Land Rover Range Rover Sport, à la croisée des chemins

Publié le 1er octobre 2008 dans 2009 par Gabriel Gélinas

Land Rover est l’une de ces marques dont le rayonnement dépasse de beaucoup les chiffres de vente, ses véhicules sport-utilitaire ayant acquis au fil des ans une solide réputation pour leurs réelles aptitudes en conduite hors route. Mais tout n’est pas rose pour autant, puisque les véhicules de la marque anglaise continuent d’éprouver de sérieux problèmes de fiabilité à long terme, et que Land Rover se trouve actuellement à la croisée des chemins, la marque ayant été rachetée par le constructeur automobile indien Tata Motors.

L'arrivée du Range Rover Sport au sein de la gamme a été annoncée par le dévoilement du véhicule-concept Range Stormer, et ce modèle plus sportif s’inscrit en concurrence directe avec les BMW X5 et Porsche Cayenne. Contrairement à ce que son nom laisse entendre, le Range Rover Sport n’est pas dérivé du Range Rover, mais plutôt du LR3. Plus court d’environ cinq centimètres que le LR3, le Range Rover Sport affiche également des lignes résolument plus sportives et l’allure évoque celle du Range Rover qui trône au sommet de la pyramide chez Land Rover.

Deux moteurs de Jaguar

Les motorisations du Range Rover Sport ne proviennent pas de chez Land Rover, mais bien de chez Jaguar. La version de base hérite du V8 de 4,4 litres de 300 chevaux, tandis que le moteur du Range Rover Sport Supercharged est un V8 suralimenté par compresseur qui développe 390 chevaux, et qui est dérivé de celui qui anime les Jaguar XJR et XKR. La puissance de ce moteur est amplement suffisante pour permettre au Range Rover Sport de dépasser des véhicules plus lents sans problèmes lorsque l’on roule sur des routes secondaires alors que l’accroissement de la vitesse est accompagné de la sonorité particulière du compresseur. En conduite normale à vitesse d’autoroute, j’ai été étonné par le silence qui régnait à bord compte tenu du fait que le Range Rover Sport est loin d’être un véhicule aéro dynamique. Le freinage étant assuré par des étriers Brembo à quatre pistons à l’avant, les arrêts sont toujours sûrs et bien contrôlés, les pneus de performance à profil bas aidant grandement la cause du Range Rover Sport de ce côté.

En virage, la tenue de route est carrément surprenante pour un véhicule de ce gabarit et de ce poids, les mouvements de la caisse du Range Rover Sport étant très bien contrôlés. Le secret de cette compétence sur asphalte trouve ses origines dans la conception des suspensions composées de ressorts pneumatiques et de barres antiroulis qui s’adaptent automatiquement aux conditions routières, de même que dans le choix de pneumatiques à profil bas montés sur des roues surdimensionnées de 20 pouces de diamètre. De plus, la répartition des masses du Range Rover Sport est presque idéale, ce qui rend le comportement du véhicule très prévisible. L’intervention du système de contrôle électronique de la stabilité se fait assez hâtivement en conduite sportive, mais il est possible de le désactiver pour mieux exploiter le potentiel de performance, tout en prenant soin de toujours tenir compte de la masse du Range Rover Sport avant d’attaquer les virages avec aplomb. Le seul hic de ce côté, c’est que la direction ne communique pas parfaitement les sensations de la route.

En conduite hors route

Il est clair que le Range Rover Sport est un authentique Land Rover lorsque l’on quitte les sentiers battus pour s’aventurer en conduite hors route. Il suffit alors de choisir entre cinq niveaux de calibrations affectant plusieurs paramètres, notamment les suspensions mais également la réponse de l’accélérateur et des freins, au moyen d’un bouton de contrôle localisé sur la console centrale. L’un de ces modes est appelé « rock crawling » et permet le franchissement d’obstacles avec une facilité déconcertante. Malgré toutes ses aptitudes hors route, je ne suis pas sûr que je m’aventurerais sur un terrain totalement inconnu avec le Range Rover Sport, le risque de fendre ou de couper l’un des pneus à profil bas sur une roche ou un caillou étant toujours présent. Après les fleurs, voici le pot… La fiabilité à long terme des véhicules Land Rover est plus que problématique comme en témoigne le résultat obtenu par la marque lors du dernier sondage J.D. Power mesurant la fiabilité après trois années d’usage aux États- Unis.

Land Rover se retrouve au trente-septième et dernier rang avec un score de 344 problèmes rapportés par 100 véhicules, alors que la moyenne de l’industrie automobile est de 206 problèmes rapportés par 100 véhicules. C’est donc un résultat fort embarrassant pour la marque anglaise qui doit obligatoirement corriger le tir, la satisfaction de la clientèle après trois années d’usage étant un facteur crucial puisque c’est souvent à ce moment précis que le propriétaire envisage de remplacer son véhicule. Si le propriétaire en est satisfait, il est plausible qu’il accorde une fois de plus sa confiance à la marque, mais lorsque la satisfaction n’est pas au rendez-vous, il est alors très tentant d’aller voir ailleurs…

FEU VERT

Moteurs performants
Réelles aptitudes en hors-route
Habitacle luxueux
Tenue de route surprenante

FEU ROUGE

Prix élevés
Fiabilité très problématique
Direction peu communicative
Habitabilité moyenne

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