Jaguar XE 2017 : le bébé félin

Publié le 8 août 2016 dans Premiers contacts par Jacques Deshaies

ASPEN (Colorado) – Le constructeur britannique semble avoir appris de ces erreurs. Vous gardez probablement un très mauvais souvenir des S-Type et surtout des X-Type qui se déclinaient en deux configurations. Je me souviens d’ailleurs d’un lancement Jaguar en Suisse pour conduire cette X. Elle empruntait sa pauvre structure de son propriétaire, Ford. Ce fut parmi les pires années du constructeur.

Plusieurs années se sont écoulées avant que Jaguar tente de nouveau de s’introduire dans une catégorie déjà occupée par de gros joueurs. Les trois constructeurs allemands, BMW, Audi et Mercedes-Benz dominent le segment. L’introduction d’une XF plus petite, appelons-la ainsi, pourrait aider Jaguar dans sa quête de parts de marché. La ville de Londres avait été choisie pour le dévoilement de cette nouvelle berline d’entrée, mais c’est du côté d’Aspen au Colorado que nous avons pu prendre contact avec cette Jaguar compacte, appelée XE.

Comme une XF, mais plus petite

Avec cette tendance, disons peu inspirante quant à moi, d’uniformiser le style des divers modèles pour chaque marque, cette nouvelle XE ressemble passablement à la XF. Il faut avoir un œil de lynx pour en voir les différences. Du moins au premier regard. À l’approche, l’on distingue quelques différences comme le porte-à-faux arrière plus court et certains détails de présentation. Évidemment, le format diffère dans tous les sens. Sa longueur hors tout perd 268 mm par rapport à la XF. Toujours à titre comparatif, elle perd 125 mm sur l’empattement, 16 mm en largeur et 4 mm en hauteur.

Son habitacle semble également provenir de la même équipe de stylistes. Seule la nacelle des indicateurs principaux se détache de la planche de bord, contrairement à celle de la XF qui s’intègre à l’ensemble. Même le volant est inchangé! Peut-être par souci d’économie d’échelle. Tout cela est dommage, car j’aime les voitures ayant leur personnalité propre. Elle porte également cette roulette qui s’extirpe de la console en remplacement du levier de vitesses traditionnel. Jusqu’à maintenant, cette application ne présente aucun souci en termes de fiabilité.

La présentation est toujours aussi relevée sauf pour certains plastiques douteux qui lui font perdre quelques points. Le confort est digne des autres modèles de la marque tandis que les cuirs qui garnissent les sièges et certaines portions de l’aménagement sont toujours d’aussi belle qualité. Pour ce qui est du coffre, son format réduit annonce une capacité de 455 litres, contre 540 litres pour la XF.

Photo: Jaguar

Un moteur diesel

Sous sa charpente d’aluminium, comme le veut la tradition chez le constructeur, loge un choix de deux groupes motopropulseurs. Le premier est un moteur turbodiesel de 2,0 litres affichant une puissance qui semble peu intéressante, soit 180 chevaux. C’est au chapitre du couple qu’elle reprend ses ailes avec 318 lb-pi. Les accélérations sont probantes, mais rien pour écrire à sa mère. On comprendra que c’est une simple question de consommation. L’autre option est plus attrayante : un V6 suralimenté de 3,0 litres proposant 340 chevaux. L’on retrouve cette motorisation ailleurs au sein de la gamme. Le tout s’accompagne d’une boîte automatique à huit rapports et le rouage intégral est de série sur toutes les versions au Canada.

Cette Jaguar se comporte comme une bagnole allemande, enfin presque. Elle affiche un bel aplomb en virage serré et la rigidité de son châssis est rassurante. Le V6 présente également une belle sonorité en accélération. Je vous dirais qu’elle pourrait même être accentuée.

Photo: Jaguar

Cette nouvelle XE s’annonce avec un prix relativement raisonnable compte tenu de son rang. Elle s’installe dans une fourchette de prix variant entre 45 000 $ et 54 000 $ pour les variantes à moteur diesel. Celles à moteur V6 se vendent à compter de 48 500 $ alors que la facture peut grimper tout près des 57 500 $ pour la version R-Sport. Seule la Cadillac ATS affiche un prix légèrement inférieur.

Somme toute, cette XE pourrait devenir le pain et le beurre des concessionnaires de la marque. Elle permettra d’attirer une clientèle plus jeune. Toutefois, j’aurais aimé une XE plus dynamique et surtout différente de la XF. Pas qu’elle ne soit pas belle, mais une palette de styles différents ajouterait de la couleur à la gamme. Finalement, espérons une version à haute performance pour affronter les BMW M3 et Mercedes-AMG C 63 de ce monde.

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai Jaguar XE 2017
Version à l'essai Premium 35t
Fourchette de prix 45 000 $ – 57 500 $
Prix du modèle à l'essai 48 500 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 5 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) 12,5 / 6,7 / n.d. L/100km
Options n.d.
Modèles concurrents Acura TLX, Audi A4, BMW Série 3, Cadillac ATS, Infiniti Q50, Lexus IS, Lincoln MKZ, Mercedes-Benz Classe C, Volvo S60
Points forts
  • Rigidité du châssis
  • Construction en aluminium
  • Tenue de route
  • Présentation honnête
  • Moteur diesel
Points faibles
  • Places arrière étriquées
  • Certains plastiques
  • Manque de personnalité
  • Fiabilité inconnue
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 La version Diesel est un avantage.
Confort 4.0/5 La suspension est ferme sans toutefois altérer le confort.
Performances 3.0/5 Vivement l'introduction d'une version plus agressive.Ça manque de punch!
Système multimédia 3.5/5 Système multimédia: Il faut faire quelques petits détours pour arriver au résultat désiré.
Agrément de conduite 4.0/5 Agrément de conduite: Son châssis très rigide procure un plaisir de conduire à la hauteur de ses concurrentes.
Appréciation générale 4.0/5 La Jaguar XE est une concurrente sérieuse dans le segment. Reste à lui offrir un style plus actuel et exclusif.
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