Toyota Camry Solara, la sobriété dans l'exaltation

Publié le 28 janvier 2006 dans 2006 par Alain Morin

La Toyota Solara fait quelquefois penser à un Jeep TJ. Surpris de la comparaison ? En fait, il s’agit de deux véhicules plutôt spécialisés. Le TJ se sent dans la boue et le gravier comme un poisson dans l’eau tandis que sur une autoroute il se révèle maladroit et difficile à conduire. De même, la Toyota Solara n’est pas vraiment faite pour l’autoroute où elle endort ses occupants. Mais faites-là rouler paisiblement le long d’une rivière par une belle journée d’été et vous lui découvrirez un nouveau visage. Et ce visage devient carrément radieux s’il s’agit du cabriolet !

La Camry Solara est sans doute la voiture la plus bizarre de Toyota, depuis que la Celica nous a quittés. Non pas qu’elle soit laide. La partie avant présente des phares allongés vers le haut qui rappellent immanquablement les yeux bridés des enfants imitant un Asiatique. La partie arrière, très arrondie, affiche en son milieu un petit renflement qui vient, heureusement, couper cet interminable rayon. Mais, encore une fois, ce sont les feux, allongés, qui attirent l’œil. La ligne de toit, très arquée et les flancs lisses donnent au coupé une allure très particulière, sans doute à cause des proportions plus ou moins heureuses. Le cabriolet, lancé au printemps 2004, affiche les mêmes lignes mais l’absence de toit améliore considérablement le coup d’œil… sauf lorsque le toit de toile est relevé, mais ça, c’est une autre histoire et nous y reviendrons!

La version coupé nous arrive en trois niveaux de présentation, soit SE quatre cylindres, SE V6 et SLE V6 tandis que le cabriolet se présente en livrées SE V6 et SLE V6. La SE V6 est nouvelle cette année du fait que, jusqu’à l’an dernier, le cabriolet n’était vendu que dans la version la plus luxueuse. La décision de Toyota d’offrir un niveau d’accessoires un peu moindre pour son cabriolet permettra de rejoindre plus de consommateurs. Consommateurs aux cheveux grisonnants pour la plupart puisque le comportement routier de la Solara n’a rien de très sportif malgré les prétentions de la carrosserie.

La Solara de base (SE) est mue par le quatre cylindres de 2,4 litres de la Camry (en fait, si on parle d’une Camry Solara, c’est que tous les éléments mécaniques de la Solara proviennent de la Camry). Ce moteur développe 157 chevaux et 163 livres-pied de couple. Même si cette puissance se montre un peu juste par rapport au poids de la voiture, on ne peut pas accuser ce moteur de ne pas travailler fort. Mais les performances sont en deçà des standards de l’industrie et une Honda Accord Coupé munie du quatre cylindres aura tôt fait de distancer la pauvre Solara lorsque le feu passera au vert! Bonne nouvelle cependant, la transmission automatique gagne un rapport cette année. Exit la quatre rapports et bienvenue à la boîte cinq rapports qui équipe déjà les autres modèles de la gamme! Cette version de base roule sur des pneus de 16“ qui cachent des freins à disque avec ABS.

Toutes les autres versions du coupé et du cabriolet sont propulsées par l’autre moteur de la Camry, soit un V6 de 3,3 litres, fort de ses 225 chevaux et de son couple à l’avenant. Ce moteur assure des performances enjouées mais l’effet de couple est assez important. Il s’agit d’une traction, il ne faut pas l’oublier et, en accélération vive, les roues avant ont tendance à perdre contact avec le sol. Dans ces conditions, une bosse peut faire patiner les roues et occasionner, dans des cas extrêmes, une perte de maîtrise.

Tenter de conduire sportivement une Solara tient plus de la témérité que des connaissances en pilotage. À cause d’un châssis manquant de rigidité (pourtant, la Camry est élaborée sur ce même cadre et sa rigidité n’est jamais mise en cause…) et de suspensions résolument axées sur le confort, la caisse penche passablement en virage et sous-vire joyeusement. La réaction première est la bonne… on relâche l’accélérateur et on se promet d’être plus tranquille à l’avenir ! Comme si ce n’était pas assez, la direction se montre d’une irréductible insensibilité. Par contre, le confort est préservé et le silence dans l’habitacle est impressionnant.

Si le coupé ne comble pas les attentes, on serait porté à croire que le cabriolet soit du même type. Malgré un châssis encore moins rigide qui affecte encore davantage la tenue de route et le confort, il n’en est rien. Pour se faire sécher les cheveux en plein mois de juillet sur la rue Principale, on n’a pas besoin d’un comportement sportif à tout crin. En fait, la voiture est tellement placide qu’on n’a tout simplement pas envie de conduire sportivement ! Même si les photos montrent rarement la capote de ce cabriolet, nous pouvons affirmer qu’il en possède bien une, qu’elle affecte dangereusement la visibilité arrière et qu’elle est source de bruits aérodynamiques agaçants. Mais une fois abaissée (une opération électrique d’à peine 11 secondes, ce qui est remarquable), c’est comme si un nouveau monde s’offrait à nous ! Par contre, la visibilité arrière continue d’être problématique.

Peu importe le modèle, l’espace habitable est surprenant et la qualité de la finition force le respect. Néanmoins, monter à l’arrière et en sortir demande une longue planification physique… Le beau tableau de bord exige au moins un essai de nuit : les jauges, toutes de bleu parées, impressionnent.

En améliorant son offre pour le cabriolet, Toyota semble vouloir dire que la Solara n’est pas prête à disparaître. En fait, il ne faut pas qu’elle parte. Il faudrait juste que Toyota avise les acheteurs qu’ils ont entre les mains une voiture archipaisible, plus à l’aise sur un beau boulevard bien pavé que sur une autoroute québécoise bien bosselée.

Finition exemplaire

Fiabilité irréprochable
Habitacle spacieux
Confort assuré
V6 souple et puissant

Feu rouge

Lignes maladroites
Châssis flexible (cabriolet)
Automatique quelquefois lente
Direction engourdie
Suspensions guimauves

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