de noter de l’effet de couple dans le volant! ». Au moins, au final, le HR-V est celui qui a consommé le moins durant nos deux journées d’essai : 8,4 l/100 km. « La conduite est juste assez ferme, mais plutôt bruyante », Jean-Charles Lajeunesse.

Le mot de Costa, notre pilote : « Malgré l’absence d’un rouage intégral, la tenue de route est bonne et le HR-V se comporte mieux en sortie de virage que le Kia Soul. Pas de mode Sport. Mais serait-ce vraiment utile? ».

Le mot de Jacques Duval : « Sa couleur mortuaire ne l’a pas aidé mais, dans l’ensemble, il obtient un bon score moyen qui influencera le décompte final ».

Photo: Jeremy Alan Glover

#4: Subaru XV Crosstrek
Finalement, on a bien fait…

Au début, nous ne savions pas si nous devions inviter le XV Crosstrek de Subaru, ses dimensions étant un peu plus grandes que celles des autres. Pourtant, en le regardant au milieu de ses compagnons, il ne déparait pas du tout. Même qu’il se fondait dans la masse « Look typique de Subaru, c’est-à-dire correct, sans plus », résume Alain Raymond. Mais il y avait pire. Nous avons remarqué la présence de rouille prématurée sur le capot …

De son côté, Yvan Fournier remarquait qu’il avait eu de la difficulté à trouver une bonne position de conduite alors que Nadine Filion l’a trouvé « très facile à apprivoiser, on s’y sent vite comme dans son salon ». Cependant « la sono et les réglages d’usine sont toujours aussi mal foutus » selon Alain McKenna. Plusieurs ont mentionné avoir trouvé l’habitacle vaste, ce qui octroie « un espace généreux pour les jambes des passagers arrière », Guy Desjardins.

Alors que le Crosstrek est le moins rapide en accélération et en reprises et a été le plus décevant sur la piste, tous ont souligné la qualité de la conduite

Ça semble contradictoire. Elle ne semble pas avoir une bonne tenue de route et est lente, mais on apprécie sa conduite ! Avez-vous suivi un cortège funèbre pour en arriver à une telle conclusion ?

et, surtout, la robustesse ressentie au volant. Par exemple, Brigitte Duval écrit : « J’ai été agréablement surprise par la qualité ressentie sur la route. On sent la voiture robuste, ferme, assurée dans les courbes et au freinage ». Fait à souligner, le Crosstrek était le seul véhicule du groupe à pouvoir remorquer 680 kilos (1 500 livres, remorque freinée).

Si le Subaru XV Crosstrek a terminé en quatrième position, c’est donc bien davantage grâce à sa solidité, à sa facilité à vivre au quotidien et à son rouage intégral qu’à la beauté de ses lignes ou de ses compétences sportives. Et si le prix de l’exemplaire fourni par Subaru n’avait pas été aussi élevé, il aurait pu terminer au troisième rang.

Le mot de Costa, notre pilote : « Le véhicule le plus décevant sur la piste. C’est lui qui affiche le plus de roulis et le plus de sous-virage. La direction est bien calibrée, mais retourne peu d’informations. Au moins, il y a suffisamment de couple à bas régime ».

Le mot de Jacques Duval : « Le modèle essayé rachète l'insupportable version hybride qui est nettement moins bien réussie. Il reste que comparée aux autres marques japonaises, Subaru arrive derrière Toyota, Honda et Mazda. »

Photo: Jeremy Alan Glover

#5: MINI Countryman
Les extrêmes réunis

S’il y a une voiture qui a polarisé les opinions lors de notre match, c’est bien la MINI Cooper S Countryman ALL4. « La MINI se démarque à cause de son concept conservé et amélioré », Yvan Fournier. « Les charmes intemporels de la Mini s’estompent avec la MINI », Alain Raymond. En passant, notez la subtilité… La première Mini, celle qui avait été dévoilée en 1959, s’écrivait en minuscules. La nouvelle génération, plus imposante, prend des majuscules.

Si la carrosserie n’a pas fait l’unanimité, que dire du tableau de bord! « Instrumentation originale et assez complexe à comprendre », Gilles Olivier. « Tableau de bord déroutant. Peut-être qu’on s’y habitue? », Richard LeCouffe. « Chose certaine, c’est un char de fille! », rétorque Carole Dugré.

La motorisation par contre, a été saluée par tous. Le 1,6 litre de 181 chevaux, deuxième plus puissant du troupeau, jumelé à une boîte automatique à six rapports très efficace, lui a permis de mieux paraître. « Moteur très en verve et direction incisive », note Alain Raymond. Guy Desjardins mentionne que « le mode Sport donne réellement un caractère plus sportif au véhicule. Changements de rapports plus rapides, suspension plus ferme et meilleure sonorité de l’échappement ». Bref « une petite bombe amusante à conduire », Richard LeCouffe.

Amusante? Oui, même si le confort et le silence de roulement ont été jugés les plus sévèrement du lot.

Le mot de Costa, notre pilote : « Direction précise, très peu de roulis et bel équilibre général. C’est le seul véhicule du groupe que je pouvais faire pivoter en utilisant les freins pour effectuer un transfert de poids en entrant dans les courbes. Le gros problème se situe au niveau des freins qui ont peu de mordant en début de freinage et qui requièrent passablement de force sur la pédale. Lors du match de l’année dernière (N.D.L.R. compactes de luxe), le freinage de la BMW Série 2 avait aussi causé des ennuis… ».

Le mot de Jacques Duval : « Quel désastre que d’avoir voulu créer un utilitaire en sacrifiant tout ce que la Mini avait de plaisant à offrir. Mon amour de jeunesse transformé en je-ne-sais-quoi ».

Photo: Jeremy Alan Glover

#6: Nissan Juke
Jaune passion

Si vous croyiez que le style de la MINI Countryman avait attiré les commentaires contraires, vous n’avez encore rien lu! « Même avec un V12 Ferrari, la chose est tellement laide qu’il faudrait me mettre un revolver sur la tempe pour que je consente à la choisir », Alain Raymond. « J’aime bien son look », Carole Dugré. « Allure d’un petit jouet un peu trop intense à mon goût… surtout dans cette horrible couleur! », Brigitte Duval. « Look extérieur sportif et très original, surtout en jaune », Guy Desjardins.

Outre le fait d’avoir été dernier dans la portion du style extérieur, le Nissan Juke n’a rien fait de très bien ni de très mal. Même qu’on pourrait dire qu’il a fait plus mal que bien. La visibilité, tout comme la petitesse de l’habitacle, en prennent pour leur rhume. « Pauvre visibilité. Heureusement que les caméras de recul existent », Yvan Fournier. « Le Juke n’est pas un véhicule familial à proprement parler, avec des places à l’arrière et un coffre tous deux limités », Alain McKenna. Petite remarque de Jean-Charles Lajeunesse à propos du coffre qui « en deux occasions était mal refermé, même si les essayeurs étaient convaincus de l’avoir bien fermé ».

Côté moteur, toutefois, rien à redire. Le 1,6-litre de 181 chevaux est plein de verve. Quant à la boîte automatique CVT, certains l’abhorrent et d’autres l’aiment bien. Jean-Charles Lajeunesse la trouve « meilleure que celle de la Sentra », Alain Raymond la trouve « surprenante d’efficacité » et Nadine Filion la trouve carrément « mauvaise, même lorsque le mode Sport est engagé, ses réactions se font attendre ». Quant au mode Eco, Jean-Charles trouve qu’« il rend le Juke léthargique ».

Le mot de Costa, notre pilote : « Le deuxième meilleur véhicule du lot sur la piste. Il accélère vivement, mais pas autant que la MINI à bas régime. Il est très peu sous-vireur et son comportement est quasiment aussi bien équilibré que celui de la MINI ».

Le mot de Jacques Duval : « L’aspect pratique a été négligé au profit d’un look qui se veut accrocheur, mais qui ne fait rien d’autre que se mériter une place parmi les véhicules les plus laids du marché ».

Photo: Mitsubishi

#7: Mitsubishi RVR
L’éternel oublié

Lorsqu’ils ont vu le RVR dans l’alignement, plusieurs ont mentionné quelque chose du genre « Ah ben, c’est le petit Mitsubishi, ça? » Ou « Le RVR! J’aurais même pas pensé l’inviter si c’était moi qui avais organisé le match ». C’est dire à quel point c’est un véhicule méconnu.

Son style général a plu malgré sa sobriété. Brigitte Duval écrit : « Look convenable, sans éclat », secondé par Alain Raymond : « Style agréable mais plutôt anonyme ». En passant, vous saviez que les ailes avant étaient en plastique? Elles ne rouilleront donc pas. L’habitacle, tout aussi sobre, s’est attiré le même type de commentaires : « Le tableau de bord est simple et trop… simpliste par rapport à ses rivaux. Et les matériaux sont cheaps! » selon Jean-François Guay.

L’an dernier, le RVR a gagné un nouveau moteur 2,4 litres qui, sans changer du tout au tout son comportement, lui donne enfin des outils pour, au moins, suivre la parade. Et c’est ce que le RVR a fait tout au long de ce match, il a suivi la parade. Le 2,4 litres, malgré son imposante cylindrée, ne développe que 168 chevaux. « Moteur fiable mais peu économique », Gilles Olivier. Tu as parfaitement raison, Gilles. Sa consommation fut la plus élevée du match avec une moyenne de 11,5. « Garantie attrayante », argumente Yvan Fournier. Le fait de pouvoir choisir soi-même le mode intégral désiré a été apprécié même si « le gros bouton AWD sur la console s’apparente plus à celui d’un camion… comme le comportement en général du RVR, d’ailleurs» selon Alain McKenna. La boîte CVT est « l’une des moins pires » dixit Nadine Filion.

Le mot de Costa, notre pilote : « La direction ne demande pas d’effort particulier, les freins sont corrects. Rien de spectaculaire. Son comportement général le rapproche de celui du Chevrolet Trax, mais il est un tout petit peu moins raffiné. Un zeste plus manoeuvrable sur la piste que le Trax. »

Le mot de Jacques Duval : « Méconnu, mais il mérite de faire partie de la liste d’épicerie quand on magasine un tel véhicule. Chance de bas prix en raison du peu de popularité de la marque ».

Photo: Jeremy Alan Glover

#8: Chevrolet Trax
Pas mauvais malgré tout

Dans un match comparatif, ça prend un gagnant et un perdant… Le Chevrolet Trax a terminé dernier dans quatre catégories, dont celle très convoitée du choix des essayeurs. Il faut toutefois avouer que notre système de pointage pour cette catégorie ne l’avantageait pas. Les essayeurs devaient choisir leur véhicule préféré (8 points), le deuxième préféré (7 points) et ainsi de suite jusqu’au moins préféré (1 point). Et comme le pauvre Trax a été le moins préféré de six des quatorze essayeurs… « Ce véhicule ne m’a pas allumée du tout » de dire Carole Dugré.

Heureusement, « La large ouverture des portières permet à un gaillard de s’installer facilement au volant » et « la hauteur du plafond est si élevée qu’elle peut accommoder un joueur de basketball de la NBA », deux commentaires qu’on retrouve dans les notes de Jean-François Guay. De son côté, Richard LeCouffe avance que « le tableau de bord est minimaliste, pour le prix… ». Il note aussi qu’il y a « beaucoup de rattles (N.D.L.R. bruits de caisse) sur routes cahoteuses ». Parmi les quelques points positifs, le Trax est, toujours selon Jean-François, « celui du groupe qui a le plus d’espaces de rangement ».

Le quatre-cylindres 1,4 litre de 138 chevaux a beaucoup de difficulté à déloger le Trax de sa position statique. Et quand il le fait, « les reprises et les accélérations sont particulièrement bruyantes ». Gilles Olivier mentionne : « Son comportement routier est satisfaisant en conduite raisonnable ». Sauf qu’il aurait fallu beaucoup plus que cela pour que le Trax ne termine pas dernier…

Le mot de Costa, notre pilote : « Sur la piste, le Trax était le plus « camion » du groupe et celui qui faisait le plus sentir sa lourdeur. Il fallait piloter en conséquence, avec des freinages plus tôt et des entrées en virage à vitesse moins élevée. La direction est trop assistée, comme les bonnes vieilles voitures américaines des années 70 et 80. Au moins, il affichait moins de sous-virage que le Subaru XV Crosstrek ».

Le mot de Jacques Duval : « Pas mauvais, mais on a l’impression de sombrer dans l’anonymat d’un véhicule sans âme ».

Photo: Michel Deslauriers

Jeep Renegade : Les absents ont toujours tort…

Et le Jeep Renegade, dont tout le monde parle, pourquoi n’était-il pas du match? S’il n’y était pas, ce n’est pas faute de ne pas avoir essayé.

Malgré toute la bonne volonté du représentant pour le Québec, FCA (Fiat Chrysler Automobiles du Canada) a été dans l’impossibilité de nous fournir un exemplaire… même si le Renegade était déjà en vente chez les concessionnaires. Puis, le 21 mai, la raison du refus de FCA est apparue au grand jour… Les ventes du Renegade étaient suspendues à cause de problèmes de programmation de la boîte automatique à neuf rapports. Nous n’avions d’autre choix que de nous plier à la décision de FCA.

Cette absence à notre match est doublement triste. Tout d’abord, la première question qu’à peu près tous les participants au match comparatif ont posée « Le nouveau p’tit Jeep laitte va-tu être là? » ou sa variante « Le nouveau p’tit Jeep cute à mort va-tu être là? ». Beau ou laid, tout le monde voulait le conduire! Cette absence est aussi dommage puisque pour une fois, FCA avait un produit qui avait des chances de se démarquer, dans le bon sens du terme. À peine deux ou trois semaines plus tard, les concessionnaires avaient le feu vert pour recommencer à vendre des Renegade, mais il était trop tard pour nous.

Si on se fie à ceux qui ont conduit le Jeep Renegade lors de son lancement et de ceux qui ont mis la main sur sa version Fiat, le 500X (pas encore offert au moment du match), un Renegade sans problèmes de transmission aurait sans doute pu se classer en troisième ou en quatrième position. Son physique, du type on aime ou l’on hait, ne lui aurait peut-être pas permis de se classer très haut, mais son châssis très solide et son moteur (surtout le 2,4-litres de 180 chevaux) lui auraient sans doute amené beaucoup de points. Son rouage intégral performant, son excellent système d’infodivertissement Uconnect et son confort général l’auraient probablement fait monter encore davantage au classement.

Mais tout ça, ça reste hypothétique et Jeep a sans doute calculé qu’il serait moins dommageable pour la réputation du Renegade de ne pas être du match…

Conclusion

Lors des deux journées qu’a duré le match comparatif des VUS sous-compacts, les différents commentaires entendus ici et là menaient déjà à deux conclusions : Le Mazda CX-3 allait gagner et le Chevrolet Trax allait perdre. Entre les deux, c’était beaucoup moins clair.

On a beau dire que les chiffres ne mentent pas, reste qu’on peut les interpréter de différentes façons. Le CX-3 tient le haut du pavé avec ses 338,2 points sur 500. Un deuxième groupe s’est formé avec le Kia Soul (327,0 points), le Honda HR-V (311,9 points) et la Subaru XV Crosstrek (310,8 points). Enfin, la MINI Countryman (295,3), le Nissan Juke (283,9), le Mitsubishi RVR (283,8) et le Chevrolet Trax (269,1) ferment la marche. Entre le Honda, le Subaru et le Honda, 1,1 point. Entre le Nissan et le Mitsubishi, un malheureux dixième de point… Dans les deux cas, difficile de trancher lequel est le meilleur!

Si on regarde le classement juste en se fiant au choix des essayeurs (le seul choix qui, trop souvent, guide les consommateurs…), les résultats changent un peu. Le CX-3 gagne toujours, et par une bonne marge, le Subaru XV Crosstrek s’empare de la deuxième position, ex aequo avec le Honda HR-V. En quatrième place vient le Kia Soul, suivi de la MINI Countryman, du Nissan Juke, du Mitsubishi RVR et, enfin, du pauvre Trax. Remarquez que si nous avions invité d’autres personnes pour notre match, ce résultat aurait pu être différent.

Les plus perspicaces auront remarqué que certains des véhicules essayés lors de notre match n’ont pas le même classement que celui de la même catégorie (VUS sous-compacts) dans les meilleurs achats. Cette année, nous avons changé notre façon d’évaluer les voitures pour les meilleurs achats. Outre l’appréciation générale, toutes les données sont calculées avec froideur. Dans un match comparatif, une large part est donnée à la perception, à l’évaluation personnelle et à l’émotion, sauf pour les performances mesurées. Aussi, le classement des meilleurs achats prend toutes les versions d’un modèle en considération alors que durant un match, nous évaluons les voitures qui sont fournies par les constructeurs.

Au-delà de la zone de confort

Dans un autre ordre d’idées, les tours sur piste donnent sans aucun doute les photos les plus spectaculaires, mais nous ne leur avons pas accordé une grande importance, tout comme les données de performances (ensemble, ces quatre entrées ne comptent que pour 60 points sur 500). Pourquoi? Tout simplement parce que ces petits VUS ne seront jamais conduits sur une piste. Seule la MINI Countryman pourrait le faire, mais quel propriétaire le fera? Cependant, il nous est apparu important de les pousser au-delà de leur zone de confort, question de pouvoir quantifier leur comportement. Puisque les deux pistes principales du complexe automobile Sanair étaient déjà réservées depuis longtemps pour d’autres activités, nous nous sommes retrouvés sur la petite piste « stock kart » de 2/10e de mille. Sur le coup, nous étions un peu déçus. Or, pour de petits VUS, cette piste s’est avérée tout indiquée. Sa surface était parfaitement lisse et l’adhérence sous la pluie était excellente. Costa, notre pilote, l’a comparée à un autocross, sans les cônes. Et Costa ne l’avouera pas, mais pour pousser à fond nos petits VUS sur une piste aussi petite et tout en courbes, ça prenait un sapré bon pilote!

Petits, chers et gloutons

Quels enseignements peut-on tirer de notre match comparatif? Tout d’abord que les véhicules essayés sont petits et qu’outre une ou deux exceptions, les familles, même petites, auraient peut-être intérêt à regarder ailleurs. Aussi, qu’ils sont passablement plus chers que les berlines sous-compactes desquels ils sont généralement dérivés. Enfin, on ne doit pas les acheter pour une éventuelle économie d’essence. Leurs moteurs sont, dans la majorité des cas, peu puissants et doivent travailler très fort pour traîner un poids somme toute assez élevé. Donc, ils consomment!

Si on n’achète pas un VUS sous-compact pour son habitabilité, pour son prix et pour sa consommation, pourquoi le ferait-on, d’abord? Exactement pour les mêmes raisons qu’un millionnaire s’achète une Ferrari. Pour avoir l’air cool. Et tant qu’à choisir un véhicule avec lequel on vivra pour 3, 4 ou 5 ans, et peut-être même davantage, aussi bien en choisir un cool!

Photo: Jeremy Alan Glover

Remerciements

Pour souligner la 50e édition du Guide de l’auto, nous avons pensé inviter uniquement des essayeurs ou des collègues qui ont collaboré, ou qui collaborent encore, au Guide de l’auto. Plusieurs « anciens » et moins anciens ont été contactés, mais certains ont dû décliner l’offre. Il faut dire que le match avait lieu en pleine semaine, que Marc Lachapelle tenait son match comparatif des sportives les mêmes journées et que trois constructeurs avaient chacun un lancement ces journées-là (ah, ce hasard qui fait mal les choses à l’occasion…).

En ordre alphabétique, voici ceux qui ont pu répondre à notre appel pour le match des VUS sous-compacts. Nous les remercions sincèrement pour ces superbes journées, pour toutes celles avant et… pour toutes celles à venir!

Enfin, un merci chaleureux à tous ceux qui, un jour ou l’autre, ont aidé le Guide de l’auto à devenir ce qu’il est aujourd’hui.

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×