Suzuki Verona, une figurante qui mérite mieux

Publié le 28 janvier 2006 dans 2006 par Le Guide de l'auto

Vérone, ville italienne d’un romantisme incontournable. C’est à Vérone que s’est vécue la plus grande des histoires d’amour de la littérature, avec Roméo et Juliette. Et Vérone a aussi inspiré les fabricants de la Suzuki Verona, qui ont créé une petite voiture qui a du charme, mais peu de qualités de grande routière. Il faut quand même savoir que l’origine réelle de la voiture est un peu plus complexe que son nom l’indique. En fait, elle est avant tout une création de Daewoo, un fabricant coréen en faillite racheté par GM.

En Europe, elle a d’abord été vendue sous cette bannière, sous l’appellation Magnus. Au Canada et aux États-Unis, elle fait toutefois partie de deux écuries distinctes : Chevrolet, qui l’a nommée Epica, et bien sûr, Verona de Suzuki. Cette origine un peu entremêlée n’enlève cependant rien aux qualités d’une berline abordable, mais dont les performances ne lui confèrent qu’une position de figurante dans sa catégorie.

Une allure d’italienne

Pour la silhouette, on a réellement fait appel aux spécialistes du design italien, et c’est Italdesign, une entreprise de Moncalieri, qui a créé cette Verona. Que l’on aime ou pas le style, il faut admettre que la Verona est nettement plus réussie que ne l’étaient les anciens modèles de la défunte firme Daewoo. Des lignes fluides, une calandre qui n’est pas sans rappeler certains de ses compétiteurs dans la catégorie (notamment les Honda ou les Mazda 6), même si les dimensions totales sont un peu plus petites que les autres.

L’habitacle est vaste et aménagé avec un soin que l’on ne connaissait pas aux voitures Suzuki. On a réussi à lui donner un style tout à fait particulier, et les ingénieurs de Suzuki, bien qu’associés à ceux de GM, ont insisté pour créer de nouveaux modes de contrôle de qualité. Le résultat est impressionnant de finesse et de qualité pour ce genre de voiture. Mais il y a aussi de bien vilains défauts…

Le plus agaçant, même s’il est mineur, est le vacarme infernal du clignotant qui n’en finit plus de faire du bruit quand on l’actionne. Un bruit qui ressemble d’ailleurs davantage aux jouets téléguidés de mon fils qu’à ceux d’une voiture de classe. De quoi décourager n’importe qui de l’utiliser.

Les commandes de radio sont bien positionnées sur le volant, et sont faciles d’accès. En revanche, il était inutile, voire dérangeant, d’y insérer un bouton de mise en marche de la radio puisqu’au moindre faux mouvement, votre pouce l’effleure et la radio se tait. Rien de majeur, mais de petits détails de débutants.

Pour le reste cependant, on a bien fait le travail. Les sièges sont confortables et aisément ajustables pour fournir une position de conduite conforme aux besoins d’une berline de cette classe. La visibilité est excellente et ne souffre d’aucun blocage qui pourrait empêcher une utilisation sécuritaire. Par contre, certaines commandes sont à réviser.

À l’arrière, la banquette offre un confort relatif, mais largement suffisant (tout comme le dégagement d’ailleurs) pour contenter les passagers.

Beaucoup pour pas cher

Sur la route, la Verona a un comportement digne de mention. Le moteur de 155 chevaux de 6 cylindres en ligne est parfois un peu juste et a tendance à s’essouffler lors d’un effort trop soutenu, mais il est cependant réputé pour être increvable. Par contre, il est moins puissant que la plupart de ses compétiteurs, y compris quelques quatre cylindres. J’aurais bien aimé pouvoir tester la Verona avec une transmission manuelle plutôt qu’avec une transmission automatique à quatre rapports, mais elle n’est malheureusement pas offerte. Ce qui, il faut l’admettre, est un peu dommage puisqu’une telle transmission permettrait sans doute de rendre davantage justice au moteur.

En matière de sécurité, la Verona est équipée d’un système de freins ABS de série et d’un système de contrôle de traction TCS sur la version GLX. Dans les deux cas, sur des chaussées glacées, les technologies se sont montrées efficaces, empêchant notamment des dérapages impromptus. Mais dans les deux cas aussi (c’est-à-dire ABS et TCS), les systèmes sont excessivement bruyants au point de se demander - lors des premières utilisations - s’ils sont parfaitement fonctionnels.

La Verona est proposée en deux versions, le modèle GL, la version de base qui comprend tout de même un bon équipement. En fait, il n’y a que les freins ABS, les jantes en aluminium de 16 pouces et le toit ouvrant qui font la différence. Chez GM, on offre aussi deux versions, La Epica LS et la LT, toutes deux légèrement plus dispendieuses que les Suzuki, mais vendues avec un peu plus d’équipement.

Les grandes marques japonaises que sont Toyota, Honda et Mazda ne trembleront peut-être pas devant la Verona, puisque Camry, Accord et Mazda6 disposent déjà d’une renommée impressionnante. Mais ceux qui feront l’essai routier de la nouvelle coréenne pourraient bien être surpris. La Verona offre beaucoup pour le prix, et mérite mieux que d’être simplement reléguée loin derrière, malgré la féroce compétition.

Feu vert

Silhouette élégante
Finition impeccable
Bonne tenue de route
Espace arrière étonnant

Feu rouge

Moteur un peu juste
Contrôles mal situés
Systèmes de sécurité bruyants
Très faible diffusion

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